Publié dans Editorial

Quel bilan !

Publié le lundi, 05 août 2024


Le mandat du directeur général du Bureau indépendant anti-corruption tire à sa fin. Nommé par le décret n° 2019 – 1417 du 25 juillet 2019 et ayant prêté serment le 6 août, Laza Eric Donat Andrianirina rend donc le tablier ce jour. Selon la loi 2016 – 020 du 22 août 2016 sur la lutte contre la corruption dans son article 42 : « « Le directeur général est nommé pour un mandat de cinq ans non renouvelable, par un décret du Président de la République, parmi trois candidats proposés par la majorité simple des membres du Comité ad hoc de recrutement constitué à cet effet  par le Comité pour la Sauvegarde de l’intégrité (CSI) ». Laza Andrianirina, le désormais ex-DG de BIANCO, officier supérieur de la Gendarmerie, grade colonel, et administrateur civil sortant de l’ENAde son état quitte les locaux du BIANCO d’Ambohibao – La Piscine avec le sentiment d’avoir accompli, à son niveau, sa mission et que d’autres doivent incessamment et nécessairement continuer. La lutte contre la corruption est une lutte de longue haleine. Toutefois, quel bilan pourrait-on établir des cinq ans de son passage au poste de DG du BIANCO ? Un poste à la fois stratégique et très convoité mais aussi et surtout très exposé !
Dans ce pays qui est le nôtre, le train de la lutte contre la corruption roule à deux vitesses. La première, elle marche à grands pas. Tandis que la seconde peine à avancer ! Sur papier sinon sur table, la lutte contre la corruption à Madagasikara n’a rien à envier des pays sous d’autres cieux. Une vitesse qui tire ! La Grande île dispose d’une solide structure, sur table ou sur papier, pour endiguer la corruption. Sur le haut de l’échelle de l’organigramme se trouve le Comité pour la Sauvegarde de l’Intégrité (CSI). Une entité de poids présidée par une personnalité d’une intégrité reconnue et d’une valeur en termes de probité incontestable en la personne de Sahondra Rabenarivo. Le CSI supervise sur le plan national les actions, en amont et en aval, entrant dans le cadre de la lutte contre la corruption. Entre autres, le BIANCO et le Pôle anti-corruption (PAC), deux entités appelées à œuvrer de pair, font partie des services publics chargés de la traque des délits de corruption.
Sur terrain, la bataille pour éradiquer la corruption peine à avancer. Elle semble patiner et tourne en rond. La lutte fait, par endroit, du sur place. Laza Eric Donat Andrianirina, au cours de son mandat, n’est pas sans savoir de l’immensité de la tâche et de la difficulté rencontrée dans l’exercice de ses fonctions. A Madagasikara, la corruption résiste. Elle s’incruste et s’accroche dans la vie quotidienne des gens. De la petite corruption aux grandes délinquances financières, les responsables du combat pour enrayer les mauvaises pratiques favorisant la corruption et acolytes éprouvent des tâches usantes. Selon le récent rapport de la Banque mondiale corroboré par Transparency International – Initiative Madagasikara, la Gendarmerie nationale détient le sinistre record des pratiques corruptives.
Laza Eric Donat Andrianirina, dans son ultime message à Toamasina, au cours duquel il a passé le flambeau, a tenu transmettre qu’il faut continuer les efforts anti-corruption. Un message qu’Issa Sanogo, coordonnateur sortant des Nations Unies, a bien voulu à son départ emboîter.
Ndrianaivo

Fil infos

  • Déstabilisation supposée de la Refondation de la République - Silence total !
  • Actu-brèves
  • Vie de la Nation - Le Cardinal Tsarahazana dénonce un « christianisme de façade »
  • Actu-brèves
  • « Perquisition » avec violence - Les parents d’une haute conseillère Constitutionnelle torturés
  • Enseignement supérieur - Tolérance zéro réaffirmée face aux abus sexuels
  • Actu-brèves
  • Hauts emplois de l’Etat - Ruée vers les 24 postes de chef de Région
  • Elections consulaires des Français de l’Etranger - La liste Français du Monde revendique une meilleure prise en charge sociale
  • Refondation - « L’espoir d’un véritable renouveau démocratique s’amenuise », dixit la société civile

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Sous-pression !
    Soixante jours ! Telle est la durée de la consigne (militaire) donnée au Gouvernement nouvellement installé par le Chef de l’Etat, le colonel Michaël Randrianirina, assurément avec le consentement des quatre officiers supérieurs avec rang de Président, Hauts conseillers de la République, le colonel Lucien Rabearimanana, le médecin – colonel Manantenasoa Marcellin Zafitasondry Manuelson, le colonel Solofoniaina Rampanarivo et le lieutenant - colonel Gervais Andriamiarisoa. Aujourd’hui, on entame les trente derniers jours. Dans l’Armée, « on obéit d’abord, on discute après ». Et Dieu seul le sait si on aura le temps de discuter après ! Sous la menace de l’épée de Damoclès, sur leur tête, les ministres risquent fort de travailler et d’agir sous pression. Pour un membre de Gouvernement nouvellement nommé, qu’est-ce qu’on peut réaliser en soixante jours ? La tradition républicaine universellement admise, du moins dans les pays ayant un solide ancrage de la démocratie, on se…

A bout portant

AutoDiff