Publié dans Editorial

Intégrité territoriale

Publié le dimanche, 02 juin 2019

Créée le 26 juin 1945 à Yalta, l'ONU s'est fixée quelques objectifs, entre autres, « maintenir la paix et la sécurité dans le monde, garantir les droits fondamentaux des peuples, assurer l'intégrité territoriale de chaque Etat souverain  membre, … ». Le Président malagasy Rajoelina Andry Nirina, en visite officielle en France, n'a pas omis dans son agenda à l'occasion d'un tête-à-tête avec son homologue  français Emmanuel Macron d'évoquer le cas des Iles Eparses. Un sujet à la fois fâcheux et sensible selon le camp où l'on se  trouve. Les Iles Eparses (Bassa da India, Iles Europa,  Iles Glorieuses, Iles Juan de Nova et Ile Tromelin) faisaient partie de la Grande île sous l'appellation « Madagascar et Dépendances » à l'époque coloniale. De ce fait, incluses dans le périmètre maritime de Madagascar, elles font partie intégrante du territoire malagasy.   En 1960, quand Madagascar recouvrit de nouveau son indépendance, la désormais ex-puissance coloniale, l'ancienne mère-patrie, gardait farouchement, et ce, jusqu'à ce jour, les Iles Eparses dans le giron du territoire de la République française.

Tout juste à la veille de la date de l'indépendance, un décret du ministère des Dom-Tom intégrait les Iles Eparses parmi les territoires d'Outre-Mer français. Depuis 1973, lors des négociations entrant dans le cadre du recadrage des accords de coopération entre Madagascar et la France, le camp malagasy réclamait sous la direction du jeune ministre des Affaires étrangères Didier Ratsiraka la restitution de ces précieuses îles à Madagascar. Et à partir de cette date, elles s'érigent en litige compliqué et irrésolu entre les deux parties et deviennent un enjeu de taille dans la relation bilatérale. Didier Ratsiraka fit des Iles Eparses un cheval de bataille de ses engagements. A l'intérieur comme à l'extérieur du pays, il ne cessait de réclamer le retour de ces jouailles de valeur au bercail. A la tribune des Nations unies, infatigable et intarissable, l'Amiral pesait de tout son poids pour que l'Assemblée générale adopte une résolution obligeant la France à rétrocéder les cinq îles à la Grande île. A trois reprises, l'ONU enjoignit la France à se plier aux résolutions de la Communauté internationale. Mais, la grande puissance membre du Conseil de sécurité et dotée d'un droit de veto ne voulait rien savoir ! Elle se moque de la souveraineté de Madagascar sur ces petites îles qui se trouvent concrètement à l'intérieur des zones maritimes de compétence de la République malagasy. Le peuple malagasy n'entend point fléchir sur ce qu'il croit être son droit le plus absolu et clame tout haut que « les Iles Eparses appartiennent à Madagascar ». Raison pour laquelle, le jeune Président Rajoelina qui ne veut être en porte à faux avec l'aspiration profonde de tout un peuple remet sur la table face au Président français Macron ce litige qui a trop duré. C'est une option non négociable en vertu de l'intégrité territoriale de Madagascar. Mais pourquoi cet entêtement de la France? Y a-t-il anguille sous roche ? Sans nul doute, les cinq petites iles regorgent d'immenses richesses naturelles. Ceci explique cela ! La France veut à tout prix avoir la haute main sur l'exploitation de ces importantes réserves. Ainsi, la France n'éprouve aucun souci à  se faire pour fouler aux pieds la souveraineté d'un peuple ni de son intégrité territoriale.
Ndrianaivo

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Editorial

  • Visite d’Etat
    Le pays s’apprête à accueillir une visite d’Etat. Dans une ambiance effervescente, la Grande île se prépare à recevoir sur le sol malagasy, en visite d’Etat, le Président français Emmanuel Macron le 23 avril. Ce sera le 5ème voyage officiel d’un Chef d’Etat français à Madagasikara mais il s’agit cette fois-ci d’une visite d’Etat. On entend par « visite d’Etat, un voyage officiel d’un Chef d’Etat souverain dans un pays souverain suite à l’invitation officielle du Chef d’Etat d’un pays souverain. C’est le plus haut niveau protocolaire d’un voyage officiel qu’effectue un Chef d’Etat à l’extérieur. Selon le protocole français en matière de visite ou voyage du Chef d’Etat, il existe trois sortes de voyage : le voyage officiel (d’Etat éventuellement), le voyage de travail et le voyage privé. Le général de Gaulle effectua un voyage officiel à Madagasikara en 1958. Il ne s’agissait pas d’une visite d’Etat du fait…

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