Encore et toujours dans le cadre global des deux évènements de haute importance et d’intérêt supérieur pour Madagasikara, à savoir la visite d’Etat et le Sommet de la COI, le pays vise à devenir le grenier de l’océan Indien. Une ambition légitime que les dirigeants de la Grande île n’ont pas cachée aux membres de la délégation à travers les réunions préparatoires et durant les cérémonies officielles.
En réalité, le pays compte fermement redevenir le « Grenier de l’océan Indien ». En fait, la Grande île le fut déjà durant la Première République. L’autosuffisance alimentaire fut une réalité vécue au quotidien. On exportait, à part les produits de rente tels la vanille, le cacao ou autres, du riz (le fameux « riz rouge » ou le riz de luxe, le Madrigal) en Europe jusqu’aux Etats-Unis d’Amérique, sans parler des îles voisines. Epoque où la Grande île portait fièrement l’étiquette l’« eldorado » de l’espace indianocéanique. Jean Claude de l’Estrac, père fondateur de la COI et SG de 2012 à 2016, l’avait bien rappelé, récemment, pour mémoire ! Après la chute du régime de Dadabe Tsiranana, le pays dégringole. Les dirigeants successifs ne parvenaient pas à stopper la descente aux enfers de la production agricole, notamment le riz. Dès la Deuxième République, Madagasikra importait du riz. Une honte nationale qu’on n’a pas pu cacher ni éviter, surtout vis-à-vis des îles sœurs !
L’ambition légitime de redevenir le grenier de l’océan Indien remonte en surface. Elle relève d’un impératif. La Grande île revient de loin. Nous n’avons pas le choix. L’autosuffisance alimentaire s’impose comme une exigence absolue. La mise en place du secrétariat d’Etat auprès de la Présidence en charge de la Souveraineté alimentaire en témoigne suffisamment. Le Chef de l’Etat, Rajoelina Andry Nirina veut maitriser le taureau par les cornes ! Et il en faut naturellement d’ailleurs. Le pays ne pourra plus continuer à importer à ce rythme, dans un futur immédiat et à long terme, ce « produit » hautement crucial pour la souveraineté alimentaire qu’est le riz. Le pays collabore en ce moment avec des pays amis tels la Chine afin de mettre sur pied une certaine variété de paddy capable de se produire dans une période courte. Il va falloir mettre la main dans la pâte, sinon la Grande île végétera dans la misère de l’insécurité alimentaire.
Seulement, il n’a pas que le riz ! Le ministère de l’Agriculture ne ménage pas non plus tous les efforts afin que le pays atteigne l’autosuffisance alimentaire dans un délai limité. La production des aliments de subsistance comme le manioc, le maïs, etc., fait partie également des priorités absolues du pays. La production du riz ne suffit pas à elle seule assurer ni garantir la nourriture quotidienne des Malagasy, surtout dans la partie Sud du pays et également dans d’autres Régions de l’île.
Malheureusement, la grande majorité de la population ne subit pas seulement les effets de l’insuffisance alimentaire, mais aussi les impacts de la malnutrition. Donc, les efforts visent à assurer la quantité mais aussi la qualité. Un défi au double objectif à relever nécessairement !
Ainsi, l’ambition nationale d’atteindre, à n’importe quel prix, l’autosuffisance alimentaire s’inscrit dans une légitimité indiscutable et entre dans la dynamique de développement du pays.
Ndrianaivo