La course aux Mairies de Madagascar est lancée. La Commission électorale nationale indépendante (CENI) a publié hier la liste officielle des candidats pour les élections communales et municipales. L’information principale est que les candidatures des sept prétendants à la Mairie de la Capitale ont été retenues. Parmi celles-ci, une seule femme, Harilala Ramanantsoa, qui porte les couleurs de la plateforme Isika rehetra miaraka amin’i Andry Rajoelina.
La Présidente de la délégation spéciale d’Antananarivo se retrouve face à six hommes, dont Tojo Ravalomanana (Tiako i Madagasikara), Joseph Martin Randriamampionona alias Dadafara (RTM), Ndriana Razanamasy (Indépendant Iarivo Mandroso), Tahina Razafinjoelina (Tia Tanindrazana), Roindefo Zafitsimivalo Monja (Indépendant), et Ogascar Fenosoa Mandrindrarivony (Mouvement Gasikara).
Ce déséquilibre n’est pas un cas isolé à Antananarivo. Au niveau national, la situation est similaire. Sur les 5 387 listes de candidats enregistrées pour les 1 695 Communes de Madagascar, seulement 327 femmes sont têtes de liste, contre 5 062 hommes. Une réalité qui reflète le chemin encore à parcourir en matière de représentation féminine en politique, malgré une augmentation de 6,9 % du nombre total de candidats par rapport aux dernières élections de 2019.
Les indépendants en masse
Les données publiées par la CENI montrent par ailleurs que les listes proviennent d’horizons variés. 1 861 sont issues de groupements politiques, 1 076 de partis politiques, et 2 450 sont des indépendants. Ce mélange promet une élection aussi diverse que compétitive, bien que la politique semble encore dominée par les hommes. Harilala Ramanantsoa, seule femme dans cette course à la Mairie de la plus grande ville du pays, devra donc faire face à une compétition âpre.
En ce qui concerne l'âge des candidats, la majorité est composée de personnes de plus de 50 ans. Sur les 5 389 têtes de liste, 2 550 ont plus de 50 ans, tandis que les 36-50 ans représentent 2 172 candidats. Les plus jeunes, entre 21 et 35 ans, ne sont que 667 à briguer un mandat. Une répartition qui montre que les postes de pouvoir restent essentiellement détenus par des générations plus âgées.
Les citoyens sont désormais invités à se préparer pour le tirage au sort, prévu ce jour, qui déterminera l’ordre des candidats sur les bulletins uniques ainsi que leur passage dans les médias publics. Un moment clé pour lancer officiellement cette campagne municipale et définir la visibilité de chacun.
L.A.
Le kidnapping survenu à Iavoloha, le 9 septembre dernier d'un père de famille, qui se spécialise dans la location de véhicules, connait un rebondissement récent et inattendu. Car grâce à l'évolution technologique se traduisant par l'apport des caméras de surveillance, la Gendarmerie a pu arrêter l'un des auteurs de cet enlèvement. A son tour, le concerné a dénoncé ses deux complices, qui ont été également arrêtés. Et là, coup de poker ! Le bandit, c'est à dire celui qui était tombé dans le filet de la Gendarmerie (celui se trouve à l'extrême-droite sur la photo), est condamné d'une peine de 15 ans de réclusion criminelle pour meurtre en 2019. Normalement, le concerné doit encore purger sa peine à la maison de force de Tsiafahy. Mais il est curieux que, non seulement, il peut déjà circuler librement mais surtout, voilà qu'il venait de commettre encore un kidnapping, 5 ans à peine après son incarcération pour homicide. Ce qui amène l'opinion à se poser la question pourquoi fermer les yeux, ou pourquoi tant de tolérance envers un criminel de la trempe de ce ravisseur, alors que la Police ou la Gendarmerie s'escrime à arrêter les grands criminels et autres malfaiteurs dangereux. Pour la réponse, on nous explique que ce prisonnier de Tsiafahy serait sous le régime spécial de la main-d'œuvre pénale ou MOP. Ce qui expliquerait sa possibilité de recouvrir partiellement la liberté que le concerné a exploitée pour recommencer à sévir à nouveau. N'empêche, les trois larrons, après qu'ils aient été soumis à un interrogatoire à la Gendarmerie, ont été déférés au Parquet, et ont été jetés en prison, toujours à Tsiafahy pour association de malfaiteurs, séquestration et extorsion de fonds, selon une source auprès de la Section de recherche criminelle ou SRC de la Gendarmerie à Fiadanana, hier.
