Publié dans Editorial

Eternel otage

Publié le dimanche, 20 août 2023

Les résultats du baccalauréat, session 2023, pour Antananarivo (Province) ont tardé à venir. Impuissants, les candidats et leurs parents ont attendu. Ceux des autres Faritany  à l’instar de Mahajanga et de   Fianarantsoa sont déjà affichés. En cause, les correcteurs refusent de procéder à la délibération. Très remontés contre le non règlement du fruit de leur travail, ils bloquent les résultats. Et les parents et leurs enfants candidats en pâtissent ! Ils subissent malgré eux le black-out. Pris en tenaille entre les correcteurs qui réclament leurs dus et le ministère qui se trouve peut-être en difficulté de paiement, ils ne savent plus où mettre la tête ni sur quel pied danser ! Comme toujours, le « vahoaka » est l’éternel otage.

La méfiance se trouve en première ligne des facteurs du blocage. Les correcteurs n’accordent plus aucun crédit aux paroles d’engagements des responsables publics. Les faux bonds répétés ne leur permettent plus d’y croire. Normalement, après les travaux effectués, la correction des copies du bac, les enseignants correcteurs perçoivent leurs vacations. Ibidem pour tous les membres du jury, les présidents de session et les chefs de centre d’examen ainsi que  les membres du jury de surveillance, ils sont payés tout juste après la session. Une routine qui devait s’installer tous les ans. Seulement, depuis un certain temps, le règlement des vacations posait problème. Il fallait que les ayants droit fassent pression, d’une manière ou d’une autre, pour que les choses rentrent enfin dans l’ordre. Tout de même, c’est navrant de le constater ainsi. 

Justement, du côté des responsables administratifs et financiers, on ne peut pas s’empêcher de se demander « pourquoi ce retard flagrant dans les paiements de ces vacations ? » Une autre question encore plus pertinente « comment se fait-il que chaque année ce problème de retard se répète-t-il ? »  Et enfin « n’a-t-on pas déjà pris les dispositions nécessaires afin d’être prêts pour le déblocage de ces fonds dans la mesure où le budget y afférent figurait préalablement dans la loi des Finances votée à l’Assemblée nationale ? Donc, on s’étonne de l’apparition de ce genre de problème !

On s’étonne encore plus en voyant la réaction des hauts responsables aux commandes du MESUPRES qui s’empressent à suspecter des cas de manipulations politiques ou des tentatives de sabotage ou enfin à une manœuvre de déstabilisation de la part des détracteurs du régime. C’est quand même trop vite de se dédouaner de la sorte. Soyons honnêtes, du moins intellectuellement, il faudra chercher à comprendre « d’où vient-il ce retard de déblocage ? »  Certains observateurs de souligner « s’il y a sabotage, il ne pourrait pas être de l’extérieur, plutôt il fallait le scruter à l’intérieur ! » Et même, si tel est le cas, d’origine externe, il fallait comprendre qu’on leur a offert l’opportunité de pouvoir agir ainsi. 

Certes, ces pauvres enseignants correcteurs du secondaire, précision,  sont vulnérables à toutes les « sollicitations » parce qu’ils se trouvent en situation de besoin. Mais de là à déduire qu’ils sont manipulés, c’est à voir !

Finalement, aux dernières nouvelles, les résultats ont été affichés. Mais, jusqu’à quand le « vahoaka » serait-il l’éternel otage des dysfonctionnements et des aberrations  au sein de certains  services publics et également des incuries des politiciens ? 

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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