Publié dans Editorial

Peur bleue !

Publié le lundi, 03 juin 2024

La hantise de l’échec préoccupe les esprits. Des résultats, même pas provisoires, inondent la toile. Et à chacun, chaque candidat ou chaque écurie, son résultat. Il se proclame de ses propres comptes qu’il est le vainqueur. La moindre information tendant à contredire ce « résultat » provoque une explosion de réaction, une hystérie collective. On crie au scandale de fraudes. On crée des vagues de troubles ! On brûle ! Au fond, on a peur. Surtout pour une ou un député(e) qui craint de ne pas se faire réélire, de ne pas être réconduit(e). Des vagues d’inquiétude les assaillent.

La Commission électorale nationale indépendance (CENI) travaille d’arrache-pied afin de rendre public, le plus tôt possible, les résultats des législatives à la date du 29 mai 2024. L’équipe à Dama Andrianarisedo Retaf Arsène  donne rendez-vous au pays la date du samedi 8 juin pour proclamer les résultats officiellement provisoires. Un pari apparemment compliqué mais faisable. Les commissaires électoraux nationaux ne voulaient pas rater le coche au risque de perdre du crédit et de légitimité. Déjà, le retard de publication des résultats provisoires de Tanà-Ville suscite des doutes, fondés ou factices. En effet, plus d’un s’interroge pourquoi la CENI bloque tout au mieux et ne rend pas public les résultats provisoires des six Arrondissements de la Capitale. D’habitude, une pratique courante, on connait les résultats provisoires d’Antananarivo au grand complet en fin d’après-midi du jour même du scrutin du moins vers minuit. C’est normal, c’est la porte d’à côté de la CENI centrale, à Alarobia. Un conseil, Alarobia ne doit pas laisser planer les doutes ! Il ne fallait pas donner cours à toutes formes de questionnements déclenchant des tensions. Bref, inutile de créer d’inutiles remous ! 

Compte tenu de l’importance majeure du scrutin des législatives dans le contexte politique du pays, on s’excite fébrilement dans l’attente des résultats. Le phénomène s’accentue chez les députés en place et candidats à leur propre succession. 

En premier lieu, le risque réel de perdre l’immunité parlementaire hante l’esprit des futurs losers. Etant une couverture sinon un parapluie étanche contre toutes attaques ou représailles, l’immunité garantit l’impunité et ouvre la voie vers la grande avenue à tous les méfaits ou crimes. Nombre de parlementaires s’adonnent à des activités plus que douteuses jusqu’à des crimes forts répréhensifs passibles de poursuites judiciaires mais « grâce » à l’immunité parlementaire ils ne se sentent même pas  inquiétés. A l’abri des poursuites judiciaires, les député(e)s se comportent comme de vrais hors-la-loi. Des citoyens « supérieurs » au-dessus de la loi ! Le reste, le bas peuple, vit sous la menace permanente du caprice ou l’ineptie de certains hommes de loi. 

La peur bleue du verdict des urnes risquant de faire perdre le fauteuil doré de l’Assemblée nationale trouve sa source dans l’angoisse d’avoir sur la tête l’épée de Damoclès en raison, entre autres, des allégations de malversation sur la gestion du CIAD (Crédit d’investissement destiné à l’appui au développement), crédit d’un montant de 20 millions d’ariary que les députés ont exigé avec acharnement, becs et ongles, d’en avoir la haute main au détriment des élus des Communes. Ayant perdu le statut de parlementaire, le ou la député(e) devenu(e) simple citoyen doit rendre compte auprès de la Justice leurs « crimes ».

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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