Publié dans Politique

Directeur général de l'ONE - Limogeage prévu début juillet

Publié le vendredi, 17 juillet 2020

Comme il fallait s'y attendre, le Conseil des ministres de jeudi a limogé le directeur général de l'Office national pour l'environnement (ONE), Laurent Ampilahy, le jour suivant l'incendie ayant complètement dévasté le siège de cet organisme gouvernemental basé à Antaninarenina, Antananarivo. Du coup, la nouvelle a alimenté des discussions amplement reprises en boucle. Son limogeage était pourtant déjà prévu au début de ce mois, selon une source bien informée, requérant l'anonymat.

 

Interrogé, le concerné lui-même a dit qu'il est un haut fonctionnaire désigné et que l'Etat a tout à fait le droit de le démettre de ses fonctions quand il le veut. « Il se peut que l'incendie et mon limogeage soient le fruit d'un pur hasard de calendrier. Le Gouvernement est peut-être à la recherche d'un nouveau profil pour diriger les affaires de l'ONE. Le pouvoir seul sait pourquoi il m'a remercié », dit le concerné joint au téléphone.

Ces derniers temps, certains cadres de l'organisme ont demandé le remplacement du DG pour cause d'incompétence et de corruption. Ils ont engagé la démarche dans ce sens en multipliant les rencontres avec des hauts responsables étatiques.

Pour y répondre, l'une des têtes pensantes du Parti Vert de l'ancien ministre Alexandre Georget souligne que la vie d'une entreprise ressemble à celle d'une famille. Il existe toujours de petites disputes. « Je suis père de quatre enfants pour le savoir. Certains se laissent aussi aller à leurs émotions. Les uns se calment facilement, les autres non. Par ailleurs, il y a ceux qui ont lorgné sur mon poste », confie-t-il.

Quant aux allégations de corruption, le désormais ex DG de l'ONE dit qu'elles n'ont rien de surprenant.

« Les fausses accusations ont toujours existé. Mais la vérité demeure immuable quoiqu'on dise. C'était moi qui ai demandé en mon temps l'audit et l'inspection de l'office. J'ai fait part de cette décision au comité de direction », observe-t-il, avant d'ajouter : « Nous avons un agent comptable qui gère toutes les données qui restent accessibles. Les dossiers de tous les permis environnementaux le sont aussi et quiconque peut les voir si besoin est. Toutes les données sont stockées dans le serveur qui a pu être sauvé à temps ».

On a reproché à Laurent Ampilahy de délivrer des permis environnementaux en plein confinement, exactement le 19 mars. « Oui, il est vrai que cet acte a eu bien lieu. Mais il faut savoir que les dossiers en question ont été déjà ficelés avant la situation d'exception », insiste-t-il. Il a alors expliqué que la signature finale lui revient et aucun dossier ne peut jamais être soumis à la signature sans la validation du comité technique d'évaluation dont la désignation des membres ne relève pas des compétences du DG. Le strict respect du cahier des charges environnementales aussi est un pré-requis.

Selon les dires de l'ancien patron, l'incendie lui a infligé une profonde peine. « L'ONE est pour moi comme une famille et un village où j'ai grandi. Moi qui suis à la veille de ma retraite y ai passé ma jeunesse en y ayant servi durant plus de 20 ans. J'exhorte tous mes amis à s'épauler les unes les autres pour la prompte reprise des activités. Voilà pourquoi j'ai appelé à la création de la structure 'Amis de l'ONE' hier (jeudi, ndlr) », regrette-t-il.

Un haut responsable du ministère de l'Environnement et du Développement durable ne cache pas sa stupéfaction et ce qui pourrait bien être le mobile de l'incendie.

« Pourquoi le feu s'est-il déclaré à l'étage supérieur ? Cela me paraît bizarre sachant qu'aucun incident n'a jamais été reporté à l'ONE », se demande-t-il.

Laurent Ampilahy, pour sa part, reconnaît que l'investigation n'est pas sa spécialité. « Il m'est difficile d'avancer quoi que ce soit. Aucune hypothèse ne peut pourtant être écartée. Seul le résultat d'enquête nous révèlera la vérité. Les investigateurs sont des gens sérieux et ils sont, à mon avis, des personnes avides de vérité eux aussi », conclut-il.

M.R.

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Editorial

  • Date maudite !
    Treize mai, date à effacer ! Ce samedi, jour pas comme tous les autres samedis, 13 mai 1972, date où les mouvements de grève des étudiants grossis par tous les élèves de la Capitale, prenaient une allure radicale, point de non retour, sur l’Avenue de l’Indépendance, devant l’Hôtel de Ville, baptisée désormais Place du Treize mai. Il y a cinquante-trois ans en ce jour du 13 mai 2025, les Forces républicaines de sécurité (FRS) chargeaient à balles réelles les manifestants à Analakely devant l’ancien Hôtel de Ville. Le sang a coulé ! Il y a eu des morts et des morts ! Les choses allaient se précipiter. Pris de panique sinon aux abois, feu Président de la République Philibert Tsiranana enchaînait des décisions qui aboutirent, au final, à la chute du régime PSD. Le Général de Division Gabriel Ramanantsoa, Chef d’ Etat-major de l’Armée prit les rênes du pouvoir suite…

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