Publié dans Editorial

Tout juste, deux questions !

Publié le lundi, 22 août 2022

Aux dernières nouvelles, on apprend que Maharante Jean de Dieu aurait été convoqué par le BIANCO. Evidemment, en pareille circonstance, le conditionnel est de rigueur jusqu’au moment où l’on a des précisions l’infirmant ou le confirmant.
Rappel des faits. L’ancien gouverneur  de Tuléar datant de l’ancien régime de feu Didier Ratsiraka et ensuite ministre de la Fonction publique et plus récemment membre du Gouvernement en charge des Postes et des Télécommunications du temps de Rajaonarimampianina, pendant quelques mois jusqu’en 2018, a eu de lourd passé dans l’exercice de ses fonctions. Des dossiers troublants relatifs à des malversations financières pèsent sur cet ancien homme fort des régimes successifs. En fait, il est accusé de détournements de deniers publics d’un montant de 5 milliards d’ariary dans une affaire de tripotage de dossier au sein de l’Autorité de régulation des technologies de la communication (ARTEC). Une autre affaire douteuse a été commise également au sein de ce même Département, celle d’un détournement financier à hauteur de 700 millions d’ariary et qui a été révélée par l’Inspection générale de l’Etat (IGE) à l’issue d’un contrôle. Des scandales financiers auxquels la Haute Cour de justice (HCJ), lahaute juridiction seule habilitée à les juger du fait du rang du supposé auteur des méfaits au moment des actes, ne peut rien faire en raison du blocage des dossiers au sein de l’Assemblée nationale. On le savait qu’ayant été écarté du Gouvernement suite au changement au sommet de l’Etat en 2019, le « monsieur » disparait dans la nature. Il est parvenu à quitter le territoire et vit en exil à l’extérieur. Et du coup, grâce à  la  magie des nébuleuses relations dans les hautes sphères qui échappe au commun des mortels, Maharante Jean de Dieu revient au pays et reçu en héros à Ivato. Il a joui le privilège d’accueil réservé à des « Very Important Person » (VIP).
Au cas où la fameuse « convocation » relayée par la presse locale et dont fait l’objet Maharante Jean de Dieu dans les locaux du BIANCO serait avérée, deux questions essentielles autour desquelles s’articulent des questions subsidiaires se posent.
Les gros bonnets impliqués dans des affaires de malversation jouissent-ils de la protection quelque part en haut lieu ? Si la réponse se hasarde dans le négatif, pourquoi un ancien dirigeant ayant des antécédents compromettants au vu de la Justice pourrait-il être reçu avec les honneurs ? Il peut rentrer librement tout comme sortir sans souci. La notion d’égalité de tous devant la loi a-t-elle encore un sens ?
La deuxième question qui suit de fil en aiguille la première « jusqu’à quand allons-nous entretenir la culture de l’impunité ? » La Haute Cour de justice reste inopérationnelle, du moins jusqu’à présent, à cause d’une nébuleuse volonté de bloquer ou d’étouffer, c’est selon, la procédure d’accusation savamment orchestrée au sein de l’Assemblée nationale. En dépit de la sonnette d’alarme tirée par la présidente de cette Institution, elle-même, l’affaire s’enlise toujours. Et il semble que ce n’est pas demain la veille afin que les choses bougent.
L’opinion attend impatiemment la suite à donner à cette « convocation », s’il en est vraiment le cas. Déjà, le BIANCO a mis un peu ou trop de temps pour réagir. On attend !
Ndrianaivo

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Editorial

  • L’ordre public
    Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu. Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.

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