Prenons mille fois garde ! Il n’existe même pas un brin de cheveu entre la sérénité et le trouble. Entre le « sakoroka » et le calme. Bref, la paix civile et le chaos ! Tout peut dégénérer en un clin d’œil en situation incontrôlable, ingérable. Attention !
La Grande île serait-elle un pays condamné à revenir en arrière jusqu’au point zéro, au point de départ ? Les Malagasy, les éternels « damnés de la Terre », ne pourront-ils à jamais se défaire de cet infernal cercle vicieux au point de s’embourber dans la misère. Un éternel retour à la case de départ qui, au final, portera atteinte à la dignité même du Malagasy aux yeux du reste du monde. Certains observateurs nationaux et étrangers, entre autres les partenaires techniques et financiers s’interrogent « pourquoi le pays ne parvient-il pas à s’en débarrasser de cette pauvreté alors que nous avons tous les moyens disponibles entre nos mains pour se développer ? ». Sommes-nous citoyens d’un pays … maudit ? Est-ce que la malédiction de la misère nous frappe-t-elle ? Peut-être qu’il s’agit là d’une remarque saugrenue mais le sujet mérite réflexion tout de même !
Des « tabataba » de 1947 au « rotaka » de 1972 en passant par les crises cycliques de 1990 à 2009 pour en finir aux « sakoroka » de nos jours, on est obligé de se demander si les Malagasy seraient-ils des abonnés à la pratique politique de déstabilisation. Une politique qui, à terme, compromet évidemment à toute tentative de redressement voire de relance de la vie nationale notamment l’économie. Malheureusement, c’est le cas ! Le pays peine à retrouver son rythme de développement à cause des secousses d’ordre politique sans cesse. Et le plus dangereux entre tous relève des hésitations sinon le doute des investisseurs à venir. Or, nous ne pouvons en rien pour subvenir de nos propres moyens aux besoins de financements de notre économie. Les éternels départs à zéro à tous les coups et qui accumulent les dégâts constituent des facteurs de blocage très difficiles à surmonter. A l’allure où vont les choses politiques en évoluant vers un certain point de non- retour, on risque fort de revivre la galère des années noires du passé.
Alors que le pays commence à redémarrer. La relance des secteurs porteurs comme le tourisme, la production halieutique, les ressources minières et bien d’autres se trouvent en bonne voie, le caprice des acteurs politiques vient à tout gâcher. Au moment où les partenaires techniques et financiers renouvellent leur confiance que voilà les entêtements voire les fantasmes des uns et des autres risquent de tout casser.
Le funeste scénario des années 90 plane de nouveau. A l’époque où la Banque mondiale et le Fonds monétaire international (FMI) reconnurent les efforts déployés et tandis que le pays se remit en route grâce au Programme d’ajustement structurel (PAS) dicté par les Institutions de Bretton Woods après les vicissitudes du régime socialiste, les contestations populaires remirent en cause l’espoir d’un essor à venir. La galère des quatre décennies d’après et ce jusqu’à ce jour ont donné raison à l’assertion comme quoi le pays soit victime des errances des supposés leaders politiques.
Nous nous trouvons à la croisée des chemins. Que chacun fasse attention !
Ndrianaivo