Publié dans Editorial

Des enfants fantômes !

Publié le dimanche, 15 décembre 2024


La Grande île serait-elle un pays hanté ? Squattée par des fantômes ! Des enfants visibles et existants mais invisibles et inexistants. Tels des fantômes !
L’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies, via la résolution 44 / 25, décréta la journée du 20 novembre comme étant « la Journée de la convention mondiale des droits des enfants ». Inspirée des fondamentaux  de la Déclaration universelle des droits de l’Homme en 1948, l’AG de l’ONU adoptait la Convention susmentionnée le 20 novembre 1989. Madagasikara la ratifia en 1992.
La célébration de la Convention mondiale des droits des enfants consiste à rappeler encore mieux à « bousculer » les esprits, les autorités en place sur la protection des droits fondamentaux des enfants, à mobiliser toutes les forces vives de la nation (les parents, les dignitaires de la communauté villageoise, la société civile, les représentants de l’Etat locaux (chefs Fokontany, maires), les responsables des mouvements associatifs et religieux, etc. Bref, tous responsables de près ou de loin publics et privés tournant autour de ce grand sujet qui intéresse la vie nationale d’aujourd’hui et de demain à savoir les droits des enfants.
« Ecoutons l’avenir. Défendons les droits des enfants ». Tel est le slogan choisi cette année afin de déclencher une mobilisation générale sinon nationale dans le cadre de la Journée internationale des droits des enfants. Soyons conscients et attentifs à la situation qui prévaut sur les conditions auxquelles les enfants du pays se trouvent englués.
Le Fonds des Nations unies en charge de la mère et  de  l’enfance (UNICEF) de concert avec les départements de la Population et des Solidarités et du ministère de l’Education nationale, pilotent les actions à entreprendre. Cette année, les efforts vont se concentrer dans la Région d’Atsimo- Andrefana. Une Région  cible dont les réalités provoquent les sensibilités. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.
Sur le plan national, les taux de mariage des enfants avant les 18 ans atteignent les 66 %, l’accès à l’eau potable limité à 59 % et abandon scolaire alarmant. Dans la Région d’Atsimo- Andrefana, les taux de mariage précoce et l’abandon scolaire avoisinent les chiffres à l’échelle nationale. En outre, l’accès aux services relatifs aux soins de base est des plus aléatoires. Les Centres de santé de base (CSB) les plus proches se situent en moyenne à 5 km. Tandis que le taux de couverture vaccinale est parmi les plus faibles à l’échelle nationale à raison de 25%.
En outre, il est un problème qui interpelle à savoir la baisse significative des taux d’enregistrement des naissances à Madagasikara. Dans le monde, on constate globalement une progression des enregistrements de la naissance. Par contre, en une décennie, on assiste à Madagasikara selon les rapports de l’UNICEF à une forte régression passant de 83% en 2012 à 74% en 2021. A titre d’illustration, le maire d’Ambatolava (Vangaindrano) souligne « de nombreux enfants ne sont pas déclarés chez nous. Les parents ignorent la nécessité de le faire … ». Le cas d’Ambatolava est loin d’être un cas isolé.
Pour tout dire que beaucoup d’enfants malagasy existent, physiquement, mais introuvables nulle part. En fait, ce sont des enfants fantômes ! Ils risqueraient de ne pas jouir de ces avantages fondamentaux si leur cas ne soit pas de sitôt régularisé.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Lueur d’espoir !
    Tout n’est pas noir. Une source de lumière apparait à l’horizon. Et l’espoir est permis. En dépit des galères éternelles que la misère nous impose, que l’insécurité nous étreint et que la JIRAMA nous empoisonne tous les jours, une lueur d’espoir nous embaume le cœur. Tous les efforts sont mis en branle mais la misère persiste et signe. Avec un revenu mensuel moyen de 40 euros ou 43 dollars par habitant, de sources autorisées de la Banque mondiale, Madagasikara reste parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. A titre d’illustration, Rwanda 76 dollars, France 3482 euros. Comparaison n’est pas raison mais les chiffres sont là. Ils évoquent certaines situations comparatives indéniables. Les insuffisances chroniques alimentaires surtout dans le grand Sud trahissent malgré les tentatives de certains responsables de relativiser le cas.

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