Mais revenons sur l'enlèvement de cet affairiste, filière location automobile. Un inconnu l'a contacté au téléphone comme quoi son interlocuteur veut son aide en vue du transport d'une parturiente qui allait accoucher. Or, une fois que le présumé client était monté dans le véhicule, il a attaqué le propriétaire avec du big boss tout en lui braquant son arme à feu.
C'était le signal de départ à l'enlèvement de l'automobiliste victime, lequel le bandit lui a réclamé une rançon de 30 millions d’ariary contre sa liberté. Mais à ce moment-là, la victime n'avait que 800 000 ariary et 100 euros sur elle. Mais la victime était tellement traumatisée par la menace et les intimidations qu'elle était poussée à donner également au ravisseur la somme qu'elle avait sur son compte en mobile money. En même temps que cela, le monsieur a appelé ses proches pour réunir encore le montant manquant. Au total, les bandits ont raflé 16 millions d’ariary avant de relâcher l'otage, le lendemain de son enlèvement, précisément le 10 septembre dernier à Ambatomaro.
Franck R.
Une sévère mise en garde a été émise contre la propagation de fausses nouvelles qui sèment l’émoi et salissent la réputation de Toamasina. Selon une information diffusée sur les réseaux sociaux, l’insécurité dans la ville du port aurait causé un « génocide » ayant tué 227 individus en août et septembre. De ces décès d’origine criminelle, 128 auraient été enregistrés en août et 99 en septembre. Selon la source, des bandits tombés sous les balles des Forces de l’ordre sont comptés parmi les victimes. Pas plus qu’il n’y a pas d’endroits entièrement sûrs dans le monde, la capitale économique de Madagascar est sujette au problème d’insécurité. Mais de là à affirmer que la criminalité a été à l’origine de centaines de décès en deux mois est tout simplement une fâcheuse exagération, un acte pénalement répréhensible, manifestement destiné à dépeindre la ville du port comme la plus dangereuse des agglomérations du pays.
Hier, l’Organe mixte de conception (OMC) local, sous l’autorité du préfet Cyrille Benandrasana, est monté au créneau pour dénoncer ce fait malhonnête, apparemment monté pour attenter à l’ordre public en cette période pré-électorale, dans le but inavoué de perturber le processus mais aussi de torpiller la future campagne de litchi, l’une des filières les plus vitales pour l’économie régionale. L’information a aussi choqué la population qui est déjà aux prises avec beaucoup de difficultés de la vie quotidienne. La semaine passée, les responsables ont tenu une grande réunion sur le renforcement de la sécurité à Toamasina et dans l’ensemble de la Région d’Atsinanana.
M.R.
La réfection des rues dans la Commune urbaine d’Antananarivo (CUA) continue. Depuis lundi, plusieurs engins lourds ont été mobilisés afin d’accélérer les travaux. Ces derniers concernent l’axe menant vers le croisement Betongolo jusqu'à Andravoahangy Ambony, d’Ampasika jusqu' à Anosipatrana et Ankorondrano Ibis jusqu'au Rond-point La City, Ivandry. Des travaux sont aussi en cours sur les axes Antsakaviro vers Bel'Air et Isotry. Le tronçon situé à Ankorondrano a déjà commencé lundi dernier, tandis que le croisement situé à Ampasika jusqu'à Anosipatrana a commencé hier. Ces axes font partie des tronçons de route qui ont suscité beaucoup de mécontentement de la part des usagers quant à leur niveau avancé de dégradation.
