Publié dans Editorial

Actes citoyens

Publié le mercredi, 16 octobre 2024


Les députés et les sénateurs entament depuis mardi la seconde session ordinaire. Conformément à l’esprit et la lettre de la Loi fondamentale dans son Article 75 qui stipule en substance : l’Assemblée Nationale se réunit de plein droit en deux sessions ordinaire par an. La première commence le premier mardi du mois de mai et la seconde le troisième mardi du mois d’octobre. Et la seconde session est consacrée principalement à l’adoption de la Loi des Finances pour l’exercice budgétaire de l’année qui suit. Par analogie du texte, l’Article 75 s’applique aussi aux sénateurs.
Serait-il trop demandé d’attendre de nos parlementaires de primer entre tous pendant toute la durée de cette seconde session ordinaire des actes citoyens. En cette session ordinaire, nous entendons par actes citoyens « que les députés et sénateurs se consacrent aux discussions et aux débats préservant les intérêts supérieurs de la Nation. » Par conséquent, que les débats ayant cours aux petits calculs d’intérêts individuels ou partisans contraires à l’esprit d’un citoyen responsable soient bannis de cette auguste Assemblée. En effet, « être citoyen suppose un sens de responsabilité envers le peuple et la Nation toute entière ». D’ailleurs, l’essence même d’être un député réside dans le fait d’être le « représentant du peuple » (Solombavambahoaka). C’est une mission sacrée ! L’écharpe frappée aux couleurs nationales que chaque parlementaire arbore fièrement à toute cérémonie officielle et solennelle traduit en soi de façon légitime la lourde responsabilité nationale que chaque député et sénateur porte sur leurs épaules.
A chaque début de mandature, les parlementaires se laissent tenter de se livrer à des débats futiles. Apparemment, ils oublient déjà le caractère sacré de leur mission en mettant en avant certains profits personnels au détriment des intérêts de base du pays. Observateurs et concitoyens avertis craignent que les députés nouvellement élus s’adonnent à des séances de débat, à huis clos, loin des oreilles et des yeux indiscrets, exit la presse indésirable, relatif aux avantages en nature entre autres le véhicule tout-terrain (4X4). Certains vont défendre corps et âme la « cause ». D’autres vont brandir le vieux principe basé sur les … droits acquis ! Mais, les droits acquis ne peuvent pas s’asseoir sur la réalité dictée par les contraintes budgétaires en particulier. Devrait-on rappeler que le pays, la très grande majorité de la population, végète dans des conditions de vie misérable. On est non plus pauvres mais misérables. Trop c’est trop de faire supporter le pays des avantages exorbitants de ces élus. On peut aller loin. On aimerait entendre de la bouche des députés le débat sur la restriction budgétaire et cela au nom de la politique d’austérité. Que tout le monde se serre la ceinture ! C’est un thème digne de la grandeur d’âme des parlementaires.
On peut aussi débattre sur la question de la lutte contre la corruption. Le CSI par le biais du Comité ad hoc est en train de boucler l’échafaudage d’une Nouvelle Stratégie de la lutte nationale contre la corruption, N-SNLCC, les parlementaires doivent contribuer à rendre effective cette « lutte » sacrée. L’Assemblée nationale doit cesser d’être partie prenante de la source de blocage à la lutte contre la corruption. Par ailleurs, les tablettes et les mallettes doivent disparaitre totalement des travées de Tsimbazaza.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

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