Publié dans Editorial

Quelle effronterie !

Publié le jeudi, 01 décembre 2022

De l’impudence ! Du pillage ! Du saccage ! Du hold-up ! Du cynisme ! Etc. Existe-t-il un terme exact pour énoncer les délits commis par l’équipe de la direction de la JIRAMA ? Comment ose-t-on agir de cette manière à l’encontre d’une unité de production au bord de la faillite si ce n’est pas déjà le cas ? Tout comme un malfrat qui ose violer une femme à l’état comateux ! Mais quelle effronterie !

Le BIANCO a transmis au PAC les résultats des enquêtes menées de front par les services en charge des dossiers relatifs aux malversations financières commises au niveau de la direction de la Jiro sy Rano Malagasy dans le courant de novembre 2021. Les travaux d’enquête ont été confiés à la branche régionale du Bureau indépendant anti-corruption d’Antananarivo pour déférer les dossiers y afférents après auditions préliminaires au Parquet au Pôle anti-corruption d’Antananarivo.

Un scandale financier d’une gravité rarissime s’éclate à la JIRAMA. Révélés au grand jour, des actes de détournement de fonds d’envergure compromettante happent trente-quatre directeurs et autres hauts responsables. Ils s’étaient offert le luxe de percevoir des primes exceptionnelles soutirées de la caisse de la Compagnie qu’ils comptaient rembourser par l’argent du projet Pagose. Projet de financement alloué par la Banque mondiale destiné au redressement de la JIRAMA. Le montant des primes va de 40 millions à 180 millions d’ariary. Mais quelle effronterie ! Sans commune mesure dépassant l’entendement et qui crée évidemment une vague de scandale auprès de l’opinion publique. Des délits que les bailleurs de Bretton Woods condamnent fermement et catégoriquement. Banque mondiale et Fonds monétaire international n’entendent jamais financer l’octroi des primes de quelque nature que ce soit. En tout cas, chaque décaissement entrant dans le cadre du projet Pagose est formellement interdit sans l’aval de la Banque mondiale.

A l’issue des auditions auprès du Parquet du PAC, trois hauts responsables dont deux directeurs ont été placés en détention préventive à savoir le directeur des Ressources humaines (DRH), le directeur financier et administratif (DAF) et le médecin-chef. Les trente-un autres directeurs s’étaient vu placer sous contrôle judiciaire. Par ailleurs, trois autres hauts dirigeants de la Compagnie, anciens et nouveau, qui ne s’étaient présentés suite à leur convocation à savoir l’ancien directeur général Vonjy Andriamanga, l’actuel directeur général par intérim Rivo Radanielina et un ancien directeur de cabinet font l’objet d’un mandat d’arrêt. A noter que Vonjy Andriamanga s’envolait depuis un certain temps en France et aurait repris son poste d’avant sa nomination au Gouvernement Ntsay en janvier 2019. Le directeur de cabinet, une dame semble-t-il, aurait quitté le pays aussi depuis belle lurette. Le désormais ancien DG par intérim reste introuvable. Abonné absent lors des tests d’évaluation, personne n’est en mesure de savoir où est-il passé. D’ailleurs, il n’est pas le seul ancien DG ayant réussi à se volatiliser après avoir été happé dans des affaires controversées de malversation. 

Et l’opinion, très remontée face à ce saccage en ligne, à ce hold-up sans autre forme de procès et à ce pillage en règle, se sent scandalisée. Personne ne parvient pas à saisir comment ose-t-on tirer d’énormes sommes de la caisse d’une société mourante et criblée de dettes. 

On comprend mieux pourquoi la JIRAMA n’arrivera-t-elle pas à se redresser !

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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