Publié dans Editorial

Quid de l’éducation civique

Publié le dimanche, 12 janvier 2020

Alors que nous étions, votre humble serviteur, des potaches des écoles primaires officielles où nous entonnions, à cœur joie et à chaque début de semaine sans faute, l’hymne national de la très chère mère Patrie « Allons enfants de la Patrie », La Marseillaise, on nous avait fidèlement appris en classe « l’éducation civique ». La maitresse nous avait inculqué les bonnes manières, les bonnes conduites en classe, à la maison et dans la société. Les marques de civilité ou du civisme, le souci de la propreté ont trouvé leur lettre de noblesse. L’institutrice nous apprenait aussi à chanter « Chère tempérance » pour nous faire passer le message de la modération en toute chose. On ne manquait non plus à nous transmettre, nous les petits indigènes, à respecter la loi, l’Etat et les … vazaha ! Et le message passait bien.

La Première République continuait, tant bien que mal, l’implication de l’éducation civique dans le programme scolaire. Et le respect des choses utiles pour le bien de la société tient malgré tout. Dans le même ordre d’idée, le respect des valeurs morales ou traditionnelles résiste face au phénomène de déculturation qui s’aggrave au fil des années.

Les évènements de mai 72 marquèrent un tournant décisif dans tous les sens. La désobéissance civile clamée à cor et à cri sur la Place du 13 mai impactait dangereusement sur tous les aspects de la vie politique et sociale. Lors du forum national, faisant suite à la chute du régime du feu Philibert Tsiranana, on avait remis en cause le contenu pédagogique de l’éducation civique dispensé depuis jusqu’à opter son abandon définitivement.  Apparemment, les citoyens du moins ceux victimes de la précarité ou de la fragilité sociale et économique ont perdu leur repère.

En effet, à partir de 1975, le programme d’éducation civique tel qu’il a été enseigné disparait du programme scolaire. On l’accusait de vouloir pérenniser l’emprise coloniale ou plutôt de conforter le socle du  néocolonialisme. Durant les deux décennies du régime socialiste de Ratsiraka Didier, les générations de l’époque manquaient cruellement d’une éducation basée sur le civisme si bien que l’acte civique et l’éducation citoyenne frôlent le pire. Le sens de la propreté et le reflexe au respect des autres, en particulier les ainés et les handicapés, souffrent tandis que la valeur morale dégringole jusqu’au plus bas de l’échelle. Par conséquent, la recrudescence des vols, de viols, des vindictes populaires et les actes de banditisme de grand chemin va de mal en pis et montre à quel point on est victime de la carence morbide d’une éducation civique.

La résurgence des crises tous les dix ans ou presque témoigne, sur le plan politique, la dominance de l’esprit de désobéissance civile et les manquements envers la loi aboutissent tout droit vers la nullité d’un Etat de droit.

Les graves et abondantes précipitations de ces derniers jours accusent implacablement la défaillance de l’éducation civique. Les ordures et les saletés de tout genre jetées sauvagement partout bouchent les canaux d’évacuation. Evidemment, l’inondation et la montée des eaux sur la voie publique font rage et créent la panique.

Il est grand temps que nos pédagogues confectionnent un curricula d’une éducation civique  adapté aux exigences et aux normes de la société malagasy. 
Ndrianaivo

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Editorial

  • Vouée à l’échec ?
    Le pays est en plein chantier d’élaboration d’une nouvelle Stratégie nationale pour la lutte contre la corruption (et l’impunité), la SNLCC. Celle qui est en vigueur arrivera à son terme à la fin de l’année en cours après dix ans de mise en œuvre dans la bataille contre cette « ennemie » apparemment imbattable. Mise en selle en 2014, la SNLCC actuelle finira sa course incessamment. Mi-figue, mi-raisin, le bilan de la décennie de la Stratégie nationale de lutte contre la corruption balance entre un échec et une réussite. Le Comité pour la sauvegarde de l’intégrité (CSI) se trouve dans l’embarras pour traduire la situation exacte. Sahondra Rabenarivo, la présidente du CSI, déplore plus d’une fois l’existence de certains facteurs de blocage dans le processus normal de la lutte contre la corruption. Il existe un dysfonctionnement perçu comme un frein au bon déroulement du système de lutte contre la corruption.

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