Afin de limiter la perturbation causée par les embouteillages et de mieux fluidifier la circulation, la plupart des travaux sont réalisés durant la nuit. Par conséquent, les axes concernés sont coupés la nuit jusqu'à la fin des travaux. Ainsi, la CUA sollicite la collaboration des usagers de la route pour libérer les parkings ou encore respecter les déviations. D’ailleurs, des policiers municipaux sont toujours présents sur les chantiers pour mieux orienter les automobilistes.
Selon la présidente de la délégation spéciale (PDS) de la Commune urbaine d'Antananarivo, Harilala Ramanantsoa, les points noirs de la Capitale seront tous prioritaires dans ce projet. Pour une durée de deux mois, c’est-à-dire avant le début de la saison des pluies, une vingtaine d’axes seront réhabilitées, entre autres Ambanidia, Antsakaviro jusqu'au Rasalama, 67 Ha, Anosy, Soanierana, Mahazoarivo jusqu'à Androndra, Ankazomanga et Antanimena. La réhabilitation des rues ainsi que l'amélioration de l'image de la ville figurent parmi ses priorités. Les travaux sont assurés par le ministère des Travaux publics, tandis que la CUA assure l’organisation. Durant une descente effectuée hier à Ampasika, le ministre de tutelle a avancé que le Gouvernement travaille en étroite collaboration avec la CUA, dans le cadre de la reconstruction de l’image de la ville.
Anatra R.
Ce jour, l’université d’Antananarivo vibrera au rythme du jazz dans le cadre du Festival Madajazzcar, en rendant hommage cette année à l'une de ses figures marquantes, le regretté Pr Serge Henri Rodin. Cet événement se déroulera au Centre de ressources des arts actuels de Madagascar (CRAAM) et promet d'être une célébration mémorable du talent et de l’héritage laissé par cet académicien passionné de musique.
Le Professeur Serge Henri Rodin, décédé le mois dernier, n’était pas seulement un brillant spécialiste de la culture, mais également un poète, romancier et musicien dont l'influence a marqué plusieurs générations d'artistes et d'amateurs de jazz. Sa contribution au Festival Madajazzcar a été significative, tant sur scène, où il s'illustré avec le groupe Korb, qu'en tant que conférencier éclairé sur la culture musicale. Ce rendez-vous au CRAAM sera une occasion unique de se souvenir de l’homme et de l’artiste. Divers groupes et musiciens talentueux se succéderont sur la scène, offrant au public un large éventail de performances dans la musique jazz. On peut citer le duo Vazo Lee & A No Name, le collectif Kabôsy Spirit, AF Jazz, Korb, ainsi que Tôfy, qui ont tous prévu de rendre hommage au Professeur Serge Henri Rodin à travers leurs performances.
Le choix de l'université d’Antananarivo comme cadre pour cet hommage témoigne de l'importance de la culture jazz dans l'enseignement et l'éducation artistique à Madagascar. Le Festival Madajazzcar, qui célèbre chaque année cette musique emblématique, réaffirme ainsi son engagement à promouvoir le jazz et rendre hommage à ses précurseurs. Cette soirée promet d'être non seulement un moment de nostalgie et de célébration de la vie du Pr Serge Henri Rodin, mais également une occasion de rassembler la communauté autour de la passion commune pour ce genre de musique. Les amateurs de jazz seront sans doute ravis de découvrir ou redécouvrir ces artistes dans un cadre festif et chaleureux, tout en honorant la mémoire d'un homme dont l'héritage perdurera au travers de la musique. En somme, le 9 octobre sera une date à retenir pour tous ceux qui souhaitent commémorer l'impact inestimable du Professeur Rodin dans le milieu culturel malagasy et apprécier la richesse de la scène du jazz dans la Grande île.
