Publié dans Editorial

La carte de l’apaisement

Publié le vendredi, 25 octobre 2019

Le régime joue la carte de l’apaisement. Sur les cinq personnes arrêtées et placées en détention provisoire, deux ont bénéficié d’une LP (liberté provisoire) tandis que trois autres mises sous contrôle judiciaire. Visiblement, la Justice aurait pris, dans la discrétion, faudrait-on le souligner, cette décision pour ne pas envenimer la situation, encore tendue. Le gendarme stagiaire durement touché lors des échauffourées se bat encore contre la mort. Des suites des coups violents encaissés, il a dû subir des interventions chirurgicales au niveau de la tête. Entre la vie et la mort, il suit toujours des soins intensifs au service de la  réanimation. Le haut commandement de la Gendarmerie décida de lui octroyer des gratifications dont entre autres l’avancement en classe. Le débat sur cette triste « affaire », ayant défrayé les chroniques, reste toujours ouvert. Certes, l’Etat joue l’apaisement mais d’autres  paramètres sont à considérer. Rajoelina Andry qui mise sur la sagesse de nos Ancêtres basée sur le « Fihavanana » écarte toute option priorisant ou préconisant le forcing. Avec ou sans les gestes de bons offices de certains, offre de médiation des uns ou invitation au dialogue des autres, le Président Rajoelina comptait déjà rétablir le contact. La preuve, il a dépêché sur place des hommes et des femmes de confiance, de hauts responsables auprès de la Présidence. Leur mission consiste à écouter les paysans « victimes » et surtout leur faire part de long et en large des tenants et aboutissants du Projet présidentiel autour de la ville nouvelle « Tana-Masoandro ». On doit parvenir, par tous les moyens, à calmer l’atmosphère et à dépassionner la question. Vraiment, on est loin, très loin, du mode opératoire du genre fasciste d’un certain Ravalo ou de Rajao qui mettait toujours en avant l’usage de la force sinon privilégiait la confrontation. Les « affaires » d’Andohatapenaka et de Soamahamanina n’ont rien à voir avec Ambohitrimanjaka. Il ne faut pas oublier que des contacts ont été déjà effectués par les responsables directs des Départements chargés de la réalisation du Projet présidentiel auprès des paysans concernés directement. Des accords furent déjà établis. Seulement la réalité sur terrain est une chose et le micmac politique au sein de certain état-major en est une autre. Des observateurs avertis de la vie politique nationale s’interrogent sur quelques points saillants : « y a-t-il des limites à observer dans ce processus de dialogue ? » ou bien « à quel moment du débat doit-on faire valoir la primauté des intérêts du plus grand nombre ? ». C’est bien beau de dialoguer mais il faut admettre que l’intérêt supérieur de la Nation prime sur celui de la minorité. La démocratie passe par là ! Sinon, il n’y a pas eu des digues, de routes nationales, d’aéroports, de By-Pass ou d’Avenue de l’Europe et on en passe ! Evidemment, tout doit se faire dans le respect de la dignité humaine. L’Etat joue la carte de l’apaisement. Néanmoins, le développement soutenu du pays et l’amélioration de la qualité de vie chacun exigent des actions de grande envergure dans le cadre de la bonne gouvernance de la part des dirigeants mais aussi des actes de sacrifice et de dévouement de la part des concitoyens et le tout dans l’intérêt général.

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Editorial

  • Désagrément séculaire
    Antananarivo, la ville basse, vit tous les ans les difficultés humainement gênantes dues aux caprices des eaux en période de pluie. En 1610, quand le Roi Andrianjaka, le demi-frère d’Andriatompokoindrindra, se décida de déménager le chef-lieu de son royaume d’Ambohimanga, à Analamanga, il ne comptait pas, à jamais d’ailleurs, s’installer sur la vaste plaine de Betsimitatatra mais il choisit le site d’une colline hautement perchée surplombant ladite plaine. Un choix délibéré et assumé ! Notons qu’Analamanga n’était pas un lieu inhabité. A son arrivée, des occupants s’y installaient déjà : les Vazimba. Ces derniers y vivaient paisiblement. Au moment où les guerriers – éclaireurs envoyés par le souverain d’Ambohimanga frappèrent à la porte, les Vazimba, premiers occupants de la Colline bleue n’ont pas déployé de la résistance. Ils obtinrent en revanche l’assurance de pouvoir se déménager à Antehiroka.

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