Publié dans Editorial

L'outil fin prêt

Publié le vendredi, 27 décembre 2019

Qu'on se donne le moyen de sa politique ! Telle est en substance l'ambition légitime affichée des tenants du pouvoir. Il est beau d'avoir un programme structurant et pertinent mais quand on ne met pas en place l'outil principal pour le réaliser, c'est du canular. Une tromperie de bas étage qui finira un jour par coûter cher à l'auteur indélicat. Par la Décision n° 18-HCC/D3 du 21 décembre 2019, la Haute Cour Constitutionnelle déclare conforme à la Constitution l'ordonnance n° 2019-016 portant Loi des Finances 2020.

 

Etant donné que le Parlement (les deux Chambres, l'Assemblée nationale et le Sénat) n'a pas pu adopter dans le délai imparti le projet de Loi de Finances 2020, le Gouvernement, conformément à la lettre et à l'esprit de la Constitution Art. 92 paragraphe 7, procéda à la mise en vigueur des dispositions de la Loi de Finances par voie d'ordonnance.

Un fait rare. Le Parlement  a raté l'adoption du projet de loi de Finances (LF). Les députés et les sénateurs disposent de 60 jours (délai maximum) pour examiner et adopter la LF (Art.  92 paragraphe 3) durant la seconde session ordinaire. A défaut de quoi, au-delà de ce délai, l'Exécutif prendra les dispositions nécessaires voulues par le texte fondamental. L'adoption de la LF ne peut en aucun cas faire l'objet d'une quelconque session extraordinaire.

Si la Chambre basse réussit à s'acquitter de sa « tâche » dans le temps réglementaire, la Chambre haute, quant à elle, manqua à ses obligations. Résultat, le projet de LF 2020 rate son adoption. Le manquement du Sénat ne devrait point étonner personne. On le sait que ce fameux Projet comporte en lui la voie et les moyens qui conduisent vers sa disparition. Le Sénat, nouvelle version au nombre réduit, verra le jour en 2020. Etant dominé presque totalement par des éléments aux cravates bleues, le Sénat signera sa propre mort en faisant de telle sorte que le projet de LF soit adopté définitivement. Le Sénat de Rivo Rakotivao a tout fait ainsi pour que le Parlement échoue. Un acte de sabotage, pur et simple, de la part d'un prétendu opposant à l'encontre d'un régime militant pour le bien-être de la Nation. Fort heureusement que la Constitution a déjà pris les précautions utiles en temps nécessaire en cas de ratage quelque part. Le pays doit s'en passer de la mauvaise foi des acteurs politiques insanes.

La LF 2020 priorise trois axes fondamentaux. En premier lieu, l'amélioration dans les plus brefs délais des conditions d'existence de la grande majorité de la population. Une nécessité urgente et prioritaire qui ne peut ou ne doit pas attendre le caprice des « ennemis de la Nation ». En second plan, la concrétisation de grands projets présidentiels qui, en cette deuxième année (2020) du mandat du Chef de l'Etat, connaîtront le stade d'envol. Les grands chantiers démarreront en trombe. Et personne ne l'empêchera. Enfin, un accent particulier sera accordé à l'agriculture. Nous ne sommes pas sans savoir que 80% de la population active du pays vivent du secteur agricole. Le Président Rajoelina y met un point d'orgue significatif. De grands espaces agricoles seront aménagés. Dans cinq ans, Madagasikara vivra l'autonomie alimentaire.

L'outil principal, la Loi de Finances 2020, est déjà fin prêt. Allons-y !

Ndrianaivo

Fil infos

  • Administration publique - Relance de l’intégration des agents non encadrés de l'Etat 
  • L’étiquette Gen-Z devient outil de récupération politique
  • Stockage de matériels de la JIRAMA à Toamasina - Le Groupe Sodiat apporte des clarifications
  • Persécutions politiques - Les collaborateurs de Rajoelina dans le viseur du régime
  • Fête de la Nativité - Pas de trêve politique
  • Administration public - Six Chefs de Région "par intérim" nommés 
  • Haute Cour Constitutionnelle - Des soi-disant démissions contestées
  • Gouvernement de la Refondation - Distribution de vivres dans le Grand Sud en fin de semaine dernière
  • Parlement - Clap de fin pour le Sénat
  • Face-à-face entre un fourgon et un camion - Un survivant dans un état critique

La Une

Pub droite 1

Editorial

  • Opération délicate
    Le faux et l’usage de faux envahissent l’Administration, grand « A » s’il vous plaît, à savoir le domaine général qui englobe tous les secteurs d’activités de l’Etat ou de la République. Faux et usages de faux, du jargon populaire « fosika », faux diplômes ou certificats de fin d’étude gangrènent presque tous les Corps de métier de l’Administration entre autres les départements clés comme l’Enseignement supérieur, l’Education nationale, la Justice, la Régie financière, les Forces de défense et de la sécurité (FDS), etc. Les concours d’entrée dans l’administration publique sont infestés de faux dossiers. Des diplômes de Baccalauréat, de Licence, de Master I ou II se trouvent les plus menacés. Il y a eu même certains de faux diplômes de Doctorat !

A bout portant

AutoDiff