Publié dans Editorial

De la discordance

Publié le dimanche, 12 mars 2023

Flagrant ! L’université ferme, le ministère ouvre. Les autoritaires universitaires prennent leurs responsabilités pour faire régner l’ordre et la discipline, le ministère de tutelle désavoue. Le président de l’université d’Antananarivo se fait déculotter publiquement par la ministre de l’Enseignement supérieur. Quelle discordance !
Comment peut-on faire avancer ce pays à travers des fausses notes de ce genre ? Quelque part, on joue faux. Quand le premier responsable du ministère prend position ouvertement pour les étudiants perturbateurs contre le premier responsable de l’université, soucieux de l’ordre et de la discipline, on se perd en conjectures.
On ne peut laisser librement ces étudiants, les élites de demain, casser, détruire et lancer des pierres aux éléments des Forces de l’ordre déployés sur place justement pour faire régner l’ordre sur la place publique. On oublie souvent que l’université n’est pas seulement un cadre du transfert du savoir, c’est également un atelier par excellence pour « sculpter » des hommes et des femmes dignes (Olom-banona) de la souveraineté de la Nation.
Dans un sens, on les comprend dans la mesure où tous les ans ils doivent endurer les retards de décaissement de leurs … dus. On s’interroge pourquoi les responsables notamment ceux du ministère de tutelle refont les mêmes erreurs. On en a assez d’entendre les mêmes réponses de leur part « l’argent est là mais c’est la question de procédure qui tarde ». Depuis des années, il fallait que les étudiants tapent sur la table sinon descendent dans la rue pour qu’on daigne bouger les f… dans les bureaux. Et le dur à accepter repose sur le fait que ces responsables défaillants restent toujours à leurs postes pour commettre des bourdes à répétition. Pourtant ailleurs, on mute voire limoge dare-dare ceux ou celles qui se trouvent à l’origine d’un trouble. Tout compte fait, les étudiants s’érigent en signal d’alarme pour enfin secouer des responsables plongés dans la léthargie. D’ailleurs, c’est malheureusement le cas depuis 1972. Les mouvements estudiantins bousculent les dirigeants en place. En locomotives, ils galvanisent les contestations populaires pour dénoncer les dérives des tenants du pouvoir.
Vu d’un autre angle, il est difficile voire inadmissible de concevoir le fait que des jeunes sur lesquels l’avenir du pays repose se conduisent en authentiques voyous. Il est hors de question de confier le devenir de la Nation à des jeunes, fussent-ils polytechniciens, qui s’amusent à troubler l’ordre public, à détruire des biens d’autrui et à caillasser les pauvres éléments des Forces de l’ordre qui se trouvent là pour exécuter un ordre en sacrifiant leurs vies et cela pour raisonner ces étudiants en délire.
Le monde de l’éducation traverse en ces temps une passe difficile et compliquée. Quand des élèves de CEG refusent de chanter l’hymne national. Quand des jeunes lycéens s’adonnent à l’addiction aux drogues dures. Et quand des adolescents s’aventurent à violer des fillettes. Et enfin, quand des jeunes universitaires se mettent à semer des troubles sur la voie publique. De quel avenir le pays tout entier mérite-t-il ?
Au-delà de cette situation qui frise le tohu-bohu, la discordance au niveau des décideurs fait le buzz et  désoriente l’opinion. En effet, on perd le Nord face à certains agissements de certains tenants du régime. Les ordres et contre-ordres font tourner autour d’un pot.  
Ndrianaivo

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Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

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