Publié dans Editorial

Anguille sous roche ?

Publié le vendredi, 01 mars 2019

Les agents de la Police nationale menacent de débrayer. Motif, la mesure de suspension temporaire de la Police routière (PR) prise par les nouveaux patrons du ministère de la Sécurité publique, et cela, afin de permettre aux nouveaux dirigeants d'établir une stratégie plus efficace pour combattre au mieux la corruption qui infecte le Service. A rappeler que le maintien de l'ordre et la sécurité des zones urbaines relèvent de la responsabilité de la Police nationale tandis que la sécurité intérieure nationale, notamment les zones rurales, est de la compétence de la Gendarmerie nationale et enfin la Défense de l'intégrité territoriale revient à l'Armée. Ainsi, la gestion de la circulation urbaine, contrôle des papiers y compris, est du ressort direct de la Police.

Personne n'est plus sans savoir de l'emprise du fléau, la corruption, au sein de la Police nationale. Certes, il s'agit pour la plupart de la « petite corruption » mais n'empêche qu'on est en face d'une maladie qui gangrène le corps.

La levée de boucliers des agents de police contre la disposition temporaire, la suspension momentanée de la police routière, sans que leurs salaires et autres avantages ne soient suspendus, intrigue la curiosité des observateurs et même des simples citoyens. Le temps, tout simplement,  pour les hauts responsables de confectionner de nouvelles tactiques afin d'éradiquer la corruption, et cela, dans le cadre global du combat sans pitié contre ce fléau ordonné par le nouveau Chef de l'Etat. Alors, quelle mouche a-t-elle piqué la Police pour réagir ainsi ? On est tenté de soupçonner une malicieuse velléité de vouloir défendre un intérêt occulte.

Devrait-on préciser que les policiers, en tant qu'agents de l'Administration, ont le droit de se constituer en Syndicat. Ailleurs, en France par exemple, le Syndicat de la Police joue un rôle pertinent dans la défense des intérêts justifiés des agents qui sont, à juste titre,  sous tutelle du ministère de l'Intérieur. Un droit que la législation en vigueur ne conteste pas.

Etant des fonctionnaires de l'Etat, pas des militaires, ils relèvent de l'autorité directe du ministre de l'Intérieur et non de celui de la Défense nationale.

Petite parenthèse. Madagascar durant la Première République maintenait le système. Ce n'était qu'à partir de la Deuxième République, sous le règne sans partage de Didier Ratsiraka, que tout a été bouleversé. Un ministère de la Police fut même créé, schéma égal à celui du régime répressif du temps de l'apartheid en Afrique du Sud. Le régime socialiste et totalitaire de l'Amiral avait besoin  d'un Etat policier pour se maintenir.  Parenthèse !

Par contre, les éléments de la Gendarmerie et les soldats de l'Armée, en tant que militaires, ne peuvent pas « jouir » de ce privilège (se regrouper au sein d'un syndicat). Ils sont soumis aux ordres et aux commandements de leurs chefs, pour la Patrie (« Ho an'ny Tanidrazana »). Et ils se trouvent sous la tutelle du ministère de la Défense nationale assisté par le Secrétariat d'Etat de la Gendarmerie nationale.

Et on se demande « pourquoi les agents de la Police nationale, par le biais de leur Syndicat, brandissent-ils la menace de grève suite à une mesure de suspension et non de suppression de la sulfureuse activité, la police routière ?

Y a-t-il anguille sous roche ?

Ndrianaivo

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    L’année 2025 qui débarque il y a à peine dix jours expose le pays au- devant de la scène internationale. La Grande île intègre de plain- pied dans le concert des Nations libres et souveraines. C’est bien loin l’époque où Madagasikara fit l’objet d’interminables interventions délicates et difficiles de l’ONU par l’organisation sous régionale, la SADC, pour régler la crise politique issue des soulèvements populaires de 2009. L’ancien Président mozambicain Joachim Chissano, haut représentant de l’ONU – SADC, fit des pieds et des mains afin de débloquer la situation.

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