Publié dans Editorial

Promotion bien méritée

Publié le jeudi, 11 avril 2019

Belle promotion ! Jean Louis Andriamifidy prêta serment le 5 avril 2019 en tant que membre du Conseil consultatif de l'union africaine (CCUA) à Arusha (Tanzanie) devant le président de la commission de l'UA. En effet, l'actuel directeur général du BIANCO dont le mandat arrive à son terme le 23 juin prochain a été élu membre du CCUA le 8 février 2019 pour deux ans, et ce, pour le compte de l'Afrique de l'Est lors de la 29 ème session  de la conférence des Chefs d'Etat et de Gouvernement à Addis Abeba (Ethiopie). Le conseil consultatif pour la corruption est une institution de l'Union africaine dont la mission principale consiste à convaincre les 55 Etats à adhérer à la convention de l'UA sur la prévention de la corruption. Jusque-là, 40 Etats l'ont signé. Madagascar, pour sa part, l'a fait en 2004.

Jean Louis Andriamifidy, magistrat de premier grade de son état, a été recruté directeur général du BIANCO pour un mandat non renouvelable de cinq ans, le 23 juin 2014, date à laquelle il a prêté serment devant la Justice. Il succéda à ce poste au Général Faly Rabetrano. Le BIANCO (Bureau indépendant anti-corruption), un organe crée le 5 octobre 2004 par le décret portant n° 2004-937, se charge de par son nom de la lutte contre la corruption. En fait, la raison d'être  d'Ambohibao- La Piscine, siège du Bureau, consiste à traquer les fauteurs de ce « crime » qui décime l'économie du pays. Madagascar, selon le classement de l'International Transparency ( IT) fait partie des pays les plus corrompus du monde. Et pire, la Grande île ne cesse de reculer !

De son poste de patron d'Ambohibao durant cinq ans, Jean Louis Andriamifidy est, sans doute, le seul Dg qui a réussi à rehausser l'image de marque du BIANCO. Le seul qui a osé défier le régime HVM, réputé d'impénétrable et inattaquable. De son palmarès, sur le tableau, on peut citer entre autres du « célèbre » cas de Claudine Razaimamonjy. En effet, Andriamifidy bravait, sans peur ni reproche, à piquer la prunelle de la haute sphère du pouvoir HVM. La dame interpellée, la multimilliardaire et sponsor principal ou bailleresse  du HVM, est une personne « intouchable ». Proche parmi les proches du couple présidentiel, une familière du Palais d'Etat d'Iavoloha, Claudine Razaimamonjy osait narguer à tout ce qui voudrait la défier. En dépit de tout, le BIANCO lançait depuis 2016 le mandat d'arrêt. Mais elle parvenait toujours à se faufiler entre les mailles, et cela jusqu'au 3 avril 2017, date de son arrestation à Mahamasina (Palais des sports) à la sortie d'un match de basket-ball. Ce fut une grande prouesse d'Andriamifidy qui eut l'effet d'une bombe et déclenchait la panique générale en haut lieu. D'autres  gros poissons suivront plus tard ! Mbola Rajaonah, un autre multimilliardaire et très proche d'Iavoloha,  grand maître de la corruption, connaitra le même sort. Ainsi que le gros bonnet des trafics de bois de rose Eddy Maminirina qui sera sous les verrous. Pour ne citer que ces quelques spécimens, on peut parler déjà de prestations jamais réalisées jusque-là et qui sont à mettre sur le compte du Dg Andriamifidy.

Une promotion bien méritée couronne donc le parcours réussi de Jean Louis Andriamifidy.

Ndrianaivo

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Editorial

  • Entre deux bourdes
    Etre le fils d’une ancienne « célébrité politique » et tenter d’exhiber le nom de son père, d’une part, s’aventurer à devenir le premier magistrat de la ville des Mille, de l’autre, relèvent de deux erreurs voire deux bourdes. Entre ces deux erreurs grossières, il faut savoir en profiter pour se frayer le chemin de la victoire. Trois candidats parmi les sept en lice pour conquérir le fauteuil de l’Hôtel de ville d’Antananarivo tentent de « vendre » le nom de leurs pères. Point n’est plus besoin de les citer nommément, on les connait. Ils ont un point commun, aucun d’entre eux n’a eu ou effectué un rôle électif ou une responsabilité quelconque à Antananarivo. Leurs pères respectifs ont été déjà d’une manière ou d’une autre responsables soit étant élus ou étant nommés à Antananarivo-Ville, président du Fivondronampokontany, député ou maire ou au-delà Premier ministre, Chef d’Etat.

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