Si.R
La célèbre « Tropy Jeannette » s'apprête à marquer un tournant mémorable dans son histoire, en célébrant son 95ème anniversaire. Sous la houlette de Tsiory Ravaloson, le collectif réunira des anciens et actuels membres pour un gala de chant à ne pas manquer, intitulé « … io no tarik’Andriatinarivo ». Cet événement festif se déroulera le 27 octobre prochain à partir de 15h à l’Alliance française d’Antananarivo, située à Andavamamba.
Depuis sa création, la Tropy Jeannette a su se démarquer par son répertoire riche et varié, mêlant tradition et modernité. Pour cet anniversaire, les membres du groupe offriront au public une interprétation de titres emblématiques qui ont jalonné leur parcours musical. Parmi les œuvres sélectionnées figurent des chansons mythiques telles que « Sangy mahery », « Zana-boromahery », « Ny voromailala », et « Dokotera X ». Ces morceaux, porteurs de messages forts, transporteront les spectateurs à travers un voyage émotionnel empreint d'espoir, d'amour et de nostalgie. La scénographie de ce gala, orchestrée par Mahefa Rasamuel, promet d'ajouter une dimension visuelle captivante à l'expérience auditive. Le travail collaboratif entre les artistes et le metteur en scène vise à plonger le public dans l’univers évocateur de la musique malagasy, tout en rendant hommage à l’héritage culturel du groupe.
Ce gala ne sera pas seulement l’occasion de revivre des moments marquants de l’histoire musicale de la « Tropy Jeannette », mais aussi un rassemblement festif pour la communauté. En réunissant les anciennes et les nouvelles générations de musiciens, le groupe souhaite célébrer la continuité de la tradition musicale malagasy, tout en ouvrant la porte à de nouvelles inspirations. Les organisateurs invitent donc tous les amateurs de musique et les fans du groupe à se joindre à cette fête mémorable, qui s’annonce comme un événement incontournable du calendrier culturel d’Antananarivo. A travers cette célébration, la « Tropy Jeannette » réaffirme son engagement à faire vivre la musique malagasy et à transmettre son patrimoine aux futures générations.
Si.R
« Mercy Ships » continue ! Un ouf de soulagement et d’espoir pour les petites gens. Le navire-hôpital Mercy Ships Africa a obtenu l’accord de prolongement du Gouvernement malagasy afin de pouvoir poursuivre sa mission humanitaire, opérations chirurgicales, à Madagasikara jusqu’à la fin de l’année 2025.
Après avoir été en Sierra Leone jusqu’en juin 2024, le navire-hôpital Mercy Ships débarque à Madagasikara (port de Toamasina) et ce depuis février jusqu’en décembre normalement de cette année. De février à juillet, en collaboration avec le ministère de la Santé malagasy, Mercy Ships Africa a offert des formations au personnel de la santé. A partir du mois de mai jusqu’en décembre 2024, toujours en collaboration étroite avec le département de la Santé du pays, le navire-hôpital effectue des opérations chirurgicales gratuites auprès des populations vulnérables notamment en Afrique. Madagasikara, de sa position insulaire et surtout de la vulnérabilité des conditions de vie de la grande partie de la population, entre de fait dans la sphère d’action humanitaire-sanitaire de l‘ONG américaine Mercy Ships basée à Lausanne (Suisse). En vertu du protocole d’accord signé entre le Gouvernement malagasy et les hauts responsables du navire-hôpital, Mercy Ships peut poursuivre les interventions chirurgicales gratuites. L’Association humanitaire compte faire 1000 interventions cette année et 1000 autres en 2025. Notons que les malades devant bénéficier des opérations de Mercy Ships ont été, au préalable, présélectionnés par les Centres de soins de base qui, par la suite, font parvenir aux responsables de Mercy Ships la liste des heureux élus et les cas de maladie faisant l’objet d’interventions.
