Publié dans Editorial

Déni de l’Histoire

Publié le vendredi, 22 février 2019

Selon Larousse (Ed. 2015), le terme « déni » signifie, entre autre, « le refus de ce qui est dû à quelqu’un ou à quelque chose ». Le 11 février 2019, une modeste cérémonie officielle de commémoration en présence des membres du Gouvernement dont le Premier ministre Ntsay Christian a été officiée à Ambohijatovo Ambony en la mémoire du colonel Richard Ratsimandrava, Chef de l’Etat et de Gouvernement abattu, sur le lieu-même, le 11 février 1975. Modeste cérémonie, certes, mais les nouveaux tenants du régime dirigé par Rajoelina Andry Nirina voulaient transmettre un message fort et hautement symbolique. Nous avons tous, nous générations d’aujourd’hui et celles d’avenir, un devoir de mémoire en l’honneur des martyrs de la Nation morts sur le champ de bataille. Ils voulaient aussi marquer, d’une pierre blanche, qu’on ne doit pas laisser à l’oubli d’engloutir tout crime de sang. Les générations présentes et futures ont un strict devoir de mémoire mais aussi le droit de savoir sur les tenants et aboutissants de cet évènement tragique, il y a 44 ans, tenu à l’ombre jusqu’à maintenant.  Concours de circonstance ou simple coïncidence de faits de l’Histoire, le pays venait de célébrer officiellement quelques jours auparavant, le jeudi 7 février, le Xe anniversaire de la « tuerie » d’Antaninarenina du 7 février 2009. Une cérémonie à laquelle le Chef de l’Etat Rajoelina Andry Nirina, en personne, tenait à assister pour le présider. Dirigeants politiques, historiens, chercheurs et les témoins, encore en vie, doivent s’investir chacun à son niveau afin que de tels faits tragiques soient éclaircis, et cela, pour rendre ce qui est dû à l’Histoire. Que la vérité soit rétablie. D’ailleurs, c’est le fondement de l’Histoire. Des zones d’ombre demeurent opaques.

« Un pays sans Histoire, grand H, est une Nation sans âme ! » dit-on.  Le colonel Richard Ratsimandrava, l’emblématique et charismatique homme d’Etat, rendu célèbre phrase par cette phrase « Tsy miamboho adidy aho mon Général  » qu’il avait prononcé lors de l’historique passation de pouvoir entre lui-même et son « mentor » incarne le patriotisme pur.  Bref rappel. En fin d’après-midi du 5 février 1975, une escouade d’individus, sans foi ni loi, des « fahavalom-pirenena », tirèrent froidement sur le Chef de l’Etat, le jeune colonel de la Gendarmerie de 44 ans  Richard Ratsimandrava à Ambohijatovo Ambony, tout juste devant l’actuel Commissariat de Police du IIe Arrondissement. Quarante-quatre ans après, le mystère reste entier. Occulté par les obscures contraintes politiques, de bas étage, l’ »Affaire Ratsimandrava » fut, et ce, jusqu’à maintenant, reléguée aux oubliettes. Le témoignage d’un des rares témoins oculaires, encore en vie, Armand Rasoamiaramanana révèle que le Chef de l’Etat fut, authentiquement, abattu mortellement à Ambohijatovo-Ambony contrairement à certaines hypothèses véhiculées à l’époque. Il avait bien identifié les assassins. Cependant, en dépit de son statut d’enseignant-chercheur d’Université, il reste limité dans la mesure où il n’aura jamais accès à la possibilité d’identifier les vrais commanditaires de ces actes odieux. Certes, il fit état des faits troublants autour de ce douloureux évènement mais le tout demeure enfoui dans une zone d’ombre opaque. Il est grand temps et pour l’intérêt supérieur de la Nation de rendre à l’Histoire ce qui est dû à l’Histoire. Autrement, ce sera un grave déni de l’Histoire.

  Ndrianaivo

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Editorial

  • Incertain !
    Un lendemain incertain. Les couacs et le cafouillage ayant terni la séance inaugurale de la Concertation nationale ce mercredi 10 décembre laissent planer le doute sur la réussite, en final, de la Concertation nationale. Le premier pas compte beaucoup sur l’avenir d’une quelconque entreprise et d’une importance cruciale. Un premier pas réussi présage un dernier pas de gagner, un avenir de bon augure. Listing des invités mal conçus ! Des cartes des invités truffées de fautes d’orthographes etc. Des absences trop remarquées ! Une crédibilité des principaux organisateurs remise en cause!, etc. Bref, une cérémonie mal organisée. Plus d’un, observateurs ou simples citoyens profanes dans les analyses ou observations, paraissent constater le manque de sérieux de la préparation de cette Consultation nationale par le biais duquel la Nation toute entière espère en découdre vivement avec ce « cercle vicieux » qui résonne comme une malédiction. Forcément, le doute plane !…

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