Les responsables publics réagissent immédiatement. Les stocks suffisants pour au moins 30 jours existent. Il n'y a aucun risque de pénurie à Tanà. Le directeur général de l'Office Malagasy des Hydrocarbures (OMH), Laurent Rajaonarivelo, rassure et confirme. Les professionnels des produits pétroliers montent aussi au créneau en martelant qu'ils disposent de la quantité nécessaire et suffisante pour servir les besoins des consommateurs de la Capitale. Le Groupement des pétroliers de Madagascar (GPM) a été clair et net, le stock existant suffit largement. Il n'y a rien à paniquer ! Avec 7.220.000 litres de gasoil et 1.000.000 litres d'essence, les consommateurs n'ont rien à craindre. Certes, il y a eu un petit retard du débarquement du tanker au grand Port de Toamasina des produits, qui devait se faire le 15 octobre, mais ce gap ne devait pas influer sur la distribution à la pompe. En tout cas, le tanker Gulf Coral accoste normalement ce jour. Et tout rentre dans l'ordre comme c'est déjà le cas.
Ce bref moment de fausse pénurie causant de fausse panique rappelle quand même les périodes sombres de l'Histoire du pays. Didier Ratsiraka nationalisait tous les secteurs d'activité stratégique tels le secteur bancaire (BFV, BTM et BNI), celui de l'énergétique (JIRAMA), du pétrolier (SOLIMA), du commercial (ROSO, COROI), de l'agricole (SINPA) et bien d'autres. Radidy avait entre les mains toutes les cartes devant ou pouvant faire tourner la machine économique. Seulement voilà, toutes ces unités d'activité étatisées ont toutes périclité l'une après l'autre. Le cas de SOLIMA (SOLITANY MALAGASY) dont le domaine d'activité nous intéresse fut l'organe chargé de gérer en amont et en aval des produits pétroliers à Madagasikara. Il nous avait fait vivre des moments difficiles. De vraies pénuries de stock récurrentes. Après la chute de la dictature rouge, les grandes compagnies pétrolières (Shell, Total, Galana, Jovena) reprirent le contrôle de ces produits stratégiques. Tandis que l'Etat garde la haute main sur le processus en amont par le biais du ministère de l'Energie, de l'Eau et des Hydrocarbures (MEEH) et son bras droit l'Office Malagasy de Hydrocarbures (OHM).
En coordination étroite avec le GPM, l'OHM veille au grain sur la gestion de ce produit hautement stratégique qu'est le pétrole. L'objectif visé consiste à stabiliser les prix et les stocks des carburants dans toute l'île. Le récent incident n'est au final qu'une fausse pénurie ayant causé d'une fausse panique que les « ennemis » de la Nation profitent pour créer des vagues inutiles.
Ndrianaivo