Un adage populaire dit « la prostitution est le plus vieux métier du monde ». Et selon le constat universellement reconnu « la corruption en est le vilain défaut de tous les hommes de tous les temps ».
La bataille pour combattre cette « tare » ne date pas d’hier ni d’avant-hier. En fait, on a affaire à un point faible qui exige une lutte de longue haleine voire millénaire. L’homme, de par sa nature, est enclin à se recourir à un moyen quelconque afin de parvenir à ses fins. « Vendre » indument son service ou « acheter » la satisfaction de ses besoins fait partie d’une mauvaise habitude de l’homme. Une seconde nature que chaque être humain doit nécessairement anéantir.
Des documents anciens datant des millénaires faisaient état déjà du souci des hauts responsables pour endiguer les effets nocifs de la corruption. Dans les Saintes Ecritures de la religion judéo-chrétienne remontant à l’époque de Moïse, il était question de recommandation d’un homme sage ausouverain sacrificateur de prendre garde à ne pas nommer des hommes corrompus, enclins aux gains malhonnêtes, aux postes de responsabilité. En effet, dans Exode (Torah) chapitre 18, verset 21 il est dit « Toi, discerne parmi tout le peuple des hommes de valeur (compétents), craignant Dieu, des hommes loyaux qui détestent le gain malhonnête (« tsy tia kolikoly » en version malagasy)… ». Il s’agissait des fermes recommandations de Jéthro à son beau-fils, Moise, avant de nommer les divers hauts responsables aux postes de commandement, des proches collaborateurs près du chef suprême du peuple juif.Pour tout dire que la tentative à la corruption existait déjà. Et d’après ce texte très ancien, le rejet de la corruption faisait partie de l’un des critères de recrutement incontournables aux Hauts emplois de l’Etat. Implicitement, Jéthro enjoint son beau-fils à combattre sinon à écarter du cercle du pouvoir tout individu corrompu.
L’Agence de recouvrement des avoirs illicites (ARAI), par le biais du directeur général Aimé Rasoloharimalala, a dressé un rapport d’activités le mardi 5 décembre devant la presse. L’ARAI est le cinquième maillon de la lutte contre la corruption et les détournements à Madagasikara. Un des outils tranchants au sein d’une armada destinée à anéantir la corruption. Mais la lutte s’avère coriace. Loin d’être gagnée d’avance !
D’après Aimé Rasoloharimalala, premier responsable de l’ARAI, aucune confiscation n’a pu être effectuée jusque- là. En cause, on attend les verdicts des tribunaux compétents. Comme on le sait, le processus légal, devant aboutir aux jugements de la Haute Cour de Justice (HCJ) des dossiers relatifs aux crimes de corruption et de détournements, est bloqué quelque part. N’empêche que selon le DG de l’ARAI, des saisies ont été faites dont le montant s’élève à 6,2 milliards d’ariary au titre de l’année 2023. Il ne s’agit ainsi que d’un bilan provisoire.Sans le dire ouvertement, le DG déplore le fait que son institution ne pouvait pas agir pleinement en raison du blocage des dossiers. Rasoloharimalala d’émettre son vif souhait pour que les tribunaux compétents puissent juger les affaires pendantes aux velléités de détournements et de la corruption.
Par-dessus tout, il faudra reconnaitre que ce qui a été effectué au niveau de l’ARAI peut être considéré comme satisfaisant. La lutte qui attend s’inscrit dans le long terme.
Ndrianaivo