Publié dans Editorial

Prendre des hauteurs

Publié le vendredi, 20 janvier 2023

Au moment où l’aéronef traverse une zone de turbulence particulièrement critique, le premier réflexe du commandant de bord consiste à prendre des hauteurs. Une fois que l’appareil se trouve en altitude, il se stabilise et le vol continue.
Quand les rivières débordent de leurs lits suite aux dépressions tropicales violentes, les consignes que les autorités publiques donnent à l’endroit des populations vivant dans les zones à risques consistent à prendre des hauteurs. Aucune autre solution, il va falloir quitter, du moins momentanément, les sites d’habitation et rejoindre les hauteurs. Une décision impérative qui revient de droit au chef de famille ou à la mère de famille.
Quand les enfants se chamaillent à la maison, papa et maman doivent savoir se mettre à la hauteur de leur rang et de leur dignité. Ils évitent en toute circonstance de prendre position. Quand les Raiamandreny entrent dans la mêlée, c’est fatal pour la petite famille.
Le pays traverse en ces temps-ci une passe difficile. Une conjoncture sociale et politique très délicate au cours de laquelle le Raiamandreny de la Nation à savoir le numéro un du pays n’a pas droit à l’erreur. L’homélie de dimanche à Antsonjombe et la prière qui s’ensuit, tel un puissant explosif, ont  déclenché des vagues de secousses ébranlant les esprits et provoquant des débats houleux sinon des polémiques enflammées sous les chaumières, dans les salons ou au cours d’un trajet de taxi-be, à travers les réseaux sociaux et dans l’arène politique. Un moment propice aux débordements !
En pareille circonstance, le Chef de l’Etat s’oblige à prendre des hauteurs. Il ne s’agit point pour lui de fuir à ses responsabilités mais en authentique Raiamandreny, le Président Rajoelina doit logiquement survoler les débats et ne s’aventure guère à fouler les pieds dans la fournaise.
Certainement, il fallait punir les délinquants et remettre sur le droit chemin les errants ou corriger les brebis galeuses seulement tout doit se faire avec tact et diplomatie. Le Président Rajoelina marche sur des œufs ! D’une marge manœuvre réduite et dans une atmosphère tendue comme telle, il n’est pas question d’agir de sorte que la situation dégénère en crise.
Il est d’une mauvaise foi flagrante de nier que l’ambiance qui prévaut présentement dans le pays ne couve pas une explosion sociale.  En cause, des vagues de mécontentements sinon d’énervements dues aux défaillances répétées de certains services publics comme la JIRAMA, des dégradations avancées des infrastructures notamment les grands axes nationaux, aux impacts de la flambée des prix et surtout à cette insécurité violente et aveugle qui rampe dangereusement. Sachons que les volcans, dit-on,  ne dorment jamais ! Attention.
L’année 2023, comme on le sait, est une année charnière. Le peuple va trancher sur celui qui sera aux manettes du pouvoir au sommet de l’Etat. Un tournant inédit qui ne se reproduit que tous les cinq ans et que de ce fait chacun aura la lourde tâche de ne point rater.
Dans la pratique et dans le cas présent, à quoi rime « prendre des hauteurs » ? En gros, cela consiste à « garder le silence », à surmonter les débats et éviter de se mêler dans l’échauffourée. C’est le mode opératoire le plus efficace. Le silence du Chef de l’Etat inspire du respect.

Fil infos

  • Une mission du Panel des Sages de la SADC pour restaurer la paix et la gouvernance démocratique
  • Sortie de crise à Madagascar - Une situation à donner le tournis
  • Crise administrative - Des défaillances de facturation reconnues par la JIRAMA
  • Andry Rajoelina - « J’ai dû rejoindre un lieu sécurisé »
  • Présidence du Sénat - Jean André Ndremanjary assure l’intérim
  • Actu-brèves
  • Présidence du Sénat - Le bureau permanent destitue le Général Ravalomanana Richard
  • Décès d’un étudiant à Antsiranana - Le Président de la République induit en erreur 
  • Premier ministre Zafisambo Ruphin - « Le retour à la vie normale est une priorité »
  • Campus Vontovorona - Les groupes électrogènes installés 
Pub droite 1

Editorial

  • L’ordre public
    Un précieux bien public à protéger, un trésor national à haute valeur ajoutée en somme, un patrimoine immatériel à sauvegarder, l’ordre public caracole en tête des priorités qu’il faille avoir sous contrôle en premier lieu. Dans un pays où l’ordre public est absent en ce sens qu’il glisse vers l’anarchie, il ne peut pas y avoir une chance d’aboutir à la réussite. Dans un pays où le trouble dans tous ses états prédomine, la sérénité part en fumée et la confiance disparait. L’ordre public, la sérénité et la confiance, trois en un, garantit le développement. Comme tout trésor, l’ordre public en abrégé OR car il s’agit réellement de l’or, se cherche et se préserve précieusement.

A bout portant

AutoDiff