Du jamais vu ! Durant les soixante ans de la République, les téléspectateurs et les auditeurs malagasy n’ont jamais eu droit à aucune interview, en direct, aussi franche et transparente avec un Chef d’Etat comme c’est le cas actuellement.
Il était temps. Avant-hier, les premiers engins en pleine action ont été constatés par les usagers et transporteurs empruntant les quelques 370 km de route sur la RN 2 reliant la Capitale et la ville de Toamasina. De toutes les principales artères nationales, la RN2 serait celle qui contribue le plus au bon fonctionnement de la vie économique du pays. Toutes les marchandises arrivant du grand port de l'Est passent par cette route pour arriver à Antananarivo.
A la fin de la formation professionnelle, les jeunes malagasy, pour la plus grande majorité, souhaitent tous devenir des fonctionnaires de l’Etat. Ils forgent alors leur mentalité dans ce sens. Toutefois, quand cette option n’est pas viable, ils sont obligés de trouver une autre alternative pour avoir une source de revenus. Au cours des dernières années, l’entrepreneuriat a le vent en poupe.
Un problème persistant. La majorité des Ecoles primaires publiques (EPP) en milieu rural, notamment dans les villages, a été construite par les communautés locales. Outre leur vétusté, la capacité d’accueil auprès de ces établissements scolaires reste limitée. Cette situation nuit non seulement aux écoliers mais aussi aux enfants en âge d’être scolarisés.
Un élan définitivement perdu. Telle pourrait – on qualifier la situation de l’Opposition en ce moment. Une Opposition affaiblie étant donné la dispersion de ses membres. Le rassemblement des opposants RMDM (Rodoben’ny Mpanohitra ho an’ny Demokrasia) a fêté ses deux ans d’existence hier. L’absence des parlementaires, considérés comme figures emblématiques du parti « Tiako i Madagasikara », notamment le duo Hanitra Razafimanantsoa et Fidèle Razarapiera, a été remarquée au cours du rassemblement d’hier à Behoririka.
900 000 millions d’ariary. C’est la valeur des médicaments disparus dans l’enceinte du port de Toamasina, jeudi dernier vers 5h du matin. Dans un conteneur de 40 pieds, ces marchandises volées appartiennent à l’Office pharmaceutique malagasy (OPHAM) qui, dès la découverte du vol, a déposé plainte au commissariat de la Police du Port de Toamasina.
Intolérable et abject. Des qualificatifs utilisés par le Président Andry Rajoelina, avant – hier au cours de l’émission spéciale diffusée sur la chaîne nationale, pour évoquer le plan « Apollo 21» qui visait à perpétrer un coup d’Etat et éliminer le Chef de l’Etat. Trois semaines après les révélations par la Procureure générale auprès de la Cour d’Appel d’Antananarivo (PGCA), Berthine Razafiarivony des tenants et aboutissants de l’affaire, le Président en a finalement parlé ouvertement. D’emblée, il a réitéré que le fait que cette tentative macabre ait été empêchée relève, avant tout, de la bénédiction de Dieu. L’intervention de dimanche fut l’occasion pour le locataire d’Iavoloha de donner plus de détails sur les phases du plan « Apollo 21 » dont le budget d’exécution était estimé à 5 millions d’euros. Apollo qui emprunte le nom d’un programme d’atterrissage de la NASA sur la lune.
A en croire les révélations du Président, le plan en question comportait 4 phases : la phase Houston (conduite des opérations de déstabilisation sociale au sein de toute l’administration), la phase allumage (neutralisation de 5 personnalités emblématiques du régime, rémunération des responsables de sécurité, indemnisation des troupes et leaders syndicaux et des organisations de Société civile), la phase décollage, et enfin la mise sur orbite.
Projet de recrutement de 15 commandos étrangers
Selon toujours les explications du Président, le projet d’attentat a été échafaudé par un vaste réseau. Les instigateurs avaient pris le soin d’infiltrer les services d’armement et de sécurité. Ils auraient également prévu le recrutement d’une quinzaine de commandos étrangers qui devaient s’introduire dans le pays. Des détails qui font froid dans le dos et qui poussent à faire un rapprochement avec les dernières actualités relatives aux récents décès de deux Présidents : celui du Président Tchadien, Idriss Deby déclaré officiellement le 20 avril dernier et celui du Président haïtien Jovenel Moïse, assassiné par une bande de 25 commandos à sa propre résidence le 7 juillet dernier.
Concernant le dénommé Paul Maillot Rafanoharana, l’un des présumés cerveaux du projet d’attentat, le Chef de l’Etat a martelé qu’il n’a jamais été son conseiller diplomatique. « Je ne l’ai vu que deux fois, la première fois fut au cours d’un entretien durant lequel il voulait être nommé ambassadeur de Madagascar en France. Une demande à laquelle je n’ai pas accédé. La seconde fois fut au cours d’un évènement religieux », explique le Président.
L’homme fort du pays a souligné que l’heure est plus que jamais à l’unité et la solidarité car il est question de souveraineté nationale. Le Président étant avant – tout l’emblème de la République et qui plus est, est le dirigeant de tous les Malagasy. Aucun scénario similaire à celui de l’époque du lieutenant-colonel Richard Ratsimandrava ne devrait plus jamais se reproduire.
La Rédaction
Le comité monétaire de la BFM (Banky Foiben’i Madagasikara) vient d’effectuer la revue trimestrielle de la politique monétaire, en fin de semaine dernière. La situation économique actuelle ainsi que les perspectives pour les mois à venir ont constitué les points focaux abordés. Ainsi, sur le secteur réel impactant directement sur la population, les observations du comité monétaire de la Banque centrale annonce un constat sur une accélération de l’inflation au cours de ces derniers mois. La variation annuelle de l’Indice des prix à la consommation (IPC) a été de 6,1 % en juin 2021, contre 3,9 % un an plus tôt. Les hausses les plus élevées ont touché les PPN, dont la variation moyenne a atteint 8,0 %. Le renchérissement de 7,8 % du riz en est une des causes principales. Les prix de l’énergie sont restés peu ou prou stables avec une variation annuelle de 1,8 %. L’inflation sous-jacente, laquelle est en étroite relation avec l’évolution de la monnaie, s’est située à 6,0 %. Selon les responsables de la BFM, l’évolution de la situation est difficile à prévoir car la pandémie induit une incertitude latente sur l’activité économique pour cette année 2021. D’ailleurs, les améliorations observées dans certains secteurs sont plombées par les manifestations de nouvelles mutations de la Covid-19 qui menacent le pays autant que le reste de la planète. « Le résultat des études témoignent d’un ralentissement de l’activité économique durant le deuxième trimestre, en raison notamment des mesures sanitaires encore indispensables pour endiguer la pandémie. Néanmoins, les entreprises des secteurs primaire et tertiaire sont optimistes pour les mois à venir quant à l’évolution de leurs activités », d’après le comité monétaire. Une façon pour ces responsables de garder une note positive sur leurs observations malgré la réalité à laquelle la population fait face avec l’inflation galopante constatée depuis quelques temps et impactant considérablement sur le pouvoir d’achat de la majorité des ménages.
Hary Rakoto