Madagascar, à travers son passé historique tumultueux, avait connu des moments difficiles, pour ne pas dire des « crises cycliques ». De 1972 à 2009, des mouvements de contestation populaires, à intervalle d'environ 10 ans, secouèrent le pays. Pour cause, les incuries avérées des tenants du pouvoir successifs qui en fait négligeaient les intérêts supérieurs de la Nation au profit de leurs propres avantages. Le pays s'appauvrit et le banditisme porte durement et gravement atteinte à la sécurité des citoyens. La corruption règne en maitre absolu. Tous les grands secteurs d'activité publics ou privés sont infectés, entre autres, la Justice et les Forces de l'ordre. Les administrés ne croient plus en l'intégrité de nos juges ou de nos gendarmes ou de la Police. De ce fait, ils préfèrent régler eux-mêmes leurs problèmes, souvent, par le biais des vindictes populaires. Bref, en cinquante ans de retour à l'indépendance, la Grande île n'est, au jour d'aujourd'hui que l'ombre d'elle-même pour s'écraser aux enfers ! La preuve, Madagascar se trouve parmi les cinq pays les plus pauvres de la planète. La misère de la population se constate à l'œil nu !
De Philibert Tsiranana à Marc Ravalomanana en passant par Didier Ratsiraka et Zafy Albert, ces Chefs d'Etat n'ont pas pu terminer normalement leurs mandats. Des mouvements populaires les ont chassés du pouvoir.
D'où l'importance capitale de cette passation de pouvoir au Palais d'Etat de ce jour. L'ancien remet la « clef » de l'Etat au nouveau, à celui qui a gagné le vote. Le peuple souverain lui a transmis son pouvoir. Et la loi de l'alternance veut qui celui qui a remporté l'élection, de la manière la plus démocratique, acceptée et reconnue par tous, prenne le pouvoir et dirige le pays.
Ainsi, Andry Nirina Rajoelina, le vainqueur du scrutin du deuxième tour du 19 décembre 2018, accède au pouvoir. Le concept de l'alternance veut que le gagnant gouverne et le perdant cède la place. Ou bien, il rejoint le camp de l'opposition ! Sinon, il se ... tait ! Après qu'il avait remis la « clef » du Palais, symbole de l'autorité d'Etat, à Hery Rajaonarimampianina, le leader de la Révolution Orange, ancien chef de la transition, Andry Nirina Rajoelina choisit expressément de garder,
totalement, le silence, et cela, pour laisser le champ libre au nouveau locataire d'Iavoloha d'exercer aisément sa tâche. Inutile de taper à la porte du Palais (Iavoloha) ou de l'Arena (Ivandry) pour négocier d'éventuels postes, en vertu dirait-on, de la réconciliation nationale.
Le concept de l'alternance étant non-négociable, il faudra attendre la fin de mandat de l'actuel titulaire pour la prochaine élection.
Ndrianaivo