Sauf contretemps de dernier moment, la concertation nationale démarre ce jour, mercredi 10 décembre. Le colonel Michaël Randrianirina, Chef de l’Etat, l’a annoncé publiquement la semaine passée. Elle devait s’étaler sur les 24 mois à venir.
Apparemment, les cinq colonels à la magistrature suprême de l’Etat envoient un message clair à la Nation et à la Communauté internationale qu’ils entendent respecter le délai imparti de deux ans annoncé sur la Place du 13 Mai et confirmé dans les déclarations officielles ou solennelles. Le Président de la Refondation de la République avec à ses côtés les quatre colonels, Hauts conseillers de la République, s’engage à organiser une concertation nationale qui devait durer deux ans au cours de laquelle sera question de l’échafaudage de l’ossature de la Refondation nationale dont les travaux se trouveront sous la houlette des quatre chefs d’église du FFKM. Un défi pharaonique et un pari de titan ! En effet, reconstruire ou même refonder un immeuble âgé d’au moins soixante- sept ans n’est pas à la portée de tous. La tâche n’a rien d’un exercice pour aventuriers ou amateurs.
Le rôle des quatre chefs d’église du FFKM se concentre dans l’organisation de la concertation nationale. Ils seront assistés matériellement et techniquement par le ministère d’Etat en charge de la Refondation dirigé par Me Hanitra Razafimanantsoa. En réalité, personne n’est au courant de ce qui va se passer. Tellement, l’information sur la tenue de la concertation nationale prend de court tout le monde qu’on ne sait pas exactement sur les tenants et aboutissants de la rencontre. On parle de deux ou trois mois de préparation ! On verra.
L’idée de « concertation nationale » ne date pas d’aujourd’hui. A chaque crise politique majeure, on évoque la nécessité de dialoguer autour d’une table. Jusqu’à ce jour, les résultats se font attendre.
En 1972 – 73, le comité de grève auquel s’ajoutèrent certains activistes de la société civile organisa le forum national. Tous les thèmes touchant la vie nationale ont été débattus. Entre autres, la malgachisation de l’enseignement, la nationalisation des grandes entreprises appartenant aux grands capitaux privés internationaux, toute empreinte du néocolonialisme, etc.
En 1990-91, la seconde crise qui a secoué le pays. Un dialogue national dirigé par les prélats du FFKM a eu lieu. Mais, il a fallu un dialogue plus serré diligenté par Guy Willy Razanamasy et le Général Ramakavelo Désiré au Panorama pour qu’on aboutisse à la Convention de Panorama et de Mahambo que le dénouement soit enfin établi.
En 2002 et en 2009, deux crises politiques complexes, la SADC prit en main la situation. Les crises ont tendance à se répéter. L’Organisation sous régionale a décidé de prendre directement en main les résolutions des crises en réunissant les protagonistes. L’ancien président mozambicain Joachim Chissano dirigea le dialogue national à Maputo en 2002 ou en 2009. Des navettes éternelles ont eu lieu. Une feuille de route permettant la sortie de la crise fut actée en 2017.
Et revoilà en 2025, on revient à la case départ. Le 25 septembre, les jeunes descendent dans la rue pour finir sur la Place du 13 Mai. Et on évoque de nouveau la nécessité de la concertation nationale pour la Refondation du pays. On y est.
Ndrianaivo








