Publié dans Editorial

Le crash !

Publié le lundi, 21 octobre 2019

La compagnie nationale Air Mad doit trouver, présentement, 7 millions de dollars pour faire face à ses dépenses courantes. Un besoin immédiat sinon la compagnie s'acheminera vers la cession de paiement. La mauvaise nouvelle qui vient de tomber n'arrange pas du tout l'affaire en ce sens qu'elle (Air Mad) a perdu contre le litige avec Air France. En effet, le Tribunal de Commerce de Paris a tranché en faveur d'Air France. Air Mad doit payer 47 millions de dollars US de plus.

 

La compagnie nationale de transport aérien « Air Mad » se trouve, ainsi, dans de beaux draps. Elle traverse une zone de turbulence particulièrement menaçante et risque le crash. Nous avions eu déjà l'occasion d'évoquer à travers nos colonnes et à maintes reprises le cas des Sociétés nationales qui portèrent haut, à l'époque, la souveraineté nationale et furent, à la même enseigne, la fierté du pays. La JIRAMA (ex-EEM) et l'Air Mad figuraient en tête de peloton de ces Sociétés considérées comme des fleurons de l'économie nationale dans le temps. Malheureusement, en raison des vicissitudes de l'Histoire et à cause de la turpitude des régimes qui se sont succédé, ces unités de production s'effritent et finissent par trébucher à terre.

Les anciens dirigeants du pays et ceux directement au-dessus de la Compagnie nationale d'Air Mad (PCA, DG) ont tour à tour conduit à la chute de ladite Société. L'affaire se corsait à partir de la Deuxième République. L'Amiral rouge considérait Air Mad comme sa propre « boîte ». Elle servait au Filoha Hajaina Didier Ratsiraka à caser les amis et les camarades. Le régime socialiste AREMA se fait servir à satiété. A tel point que les charges courantes dépassèrent largement les capacités de rendement. Le problème de trésorerie devint chronique d'autant qu'une bonne partie du Personnel ne répond pas techniquement aux exigences professionnelles de la Société.

A la chute de la dictature rouge, Air Mad croule. Les dirigeants des régimes d'après tentèrent de relever le défi. Seulement, le mal gagnait déjà du terrain si bien que les « remèdes » adoptés éprouvaient des difficultés souvent insurmontables. Et le problème s'accumule et s'aggrave. En août 2014, l'Union européenne par la voix du tout puissant Organe de contrôle aérien reléguait Air Mad à la liste de l'Annexe B et cela suite à la « descente » des contrôleurs européens dans les locaux de la compagnie nationale malagasy en février. Depuis lors, Air Mad fut interdite de vol sur le ciel européen. De ce fait, Air France assurait le monopole des vols sur le ciel européen qui se traduit par des manques à gagner mensuels de l'ordre de 3 à 10 millions d'euros à l'encontre d'Air Mad.

Le remaniement au niveau de l'équipe dirigeante de la Société nationale compliquait la situation. Henry Rabary-Njaka prit les rênes en tant que PCA. Les pertes s'accumulèrent jusqu'à atteindre 12 millions de dollars en 2015. Après trois semaines de grève du personnel, le Conseil d'Administration démissionnait. L'accord de partenariat stratégique avec Air Austral, censé redresser Air Mad, n'a pas non plus résolu l'affaire tout simplement parce qu'Air Austral n'a pas honoré ses engagements.

Et la Compagnie nationale Air Mad se trouve au jour d'aujourd'hui au bord du gouffre. Le risque de crash plane sérieusement.

Ndrianaivo

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Editorial

  • « RIZ Plus »
    Loin des tam – tam, des bling – bling, des folklores propagandistes et surtout des séances de photogéniques en vogue, malheureusement ces temps-ci, des évènements d’intérêts cruciaux pour l’avenir immédiat, à moyen terme et à long terme du peuple malagasy, se passent à travers le pays. Le projet RIZ Plus ou projet de productivité et de résilience des moyens de subsistance ruraux fait son bonhomme de chemin. Il contribue à l’objectif essentiel à savoir « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable » dans le cadre de l’Objectif de développement durable (ODD) diligenté par l’ONU et s’inscrivant directement dans la Politique générale de l’Etat (PGE) autrement dit « l’autosuffisance alimentaire ».

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