Publié dans Editorial

Un repli plus que navrant !

Publié le vendredi, 25 novembre 2022

Les autorités font machine arrière. On recule. Non pas pour mieux sauter, comme le veut l’adage populaire, mais afin de ne pas attirer davantage des foudres. Tellement, la grand-messe à l’échelle planétaire du ballon rond nous envoûte que certains dossiers ou évènements brûlants nous passent presque inaperçus. 

La Justice malagasy se replie ! En cause, la communauté internationale en général, les partenaires techniques et financiers en particulier grondent. Ils ont pesé de tout leur poids pour « obliger » nos juges à reculer et ne pas donner suite à l’affaire opposant « Transparency International-Magagasikara » (IT-TM) représenté par Ketakandriana Rafitoson, directeur exécutif pays, et Dominique Rakotomalala au GEL.

Rappel des faits. Transparency branche Madagasikara, une ONG de renommée internationale, a mené une enquête relative à gestion de la filière litchi, notamment les exportations vers l’Union européenne, entre les années 2011 à  2021. Les résultats des enquêtes font état d’une vaste corruption d’envergure transnationale ou internationale, accords illicites de marché, fraudes fiscales, blanchiment de capitaux, etc. La branche Madagasikara de l’IT pointe du doigt le Groupement d’exportateurs de litchi (GEL) comme étant le principal organisateur du « crime ». Il s’agit exactement pour Ketakandriana Rafitoson et son collègue Dominique Rakotomalala d’un crime contre les intérêts supérieurs de l’économie nationale. Le litchi étant un produit phare malagasy destiné aux exportations principalement vers l’Europe. Ils ne comptaient pas rester les bras croisés. En effet, Ketakandriana et Rakotomalala ont déposé des plaintes au Pôle Anti-Corruption (PAC) côté malagasy et en France au Parquet national Financier (PNF) à Paris. Il faut le dire que Ketakandriana et son collègue ont bien voulu taper fort. De toute évidence, le GEL ne s’est laissé pas faire. Il rejette en bloc les accusations de Transparency branche Madagasikara. Il s’agit purement et simplement pour le Groupement des dénonciations calomnieuses, d’accusations abusives et d’un dénigrement à l’encontre des opérateurs locaux qui sont en fait des malagasy. Pour leur part, les membres du GEL ont déposé une plainte à la Police nationale contre Transparency Madagasikara. Une fois saisie, la Police économique (Malagasy) a entamé une enquête par rapport au sujet soumis. Pour le besoin de l’enquête approfondie, Ketakandriana Rafitoson et Dominique Rakotomalala ont été convoqués aux bureaux de la Police économique. Selon la presse locale, les interrogatoires auraient duré cinq tours d’horloge. Après, la Police devait présenter les dossiers au Parquet. A charge aux juges de convoquer les « accusés ». Seulement, d’après des informations dignes de foi, la plainte a été abandonnée.

Les partenaires (PTF) ont dû faire pression aux autorités malagasy de donner sans suite à cette affaire sous peine de subir les foudres des bailleurs. La communauté internationale soutient à même aveuglément toute tentative à mettre le holà à la corruption. L’ONG IT-TM jouit de la pleine confiance des PTF. Jusque-là, on accepte le jeu. Mais, quand la communauté internationale s’ingère dans les affaires internes du pays pour enfin dicter sur les conduites à tenir, la reculade, on est allé trop loin !

Certes, Madagasikara est pays en difficulté. Il a besoin des soutiens des pays amis. De là, à imposer  des ordres à un Etat indépendant et souverain, c’est tout simplement inadmissible !

Ce repli des plus navrants nous fait réfléchir !

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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