Publié dans Editorial

Ultra-sensibles

Publié le mardi, 06 juin 2023

Le riz et la vanille, deux grandes stars, en bien et en mal, de la Grande île. Deux grands produits hautement et éminemment politiques notamment en cette période chaude pré-électorale. Et les candidats potentiels, encore non-déclarés, s’affrontent autour de ces sujets ultra-sensibles.
Le riz, produit de consommation alimentaire par excellence des Malagasy, qu’ils soient du sud ou du nord, de l’est ou de l’ouest. Tout malagasy, du commun des mortels, prend le riz pour repas quotidien trois fois par jour. Etant donné l’insuffisance chronique de la production rizicole qui colle à la peau du pays, le pain le supplante peu à peu. Mais le riz reste le plat quotidien préféré des Malagasy qui se respectent. Il est très difficile au Malagasy lambda de s’en débarrasser. Par la force des choses, ce produit de « luxe », un sujet aux enjeux ultra-sensibles, devient un instrument dangereux que des politiciens n’hésitent point à manipuler. Le pouvoir en place prend très au sérieux les enjeux et les défis autour de la production du riz. Et quand le régime Orange a bien voulu insérer l’autosuffisance alimentaire dans le velirano (Point IX), il s’agit essentiellement de l’autosuffisance en riz. Le Président de la République Rajoelina Andry ne badine pas sur ce sujet ultra-sensible !
La vanille, produit d’exportation de premier plan à Madagasikara. Epice parfumé de luxe dont la Grande île occupe la première place mondiale en termes de production et de qualité. Antalaha, ville du triangle du nord, est la capitale mondiale de la vanille (naturelle). Vu leur type de climat particulier, le nord et le nord-est sont les principales zones de culture de la vanille du pays. Etant dit l’importance de la place qu’elle occupe au sein de l’économie nationale, la vanille malagasy ne peut qu’être un objet sinon instrument ultra-sensible. Dirigeants en place, hommes politiques de tout bord, opérateurs économiques locaux et étrangers versés à la filière et les producteurs à la base s’entredéchirent autour. Le Chef de l’Etat Rajoelina le considère pour son combat personnel. Il se lève en défenseur des intérêts des opérateurs et notamment des petits producteurs locaux face aux emprises des grands « exploitants » en externe qui dominent le marché mondial de cet épice de marque voire de luxe.
Le combat est de taille dans la mesure où l’on fait face à de puissants « capitalistes » qui se moquent des intérêts des petits pays comme le nôtre. La campagne 2022-2023 de la vanille a été quelque peu perturbée. Elle traverse même une passe difficile et pour cause des bras de fer inutiles entre l’Etat et certains opérateurs locaux et extérieurs centrés sur la fixation du prix minima à 250 dollars. On dénonce quelque part un certain « dirigisme » de l’Etat et qu’on voulait libéraliser la filière. En réalité, certains opposants au régime s’immiscent dans le débat et sèment le trouble sinon la pagaille. Et entre les deux, les petits producteurs locaux ne savent à quel saint se vouer !
Le riz et la vanille et bien d’autres comme les produits énergétiques (JIRAMA), ultra-sensibles,  donnent du fil à retordre aux dirigeants du pays. Le locataire d’Iavoloha, très catégorique, annonce la couleur voire la priorité : Il va falloir défendre coûte que coûte les intérêts majeurs du « vahoaka ».
Ndrianaivo

Fil infos

  • Porte-parole du Gouvernement - Pas de troisième mandat à l’ordre du jour actuel du Président
  • Propagation de fausses nouvelles - Un acte de kidnapping à Saririaky, la rumeur d'une répression démentie
  • Loi sur la castration - Les violeurs d’enfants subiront la sanction la plus sévère, réitère le Chef de l’Etat
  • Actu-brèves
  • Délestages intempestifs à Antananarivo - Les centrales solaires d’Ampangabe et Ambatomirahavavy bientôt opérationnelles
  • Dépenses publiques - De l’université au Mondial de pétanque, l’Etat mise sur l’éducation et le sport
  • Dernière heure - Le DG de l’ACM limogé
  • Assemblée générale de l’ONU - Madagascar prépare sa vision du « Mieux ensemble »
  • Sous Rajoelina - 200 000 enfants supplémentaires scolarisés à Madagascar
  • Réunion de travail avec le FMI - Le Président Rajoelina plaide pour des réformes favorables aux Malagasy

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Et les taxis-bicyclettes ?
    Le conseil municipal de la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) offre un cadre légal aux taxi-motos à Tanà-Ville. Après avoir agi dans l’illégalité pendant au moins quatre ans, les professionnels de transport sur « deux-roues » ont finalement obtenu gain de cause. Les mesures de confinement décrétées en raison de la pandémie de Covid 19 en 2020 donnaient naissance à un nouveau mode de transport de passagers et de bagages plus pratique. Les transports en commun, pénalisés par les codes de conduite sanitaires, devaient céder la place aux déplacements individuels. La mesure implacable de confinement empêchant de se déplacer physiquement et en groupe donne lieu aussi à un nouveau mode de commerce : la vente en ligne et livrée à domicile.

A bout portant

AutoDiff