Publié dans Editorial

Méprise de l’Histoire

Publié le mardi, 13 décembre 2022

Alain Foka dit un jour et aime le répéter à chaque début de son émission-phare « Archives d’Afrique » « Un pays sans Histoire est une Nation sans âme ! ». Journaliste producteur de RFI qu’il est, le Camerounais Alain Foka se consacre pendant au moins quatre décennies à donner la parole aux Africains, dirigeants et simples citoyens. A travers ses recherches et ses productions, on croit comprendre que la méprise de l’Histoire d’un pays ou du continent, de ses dirigeants et de son peuple est une faute lourde.
Hery Rajaonarimampianina, ancien Président de la République (2014-2019), devait rappeler tout récemment « Il faut savoir tirer la leçon du passé ». Opposant farouche ou partisan inconditionnel de son régime HVM (2014 – 2018), il fallait reconnaitre qu’il a su se remettre en cause et admettre certaines erreurs de son mandat. Quelqu’un qui a eu un parcours académique sinon un cursus intellectuel comme tel sait toujours se situer, se ressaisir dans sa vie et notamment savoir tirer la leçon du passé.
Un membre influent du Gouvernement Ntsay et tenant en main de fer un département-clé, déplore à travers la publication sur sa page Facebook que des gens s’acharnent contre Rajoelina, le Chef de l’Etat, pourtant il a effectué nombre de réalisations et le peuple dans sa majorité en est reconnaissant. Et de fil en aiguille, personne ne pourra jamais le renverser.
Tenir un tel langage, traduit la méprise de l’Histoire ! Tous les dirigeants à la magistrature suprême qui se sont succédé à la tête du pays ayant pu réaliser des actes concrets ont subi à peu près le même sort : chassés du pouvoir. Réélus et acclamés partout mais ils ont dû sortir par la petite porte. Pourquoi ! Ils n’ont pas tous daigné tirer la leçon du passé ! De feu Tsiranana à Rajaonarimampianina, dans le même panier, ils finissent tous sous la trappe.
Le Président Philibert Tsiranana ne s’attendait guère qu’un jour le Vahoaka allait le chasser du pouvoir. Il ne se souciait guère d’un revirement fatal de la situation. Tsiranana croyait dur comme fer que les Malagasy, en grande majorité inscrite au registre du PSD, ne soient pas capables de le renverser un jour. Tellement, à chaque déplacement à Tanà ou ailleurs il se faisait acclamer. Treize Mai 72 ne figurait jamais dans la perspective de son agenda.
Didier Ratsiraka, un chef militaire respecté et craint, élu et réélu à plusieurs reprises, ovationné à chaque apparition publique, dut abandonner en catastrophe, par deux fois, son fauteuil doré.
Albert Zafy, l’homme au chapeau de paille, jouit de l’estime auprès du petit peuple, fut écarté par sa propre majorité à l’Assemblée nationale.
Ravalomanana Marc, tout puissant magnat du lait, très riche opérateur économique, adulé par ses partisans « Dada » a dû quitter dare-dare le pouvoir.
Rajaonarimampianina, candidat à sa propre succession dut se contenter de huit pourcent et des miettes. Fait inédit.
En dénominateur commun, ces anciens du pouvoir éblouis par les ovations et acclamations font fi de ce qu’est réellement ce Malagasy et semblent ignorer la leçon du passé. Il faut tenir bien compte que « Aleo halan’andriana (mpanjaka) toy zay halam-bahoaka ». A bon entendeur !
La méprise de l’Histoire réserve à tout moment  une mauvaise surprise. Gare aux imprudents !
Ndrianaivo



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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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