Publié dans Politique

TRIBUNE LIBRE

Publié le mercredi, 22 juillet 2020

 Campagne de dénigrement du CVO : pourquoi tant d'acharnements des médias français?

 Le débat sur l’efficacité du Covid Organics (dénommé aussi CVO), remède traditionnel contre le Covid 19, développé par l’Institut Malagasy des Recherches Appliquées (IMRA) refait surface depuis la décision du gouvernement de Madagascar de reconfiner la Capitale Antananarivo. La controverse survient après l’augmentation du nombre de cas testés positifs au Coronavirus, suivie de l’intervention de Monsieur Umaro Sissoco Embalo, Président de la Guinée-Bissau sur France 24, lors de laquelle il a confirmé la guérison de ses compatriotes, porteurs du SARS-CoV-2, qui ont choisi d’utiliser le Covid Organics de Madagascar.

Depuis, certains médias notamment Radio France Internationale, France 24 et TV5 Monde et le journal Le Monde, s'acharnent sur Madagascar, ou plutôt sur ses dirigeants, présentant le pays comme apocalyptique dans le cadre de la lutte contre le Covid-19. Ces médias vont même jusqu'à  dénigrer les vertus du remède traditionnel amélioré CVO développé par les scientifiques Malagasy. Par ailleurs, les correspondants locaux de ces médias à Madagascar multiplient les articles tendancieux et biaisés qui s’éloignent de toute éthique journalistique. 

 Généralement écrits par des journalistes français et africains travaillant pour le compte des medias occidentaux, et avec la collaboration de certains scientifiques africains, ces articles soulignent l’augmentation des cas testés positifs à Madagascar malgré l’utilisation du Covid-19 pour conclure à l’inefficacité de cette tisane dont le principe actif est l’artemisinine, extrait de l’Artemesia annua. Ces médias manquent de professionnalisme en ce qu’ils ne prennent même le temps de vérifier leurs informations, ni d’essayer de comprendre la place des remèdes traditionnels dans la vie quotidienne des Malagasy et de leurs frères et sœurs africains. Incapables de faire preuve de recul et d’objectivité, ces médias jouent le jeu infâme des firmes pharmaceutiques occidentales et leurs lobbies. Il faut croire que le Président Malagasy Andry Rajoelina dérange depuis qu’il a dévoilé le Covid-Organics qui intéresse de nombreux pays africains. 

 A la lecture de ces articles, on se rend compte que ces medias pro-occidentaux et leurs complices africains ne font que reprendre la fable de ces firmes pharmaceutiques et qui est récitée et relayée à satiété malheureusement par certains scientifiques africains selon laquelle le Covid Organics est peu efficace ou ne donne pas de résultats concluants.

 Comment peut-on juste conclure en une phrase que le covid organics n’a pas été efficace ou est peu efficace car le nombre des cas actifs a augmenté même après la prise de la composition dite « préventive », et qu’il y a eu des décès malgré l’utilisation de la version curative du CVO, alors que dès son lancement, il a été précisé que le covid organics n’est nullement un vaccin, que c’est d’abord une tisane censée renforcer les défenses immunitaires du corps humain, et que par ailleurs avec un dosage différent, peut apporter une guérison?

 Parallèlement à cela en Occident et dans d’autre pays, le nombre de victimes du Covid 19 ne cesse d’augmenter, mais aucun de ces médias n'a jamais remis en cause le protocole hydroxychloroquine - azythromicine, toujours utilisé pour soigner les malades jusqu’à aujourd’hui. Pourquoi donc quand c’est à Madagascar que le nombre de cas actifs augmente, sont-ils si prompts à tirer cette conclusion ? Pourquoi serait-ce forcément parce que « le CVO ne marche visiblement pas » ?

 Le retour au confinement n’est pas propre à la Grande Île. C’est un phénomène mondial qui avait été prévu par les plus grands professeurs en médecine du monde entier. Ce n’est pas parce que Madagascar n’échappe pas à cette tendance que l’on doit conclure à l’inefficacité du Covid-19. 

 Pourquoi ces correspondants de presse étrangère ignorent-ils les cas de guérison grâce au CVO qui se comptent en plusieurs centaines non seulement à Madagascar mais aussi par exemple au Tchad, dont les dirigeants sont d’ailleurs revenus à Antananarivo pour en reprendre, et en Guinée Bissau comme l’a attesté le Président Umaro Sissoco Embalo, lors de son passage en France ainsi que son interview sur France 24 ? Pourquoi sont-ils subitement silencieux au sujet du taux de guérison par CVO particulièrement élevé à l’Hôpital de Morafeno à Toamasina, dans la Région Atsinanana? 