La relation de coopération humanitaire entre Madagasikara et Mercy Ships Africa date de 1996. Chaque année, en principe, selon le protocole d’accord bien défini, le navire-hôpital accoste au grand Port de Toamasina et organise des interventions au grand plaisir des petites gens de la Grande île. Les objectifs de la mission consistent à offrir gratuitement des interventions chirurgicales dont le coût pourrait être un blocage pour les gens qui ne peuvent pas se le permettre. Depuis le mois de mai, le navire-hôpital a déjà effectué des interventions qui, en fait, donnent le goût et l’espoir de vivre aux bénéficiaires. Fidisoa, un tâcheron et agriculteur de son état, à qui a été retiré un énorme kyste de 5 kg, un lourd poids qu’il a dû supporter pendant au moins 15 ans, retrouve la joie de vivre. Une intervention chirurgicale qui a nécessité la durée de quatre tours d’horloge. Des enfants victimes de la déformation maxillo-faciale ou labiale ont été traités et sauvés de certains complexes vis-à-vis des autres enfants de leur âge.
Fondée en 1978 par Don Stephens, Association Mercy Ships est une Organisation humanitaire – médicale chrétienne évangélique. Elle œuvre dans le travail visant à améliorer l’accès aux soins médicaux des populations vulnérables notamment en Afrique. Le navire utilisé actuellement vient de faire l’objet d’une profonde réhabilitation il y a tout juste deux ans.
Le passage à Madagasikara de ce navire-hôpital, le plus grand du monde d’ailleurs en taille et en performance technologique médicale, apporte un espoir et le salut au peuple malagasy. Pour une fois, Mercy Ships a été autorisée à poursuivre sa mission médicale pour une année de plus. Il en faut bien, rien qu’à voir la longue file des concitoyens qui attendent sinon espèrent d’être reçus et traités.
Ndrianaivo
A midi et demi (heure française) hier, le cortège qui transportait le Président Andry Rajoelina et son épouse a franchi la Cour de la cité internationale de la langue française à Villers- Cotterêts, dans l’Aisne, en région Hauts – de – France. Le couple présidentiel, accueilli par le Président français Emmanuel Macron et son épouse ainsi que la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie Louise Mushikiwabo, a été parmi les premières personnalités ayant ouvert le défilé des Chefs d’Etat invités à la cérémonie d’ouverture du 19ème sommet de la Francophonie. La Grande île a particulièrement brillé pendant cet évènement à forte consonance diplomatique puisqu’Edgard Razafindravahy, en sa qualité de nouveau secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI) a également été reçu par le couple présidentiel français.
Outre le Président malagasy, une trentaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement ont répondu présent à cette cérémonie dont le Président Rwandais Paul Kagame, le Président de la Côte d’Ivoire Alassane Ouattara, le Président de la Guinée Bissau Umaro Sissoco Embaló, le Président du Bénin Patrice Talon pour le continent africain. A eux s’ajoutent d’autres Chefs d’Etat issus de pays francophones comme le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le Prince Albert II de Monaco, entre autres.
Langue d’unité et de partage
Le Président Emmanuel Macron a particulièrement mis l’accent sur la place occupée par la langue française en tant que langue de partage dans différents domaines et dans plusieurs pays du monde pendant son discours pendant la cérémonie d’ouverture. « Notre langue est un espace pour s’informer, comprendre le monde, créer, innover, entreprendre. (…) De Madagascar à Maurice, en passant par La Réunion et les Comores, c’est une langue qui unit cet espace régional », a – t – il déclaré. Le Chef de l’Etat a évoqué les défis de la langue française dans un monde en pleine évolution et appelé les autres pays à grossir les rangs de la grande famille de la Francophonie.
De son côté, la Secrétaire générale de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo a d’ores et déjà annoncé des perspectives prometteuses pour la communauté des francophones. Après avoir fait un tour d’horizon des projets menés avec succès par l’Organisation dans différents pays du monde, elle souligne la présence des pays francophones sur tous les fronts. « Les indicateurs de la Francophonie sont au vert » a – t – elle annoncé en évoquant les « candidatures francophones brillants » comme celle de Madagascar, du Djibouti ou encore l’île Maurice à la Présidence de la Commission de l’Union africaine dont l’élection est prévue au mois de février 2025.
