Publié dans Editorial

Ridicule !

Publié le mardi, 06 août 2024

En effet, le ridicule ne tue pas. Seulement, il rabougrit ! A la différence de la honte, de la panique, de l’angoisse, du traumatisme, etc. atteignant d’un niveau de gravité tel qui pourrait être fatal à l’homme, alors que les effets nuisibles du ridicule n’affectent pas, du moins physiquement, la victime. Plutôt, ils amusent ! Ils déprécient l’homme !
Quelqu’un est dit « ridicule » quand il fait rire par le caractère d’ignorance, de laideur, d’absurdité et de bêtise dont il fait l’objet. Quelque chose est dit ridicule de par son caractère insignifiant, infime. On peut tourner quelqu’un en ridicule quand on le rend ridicule, quand on l’ironise en public.

La collision frontale de deux cultures foncièrement différentes, l’Orient et l’Occident, déclenche un choc brutal dont l’impact crée des individus bizarres à même ridicules. Une confrontation entre une culture dominante à celle d’une dominée sinon colonisée déstabilise. La rencontre d’une culture locale (traditionnelle) avec le mode de vie européen (britannique) véhiculé par les missionnaires se faisait en douceur. Mais, à l’arrivée par la force des vazaha colonisateurs, à partir de 1896, le choc fut traumatisant. Joseph Gallieni, le gouverneur général (1896 – 1905), l’avait bien fait entendre « il faut franciser les Malgaches » ! Cela signifie ce que cela signifie ! A partir de ce moment fatidique, les jeunes du pays notamment les élites nationales, une toute petite minorité, ne sont ni Malagasy ni Français. Ils se comportent comme des demi-vazaha (vazaha-tapany), des demi-malagasy (Malagasy-tapany), des humains ridicules qui font la risée des simples gens.
Deux aspects de la vie quotidienne sont particulièrement affectés à savoir la mode vestimentaire et l’usage de la langue des dominants. Dans les milieux citadins, on imite bêtement la façon de se vêtir des vazaha. On applique naïvement la mode française même si elle ne correspond point au type de climat sur place. Et c’est ridicule de voir des jeunes ou des adultes citadins « à la mode » porter des vêtements d’hiver alors qu’on est en été à Madagasikara !
Les « nahita fianarana » parlent le français maladroitement tout comme si on voulait marquer son niveau d’étude plus évolué que le commun des mortels. Avec un français dit « vary amin’anana », on s’expose à l’ironie des autres. Ridicule ! Le cas du discours d’ouverture de la session spéciale de l’Assemblée nationale au cours de laquelle Mr le doyen des députés prononçait une de son intervention en français sur la tribune de l’Hémicycle. Ce fut une séance vulgairement ridicule. On ne sait pas pourquoi Mr le doyen se sentait obligé de prononcer un discours en français. Bien sûr, il y avait eu la présence de certains membres du corps diplomatique, mais il ne s’agit là nullement d’une obligation protocolaire d’emprunter la langue de Molière. Madagasikara étant un pays souverain n’est pas tenu de passer par la langue de l’ancienne puissance coloniale dans une cérémonie officielle. Certainement, la langue française est une langue officielle surtout dans les correspondances officielles nécessitant d’une langue de communication plus pratique à travers tous  les services de l’administration. Vu l’usage des termes techniques dont le français s’avère plus pratique, on préfère mieux le recours à la langue française. Encore faut-il faire des efforts continus pour n’utiliser que la langue nationale.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Quid d’une volonté politique
    En panne d’une réelle volonté politique, la lutte contre la corruption fait du surplace à Madagasikara.Un décalage flagrant s’interpose entre ce qui a été dit et ce qui est fait ! Le pays stagne. Les Indices de perception de la corruption (IPC) éprouvent les peines du monde d’évoluer vers le sens du positif. Plutôt, ils reculent. Quid d’une volonté politique pour cerner ce « mal », la corruption, qui sape le fondement de l’essor de l’économie nationale.Créé le 17 décembre 2004, le Bureau indépendant anti-corruption (BIANCO) fête ses 20 ans d’existence. Immédiatement, la question qui surgit : « quel bilan ? » BIANCO, de par son nom, ambitionne de combattre la corruption à Madagasikara. Après 20 ans, où en sommes-nous ?D’un avis généralement partagé, on hésite. Ecartelée entre une appréciation tranchée de réussite et d’un constat amer d’échec, l’opinion publique vague à l’âme. Le bilan mitigé semble dominer la partie.…

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