Un père de famille grille son propre bébé. Un autre viole sa fille de six ans. Un jeune homme tranche le bras de son proche parent. Une épouse n’hésite pas à hacher en mille morceaux son mari. Une autre jette dans les poubelles son nourrisson. Les délits de fuite gagnent en notoriété, etc.
Les jeunes perdent le repère ! Une année universitaire blanche menace comme une épée de Damoclès. Les étudiants se trouvent en situation de dépression nerveuse. En cause, la grève éternelle des Enseignants-chercheurs et des Chercheurs-enseignants qui se plient, sans succès, en quatre pour qu’on paie leurs indemnités.
Certains hauts dignitaires détournent. D’autres se livrent à des manœuvres de corruption. Le tout sans que des mesures appropriées se dessinent. La dérive atteint aussi le milieu des Forces de Défense et de Sécurité. Des soldats, des militaires et des agents de police s’adonnent impunément à des délits qui frisent l’inacceptable. Attaques à main armée. Rapts aveugles. Meurtres gratuits.
Le pire, la classe politique s’entredéchire, s’acharne et se préoccupe sur des sujets de pacotille. Censés apporter des propositions pertinentes pour sortir le pays de ce tunnel sans issue, ils rament à la dérive et ne savent plus faire la différence entre urgent et banal. Entre prioritaire et superflu ! Quand la bi-nationalité d’un candidat focalise trop le débat alors que bon nombre de défis à relever attendent ces prétendus candidats, on se perd en conjecture. La misère étouffe littéralement. L’insécurité étrangle au sens propre que figuré. Panique à bord ! Quelles solutions à apporter ?
A la date du 10 octobre, coup d’envoi pour la campagne électorale, monsieur et madame Tout le monde attend impatiemment un programme de société, un plan de développement et des voies et des moyens de la part des treize candidats retenus conduisant certainement les vingt-cinq millions de malagasy vers la sortie de crise. La relance en général du pays est l’un des défis majeurs auxquels les politiques n’ont aucun choix que de relever.
La question de la misère, de l’insécurité et de la corruption doit faire l’objet d’un débat constructif. Ce sont de vrais problèmes dictant de vrais débats et qui, par la suite, imposent la mise sur les rails de vraies solutions. Il est désolant de devoir constater que les politiciens du pays évitent de diagnostiquer ensemble l’origine de la « maladie » du pays. Ils se cantonnent à côté de la plaque. En fait, ces acteurs de la politique passent le clair de leur temps à se chamailler et oublient ouvertement la vraie mission qui leur est normalement dédiée.
D’aucuns n’ignorent que la dérive sociale résulte essentiellement de la misère qui hypothèque toutes les initiatives pour débloquer la situation. Une pauvreté éreintante qui pousse les familles démunies, en grande difficulté, à des actes irréfléchis et irresponsables sinon inimaginables voire ignobles. Quand on assiste à un père de famille qui voulait griller son enfant, on est déboussolé !
Pour leur part, les activistes de la société civile ont leur part de contribution plus qu’importante à tenir. De même, les organismes non gouvernementaux versés dans le domaine de la vie sociétale doivent se donner la main avec les services publics de manière à ce que la dérive sociale soit sous contrôle.
Ndrianaivo