Publié dans Editorial

Témoignage vivant !

Publié le mercredi, 10 juillet 2024


Françoise Raison-Jourde, Professeure émérite en Histoire, s’est éteinte. Elle est partie rejoindre le firmament où les étoiles du monde de l’Histoire de Madagasikara brillent. J’hésite entre « hommage » et « témoignage ». Une historienne de la trempe de Mme Raison mérite un vibrant hommage et un témoignage vivant. En tant qu’ancien étudiant de Mme Raison, du début des années 70, j’ai choisi de lui rendre un témoignage vivant de sa grandeur d’âme en tant que Homme (ou femme) et de la perspicacité de sa compétence et la maîtrise de « sa » discipline en tant qu’enseignant. Le vibrant hommage rendu par ses anciens étudiants, anciens collègues et anciens amis à son endroit, ce mardi à Ankatso, le méritent pleinement et légitimement.
Moi parmi les anciens étudiants, anciens étudiants de l’époque, je me rappelle clairement de cette Dame, Mme le professeur, toujours souriante, toujours accueillante, d’accès facile et surtout toujours prête à aider ses étudiants à faire comprendre certains points obscurs et également à les assister dans leurs recherches. Mme Raison porte réellement dans son cœur ce pays qui est le nôtre. Même après son départ, un peu précipité, en 1973, suite aux évènements de 72, elle garde intact son « amour » pour ce beau pays. Après l’Université d’Ankatso, elle poursuivait son parcours toujours  en sa qualité d’enseignant à l’Université de Paris VII, elle continuait à garder le contact avec ses anciens collègues mais surtout avec ses anciens étudiants dans le pays.
Mais ce qui importe notamment à travers ce témoignage vivant mêlé d’un témoignage de reconnaissance envers cette émérite et grande personnalité réside sur le fait qu’elle a contribué grandement à « essarter » l’Histoire de Madagasikara pour en livrer une « identité » nette à certains domaines de l’Histoire de la Grande île. Sa thèse d’Etat « Bible et pouvoir à Madagascar au XIX ème siècle » retrace visiblement le parcours de l’Histoire du pays vu sous cet angle qui n’est pas des moindres. Etant témoin vivant des grands évènements de Madagasikara, « Affaire Monima 70 » dans le Sud, des « évènements de 72 », Mme Raison est mieux placée pour donner son ressenti notamment quand elle a publié un de ces ouvrages poignants « Paysans, intellectuels et populisme à Madagascar de Monja Jaona à Ratsimandrava  (1960-1975).
Je tiens personnellement à rendre un vibrant hommage mais surtout à manifester un vivant témoignage à notre chère professeure Françoise Raison-Jourde qui nous a quittés à 86 ans ce 25 juin 2024.
Ndrianaivo

Fil infos

  • Actu-brèves
  • Réunion de l’OMC nationale à la Primature - Sécurité et stabilité au menu
  • Tentative de dissolution de la Fédération - Le football malgache en danger
  • Université d'Antsiranana - La paix restaurée
  • Sahara Marocain au Conseil de sécurité l’ONU - Victoire du Maroc et consécration de l’initiative d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine
  • Vie de la Nation - Madagascar, cobaye des politiciens
  • Perquisition au groupe Sodiat Talatamaty - Pillage et razzia sur des véhicules
  • Actu-brèves
  • Gouvernement - Un ministère d’Etat chargé de la Refondation de la République
  • Ministres de la Refondation - Deux mois pour faire leurs preuves

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

A bout portant

AutoDiff