 La réponse est simple. En plus d’une jalousie déplacée, il faut bien comprendre que nous faisons face à des enjeux  financiers colossaux. 

 Depuis des décennies, les progrès sont presque toujours attribués au pays du Nord. Les vaccins ainsi que les médicaments conventionnels ont été développés par leurs scientifiques et leurs laboratoires. Ce n’est donc pas surprenant qu’ils se mettent à critiquer voire même discréditer les résultats des recherches des scientifiques des pays du Sud. Puis d’autre part, il y a cette crainte de voir un pays en voie de développement, faisant partie des pays les moins avancés, produire un remède efficace contre le covid-19, une nouvelle maladie que beaucoup de scientifiques n’arrivent toujours pas à bien cerner. Un orgueil et un complexe qui s’ajoutent à la protection du business des médicaments par les industries pharmaceutiques qui veulent avoir le monopole des vaccins et autres traitements et qui craignent une chute du cours boursier de leurs actions si la découverte du remède miracle contre le Covid-19 était attribué à un pays en voie de développement. Nul besoin de rappeler le combat sans merci mené par les grands laboratoires occidentaux depuis des décennies contre l’artemisia, cette plante médicinale utilisée en Asie et en Afrique pour contrer le paludisme. Le combat est le même. Il est utile de souligner que les 10 plus grandes entreprises pharmaceutiques sont américaines, suisses, anglaises, allemandes et françaises. 

 Je m'exprime ici en tant que simple citoyen interpellé par le virage dangereux qu'opèrent certains acteurs locaux et internationaux dans une entreprise de déstabilisation orchestrée depuis des milliers de kilomètres de chez nous. Pouvons-nous penser à ce qui se passe au Mali où les opposants sont financés pour descendre dans la rue? Tout simplement parce que le Président Malien a eu le malheur de tenir tête à certains "grands de ce monde" dans l'Occident? Comment pourrait-on encore être étonnés que les journalistes étrangers en poste à Madagascar et les opposants soient utilisés comme les deux principaux instruments de la déstabilisation politique?

 Mais ce qui est désolant, c’est de voir des scientifiques africains et des journalistes africains jouer le jeu malsain de ces lobbys industriels et politiques, et de devenir leurs bras armés chargés de discréditer les résultats des recherches de leur confrères et consœurs de Madagascar, à l’heure où le continent Africain cherche pourtant à s’émanciper et tracer sa route vers l’émergence.

 Cette situation rappelle l’histoire de la colonisation qui n’a pu prospérer qu’avec l’appui des « collaborateurs » qui ont travaillé pour le compte des colons. Ils leur ont fourni des informations et aussi contribué à la propagation de leur idéologie. Et nous connaissons trop bien la portée de la devise « diviser pour régner » qui a permis à la France de garder son pré-carré en Afrique. 

 Décidément, les séquelles de la colonisation, même 60 ans après les vagues de décolonisation des pays Africains, restent encore bien ancrées dans le cœur et l’âme de certains africains. Il faut relire « Les Damnés de la Terre» de Frantz Fanon. 

 Philippe Disaine Rakotondramboahova

Avocat au Barreau-Journaliste

 

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Editorial

  • Attente latente
    Du mystère ! Anti-économique et contre-productif, le pays attend. Sans avoir la moindre idée, on attend éternellement la nomination respective des hauts responsables à des postes-clés.Des sociétés d’Etat, entre autres OFMATA, OMNIS, JIRAMA, attendent désespérément les nominations de leurs directeurs généraux. Des ambassades malagasy au sein de grandes chancelleries étrangères (Allemagne, Japon, Royaume Uni, etc.) demeurent sans titulaire, chefs de mission diplomatique. Des unités de production attendent mystérieusement leur sort : démarrage de chantiers des Centrales hydro-électriques Volobe, Sahofika ; ré-ouverture ou non de Base Toliary, etc. En partant du principe « tout est urgent dans ce pays », on saisit mal pourquoi ces attentes qui, au fait, n’ont trop que duré. En effet, lors de son discours d’investiture le 19 janvier 2019 à Mahamasina, le Président de la République Rajoelina Andry Nirina, fraîchement investi, déclarait publiquement « tout est urgent ». Etant vu la pauvreté préoccupante de la population,…

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