Publié dans Editorial

Péché mortel !

Publié le mardi, 26 février 2019

 Peine capitale. Le 29 mars 1881, la reine Ranavalona II promulgua, sur la Place d’Andohalo, le « code des 305 articles ». Un cadre juridique, un code pénal, qui permit à la reine de gouverner, dans un esprit moderne et auquel tous les sujets sans distinction « sous le ciel » ( « ny ambany lanitra ») devaient se soumettre. La transgression de certains articles de ce code fut mortelle. En effet, tout sujet de la reine pris en flagrant refus d’obtempérer à quelques articles dont, entre autres, le vol au Palais ou au marché, le meurtre prémédité d’un proche ou la révolte contre la souveraine, la vente ou la cession des terres des ancêtres, « Tanindrazana », aux étrangers et bien d’autres, rendu coupable fut passible de la peine capitale. En réalité, Ranavalona II avait mis sur papier ce que ses illustres prédécesseurs avaient déjà décrété oralement auparavant. En effet, le grand Roi Andrianampoinimerina institua les « Roambinin’ny folo loha », le « 12 péchés capitaux ».

Le code des 305 articles l’avait repris presque entièrement. La Reine-mère Ranavalomanjaka, durant son long règne, décréta aussi certaines lois impardonnables dont, entre autres, l’interdiction formelle des ventes ou cessions de terrains légués par les ancêtres (Tanindrazana)  aux Vazaha. Ranavalona 1ère, se méfiant du risque de l’occupation de son pays par la présence des étrangers, rejette toute transaction aux Vazaha  de la « terre des ancêtres ». Et Ranavalona II ne voulait pas à son tour outrepasser cette sensible loi. A noter que si les grands du royaume (les Olobe) avaient osé attenter à la vie du jeune roi Radama II justement parce qu’il avait désobéi à la volonté de sa mère de reine quand il cédait une partie du territoire de son royaume aux Français par la Charte Lambert. L’édit royal, le code des 305 articles promulgué en 1881 n’a pas fait l’objet, jusque-là, de décret ou d’ordonnance d’abrogation. Ainsi, il demeure en vigueur. Certaines places publiques, dans la Ville des Mille, ont été la proie à des cupidités sans limite de certains responsables. Des avidités d’ogres qui dévorent les précieux et historiques biens publics. Ils n’hésitaient pas à brader les espaces domaniaux de la Commune.  Le quotidien que vous tenez entre vos mains a été le premier à tirer la sonnette d’alarme sur ces crimes odieux. C’est le cas de la place publique d’Antaninarenina. La livraison du 20 février 2019, à la Une, titrait « Le jardin d’Antaninarenina disparaitra à jamais ! » Apparemment, le message passait. Loin d’être une sirène dans le désert de l’indifférence, quelque chose bouge en haut-lieu, au sein du nouveau pouvoir public. Notre journal « La vérité », fidèle à son objectif « dire la vérité » car toute « vérité est bonne à dire ! » ne cesse de crier au scandale quand il s’agit de défendre l’intérêt supérieur de la Nation face à un danger imminent.  Le régime précédent, entre les mains des prédateurs insatiables, trop imbu de vouloir dilapider la richesse nationale, ne faisait aucun grand cas du patrimoine national. Ils se livraient sans trop de souci à céder le Tanindrazana, le sous-sol, aux étrangers sans vergogne.  C’est un péché mortel de ne montrer aucun respect aux sacrés héritages laissés par nos aïeux.
   Ndrianaivo

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Editorial

  • Code de la … rue !
    Nos confrères et consœurs qui font et refont le tour de la ville afin de glaner des informations vraies et en direct ont fait de l’amer constat : il n’y a plus de loi à Antananarivo, pas de code d’hygiène, pas de code la route. Il n’y a que la loi de la rue qui tient ! La population vit sous la loi des barrages. En effet, les barrages font la loi partout ! Des barrages érigés par les Forces de l’ordre afin de limiter strictement l’accès sur certains sites jugés hautement sensibles, interdits au public comme celui de la Place de l’indépendance populairement nommé « Place du 13 mai ». L’objectif évident étant pour les FDS de garantir au mieux l’ordre public et pour les tenants du régime en place de s’assurer le maximum de sureté pour la stabilité. Pour leur part, les grévistes et les manifestants de rue…

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