Et s'il y a bien une leçon à retenir en priorité, c'est que des investissements doivent être faits dans le secteur de la santé. En effet, la pandémie a montré les lacunes de la santé publique à Madagascar. Les dirigeants actuels ont dû pallier des failles jamais comblées depuis le retour de l'indépendance du pays. La construction, réhabilitation et équipement des structures sanitaires de base et de référence, doit ainsi être une priorité. Critiqués à leur construction lors de la Transition, les hôpitaux manara-penitra ont d'ailleurs démontré toute leur utilité dans cette lutte contre la Covid-19.
Cette crise a en outre mis en valeur la nécessité d'une continuité de l'Etat. Débuté sous la Transition, l'hôpital manara-penitra de Manakara a par exemple été laissé à l'abandon durant le dernier quinquennat. Or, il aurait pu être d'un grand remède. Au titre des investissements, l'acquisition d'équipements lourds et de matériels roulants tels que les concentrateurs d'oxygène, entre autres, doit être renforcée. La formation des ressources humaines en qualité et quantité suffisantes est un sujet primordial sur lequel est tenu de se pencher les autorités.
Recherche et innovation
Toujours dans les financements, une rubrique doit être consacrée à la recherche et à l'innovation. La crise a révélé la capacité de création et d'innovation de nombreuses entreprises malagasy. Nombre d'entre elles ont en effet réussi à trouver dans la pandémie une nouvelle opportunité de rebondir. Par exemple, dans le domaine des traitements possibles contre la maladie, l'Institut malgache de recherches appliquées (IMRA) a mis au point le Covid-Organics, un remède à base de plantes médicinales, qui a fortement aidé le pays à contenir la
propagation du virus.
Cette initiative parmi tant d'autres, prouve d'une part que le secteur de la recherche et de l'innovation peut apporter une importante valeur ajoutée au pays, et mérite de ce fait plus d'attention et d'investissements de la part des dirigeants actuels et futurs. D'autre part, cette initiative montre la place que doit prendre les plantes médicinales malagasy dans le domaine de la santé. Cela mérite que des financements plus importants soient affectés dans la recherche de remède à base de ces médicaments.
La crise a par ailleurs remis en cause le modèle alimentaire malagasy. Le début de la crise a été marqué par des ruées des Malagasy au niveau des commerces. Il est ainsi temps de repenser au mode de production et de consommation pour revenir au local. L'agriculture et la production locale doivent être poussées. Cela contribuerait à la flexibilité des approvisionnements pour répondre plus facilement à la demande locale. Parlant de consommation, cette crise a mis en avant la nécessité pour les différents secteurs d'activité à se formaliser. Les personnes issues du secteur formel ont en effet pu bénéficier plus facilement des aides sociales de l'Etat contrairement à ceux du secteur informel. De même, cette crise a mis en vue la nécessité d'un recensement effectif des foyers du pays.
La Rédaction