Divers sujets d’ordre économique, politique et culturel sont à l’ordre du jour de ce Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement qui constitue l’instance suprême de la Francophonie. La communauté francophone garde une influence non négligeable puisque la langue française compte 321 millions de locuteurs dans le monde.
Des lieux symboliques
Le choix du château Villers-Cotterêts pour accueillir cette première journée du Sommet n’est pas un hasard. L’endroit qui abrite la Cité internationale de la langue française est le lieu où le roi de France François Ier a signé l’ordonnance dite de Villers-Cotterêts, par laquelle le français devint la langue officielle du droit et de l’administration. Villers-Cotterêts est également l’endroit où est né le célèbre écrivain Alexandre Dumas. C’est la troisième fois que la France organise le Sommet de la Francophonie. Le 1er Sommet de la Francophonie s’est tenu au château de Versailles en 1986. Le IVe Sommet de la Francophonie a eu lieu au Palais de Chaillot en 1991 et réuni 41 délégations étrangères.
Ayant intégré la Francophonie depuis sa création en 1970 à Niamey (Niger), Madagascar a toujours été un membre très actif au sein de cette organisation. La Grande île a été le pays hôte de plusieurs évènements, notamment les IIIème Jeux de la Francophonie en 1997, la Conférence ministérielle de la Francophonie en novembre 2005, la 32ème Session de la Conférence ministérielle de la Francophonie en novembre 2016 ou encore le 16ème Sommet de la Francophonie à la même année. L’Organisation Internationale de la Francophonie compte plusieurs projets de coopération avec Madagascar, et qui sont liés aux domaines de l’Education nationale, l’Enseignement supérieur, la Communication et la Culture, ainsi que la Justice. Madagascar sera aussi parmi les pays signataires des résolutions qui découleront de ce 19ème Sommet de la Francophonie.
Sandra R.
La Pr Irène Rabenoro succède au Pr François Rajaoson (2021-2024) à la tête de l’Akademia Malagasy pour un mandat de trois ans (2024-2027) non renouvelable conformément aux statuts de cette société savante. L’élection par les membres titulaires a eu lieu mardi après-midi en son siège à Tsimbazaza. Une communication du chancelier, en la personne du Pr Aimé Lala Razafinjara, a fait part de la nouvelle le lendemain.
C’est pour la première fois dans les annales de cette société savante qui a 124 ans cette année qu’une femme accède à la plus haute fonction. C’est pour la première fois aussi qu’un membre de la section I « sciences de l’art et du langage » est devenu son président. En réalité, l’actuelle présidente de l’Akademia Malagasy se met sur les traces de son père, Dr Césaire Rabenoro, qui dirigeait cette institution académique de 1973 à 2002.
Tour à tour, la benjamine des Rabenoro a été membre correspondant de 1993 à 2000, année à laquelle elle a été admise en membre associé avant de devenir membre titulaire à partir de 2004. Titulaire d’un doctorat d’Etat ès lettres et sciences humaines de l’université de Paris 7 (1995), Irène Rabenoro est parmi les rares chercheurs au monde qui ont obtenu ce plus haut diplôme universitaire sans passer par le doctorat de troisième cycle.
Son parcours se résume difficilement en quelques mots. Ses spécialités sont la sociolinguistique (analyse de discours politique et politique linguistique) et éducation multilingue et interculturelle fondée sur la langue maternelle. Admise à la retraite depuis mars, elle a consacré sa vie aux fonctions enseignante, diplomatique et académique.
Directrice du Centre national d’enseignement de la langue anglaise (CNELA, de 1982 à 1993), enseignante-chercheure à l’université d’Antananarivo dont elle a été vice-présidente (2005-2006), conseillère technique des deux Premiers ministres (Jacques Sylla et Charles Rabemananjara, de 2006 à avril 2007), ambassadrice déléguée permanente de Madagascar auprès de l’UNESCO et représente de Madagascar auprès de la Francophonie (2007-2010), membre du Conseil scientifique de l’Agence universitaire de la Francophonie (2006-2012) : voilà quelques exemples des responsabilités dont elle s’est occupée auparavant.
