Publié dans Editorial

Décentralisation émergente

Publié le jeudi, 04 août 2022

Le Gouvernement prépare le terrain. On essarte ! On débroussaille ! La refondation d’une décentralisation effective pour l’avènement de l’émergence de Madagasikara en l’an 2030 est en marche. Le principe de la décentralisation figure sous de différentes formesdans la Constitution depuis la Première République.
Durant la Première République, le démembrement du pouvoir se traduit par deux pôles distincts. D’une part, du conseil communal et municipal au conseil régional pour aboutir au conseil provincial (une attribution essentiellement consultative) et enfin connecté au Parlement (Sénat). De l’autre, les structures déconcentrées, du District réparti en cantons à la Préfecture pour aboutir à la Province et finalement sous l’autorité effective du Gouvernement. En réalité, le régime fonctionne avec une concentration du pouvoir au noyau central de l’Etat.Un pouvoir exécutif fort suffisamment centralisé !
La Constitution de la Deuxième République, sous l’impulsion de l’idéologie socialiste communiste de type chinois et coréen, ambitionnait de décentraliser le pouvoir et remettre entre les mains du peuple le pouvoir de décider de son sort. Du Fokontany (dirigé par un président élu au suffrage direct) au Firaisam-pokontany en passant au Fivondronam-pokontany et en finir au Faritany, sous l’autorité du Gouvernement et du Conseil suprême de la Révolution. Chaque structure est dotée d’un pouvoir consultatif et délibératif. Mais, la réalité est tout autre ! Le pouvoir effectif, notamment sur les finances publiques, reste concentré aux autorités centrales. La décentralisation effective que l’on clame à tout bout de champ n’est qu’une manœuvre dilatoire. Un vœu pieu auquel le régime socialiste de l’Amiral Didier Ratsiraka ne parvient pas durant ses longues années au pouvoir à mettre en pratique.
La Troisième République de feu Zafy Albert et de Ravalomanana Marc, la décentralisation n’est qu’une poudre aux yeux. Une pure comédie qui n’enchante que les naïfs. La structure de la décentralisation est bel et bien présente dans le texte fondamental mais l’application ne relève que d’une mascarade. La mise en place de la Province n’a jamais eu lieu ou plutôt s’arrête avec la nomination des chefs de Région qui normalement devait suivre la procédure d’élection.
De la Quatrième République, la Constitution prévoit en noir sur blanc l’existence du système basé sur la décentralisation comme étant d’ailleurs le fondement de la République. Mais, en réalité, aucune réelle volonté politique ne s’est jamais manifestée jusqu’alors pour prouver la sincérité des dirigeants.
Il fallait donc attendre l’arrivée d’un certain Rajoelina Andry pour faire bouger les choses. A travers le programme global annoncé dans l’Initiative (IEM) pour l’émergence de Madagasikara, le concept de décentralisation figure en pôle position. Les concepteurs de l’IEM font savoir leur conviction selon laquelle la décentralisation effective constitue un moyen rapide de redresser le pays sinon pour une émergence rapide. Il s’agit d’une mise en œuvre d’une prise de responsabilité collective dans l’intérêt de la communauté. Le « Velirano » qui n’est autre que l’aspect pratique de l’IEM garantit le pouvoir décentralisé.
D’où l’importance de jeter les bases d’une vraie collectivité territoriale décentralisée, une « décentralisation émergente » à l’horizon de l’an 2030. Cependant, il va falloir commencer par le commencement, à savoir la refondation à travers la consultation auprès des acteurs potentiels de base au niveau de chaque Région. Vu l’intérêt majeur que représente l’enjeu, le Premier ministre, chef de Gouvernement en personne diligente les actions à entreprendre.
Ndrianaivo

Fil infos

  • Groupe Sodiat - Tous les comptes bancaires de ses sociétés bloqués ! 
  • Coopération bilatérale - D’Antananarivo au Grand Sud, Paris lance des projets inclusifs à Madagascar
  • APMF - Le personnel lance un ultimatum
  • Assises des partis politiques - Une transition de trois ans et un partage de sièges
  • Antananarivo sous les eaux - L’héritage de nos choix collectifs
  • Perquisitions abusives et musclées - Les Forces de l’ordre invoquent la sûreté de l’Etat
  • RN7 en chantier  - Le calvaire jusqu’à la fin des pluies
  • A défaut d’armes et d’argent cachés - Pillage et vandalisme à Mantasoa
  • Lutte contre la corruption - L’ENMG plaide pour une transmission rapide des preuves
  • Groupe Sodiat - Des comptes réduits à zéro

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

A bout portant

AutoDiff