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De quelle source ?

Publié le mercredi, 05 novembre 2025 Écrit par 
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Refondation ! Terme magique, subjectif ou objectif, absolu ou relatif bref principe de base de départ. Avec ce régime, on ne jure que par « refondation » ! Pour avoir la bonne grâce des tenants du pouvoir en place, il faudra avoir le soin ou le tact de composer dans tout ce qu’on parle, dans tout ce qu’on entreprend avec le mot de passe, le sésame « refondation » et ce pour que la porte s’ouvre devant soi.

Durant la Première République, pour être en bonne odeur de sainteté avec les tenants du régime, il fallait avoir entre les mains la carte magique portant le libellé « PSD ». Pendant tout le long de la Deuxième République, il fallait détenir sans faute le badge faisant foi de laissez-passer ayant le nom « Tolompiavotana » ou « Fanjakan’ny madinika ». Termes qu’il faut à tout moment citer.

 

Avec le nouveau régime qui s’installe, il va falloir avoir la gentillesse de montrer sa conviction relative à la refondation. Attention, il ne faut pas plaisanter avec.  Au cas où vous vous caresseriez un projet à réaliser, il faudra avoir la gentillesse ou le tact de se référer au sacro-saint principe basé sur la refondation.

Qui dit « refondation » suppose, ipso facto, l’idée d’un retour à la source. Immédiatement, tout observateur digne de son titre se pose la question « de quelle source s’agit-il ? » En évoquant le concept de « source » en relation avec le style de gouvernance originelle, sur la base de l’histoire, en se référant aux us et coutumes, il pourrait y en avoir différentes sources selon la région ou le groupe de population pour ne pas dire « ethnie », il est hasardeux voire risqué de se limiter à … une seule source. La Grande île est composée d’une myriade de royaumes appartement à divers groupes de civilisations. Bien qu’on use d’une même langue, il existe plusieurs façons de voir les choses. En Imerina, il y a une « source » de conception, de pensée ou de style d’Etat. En pays Sakalava, il y en a autre. De même, en pays Antakarana, en pays Betsileo ou en Betsimisaraka. Quand le tout nouveau ministre de la Communication et de la Culture, O’Gasikara Fenosoa Mandrindrarivony, dans la foulée de sa nouvelle mission, s’enthousiasma à annoncer la nécessité de revaloriser le « Taombaovao Malagasy ». Du coup, des voix s’élèvent et montent au créneau en posant la pertinente question « de quelle taombaovao malagasy s’agit-il ? ». Dans chaque culture et chaque histoire des différents royaumes du pays, on sacralise à sa manière le concept de taombaovao. Il est donc très risqué même dangereux de mettre en exergue un point de culture d’une région au détriment des autres. Les précédentes tentatives de Refondation butent à cette mise au point préalable « à quelle source va-t-on se référer ? ». 

Dans tout cas de figure, l’approche révolutionnaire de vouloir asseoir la Refondation de la République afin de pouvoir repartir d’un bon pied, la relance du pays doit se mettre sur un même pied d’égalité sur la « Source » de départ. On ne pourra jamais refonder sans partir de la base. Alors il va falloir se donner le cadre d’une  base commune.

 

Ndrianaivo

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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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