A l’université d’Antananarivo, jusqu’aux prochaines élections, elle est élue présidente du collège des enseignants de la faculté des Lettres et Sciences humaines et responsable de l’équipe d’accueil doctorale « Interculturalité, linguistique et didactique des langues étrangères – formation et pédagogie universitaire » et membre de la commission des spécialistes habilitation à diriger des recherches (HRD) à l’école doctorale sciences humaines et sociales.
En dehors du cercle universitaire et académique pur, elle porte le titre d’expert-évaluateur pour le domaine des sciences humaines et sociales, membre du comité de sélection des candidats à une bourse d’excellence du gouvernement français pour les doctorats en 2023 et 2024 (SCAC/ambassade de France), collaboratrice depuis 2019 de VID Specialized University, Stavanger (Norvège) et, depuis 2023, de l’université de Stavanger (projet ERASMUS +).
M.R.
Opportunité. Le « CEO Summit 2024 » qui se déroulera les 5 et 6 décembre à Antananarivo, rassemblera plus de 300 dirigeants d'entreprises, décideurs et investisseurs. Ce Sommet se positionne comme une plateforme clé pour promouvoir de nouvelles visions économiques et renforcer les partenariats stratégiques dans la région de l'océan Indien. L'événement est co-parrainé par le ministère de l'Industrialisation et du Commerce, le ministère des Affaires étrangères, le ministère des Finances ainsi que celui de l'Environnement et du Développement durable. Le ministre de l'Industrialisation et du Commerce, David Ralambofiringa, a souligné l'importance de cet événement pour l'économie du pays : « Cet événement représente une occasion cruciale de faire avancer nos objectifs et de stimuler la croissance, en diversifiant le secteur industriel du pays. Il est temps de profiter des avantages liés aux accords commerciaux régionaux et internationaux ». La diversification des ressources telles que l'industrie, l'agroalimentaire, le tourisme et les nouvelles technologies sera au cœur des discussions, ainsi que des secteurs clés comme l'énergie renouvelable et l'économie bleue. Des entreprises influentes telles qu'Axian, Castel et GBH participeront aux échanges, tandis que des acteurs comme Bilal Sulliman, PDG du Global Investment Consulting Trading (GICT), soutiennent cette initiative.
Economie régionale
Lors de l'annonce de son partenariat avec le Syndicat des industries de Madagascar (SIM) et Becom, Bilal Sulliman a exprimé son enthousiasme : « La mobilisation autour de projets innovants pour l'économie régionale crée une vision commune de la croissance, et je suis fier d'apporter mon soutien à ce Sommet qui vise à dynamiser le secteur privé dans l'océan Indien ». Les deux jours du sommet seront marqués par des discussions sur les défis économiques, environnementaux et technologiques, en collaboration avec des institutions telles que le SIM, l'Organisme « Economic Development Board in Madagascar » (EDBM), l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) et la Chambre de commerce et d’industrie France-Madagascar (CCIFM). Des business meetings préliminaires auront lieu à partir du 14 octobre à l'île de la Réunion et à l'île Maurice, afin de permettre aux participants d'élargir leur réseau et de préparer des collaborations à long terme. Selon le PDG d'une PME qui a participé à des événements similaires, ce genre de Sommet est une opportunité à ne pas manquer : « C'est un espace où les idées innovantes émergent et où des partenariats vitaux se concrétisent. Grâce à des rencontres comme celles-ci, j'ai pu étendre mon activité à de nouveaux marchés ». Le « CEO Summit 2024 » promet ainsi de contribuer de manière significative au développement économique de la Région et d’offrir une plateforme essentielle pour les échanges stratégiques entre des acteurs clés de l'économie.