Publié dans Politique

Code municipal d’hygiène - Sensibilisation et éducation du citoyen avant tout

Publié le mardi, 20 octobre 2020

La Municipalité d’Antananarivo se doit de soigner sa stratégie de communication afin de mieux faire passer le message de développement et d’impliquer ainsi la population au nouvel élan que les dirigeants de la ville veulent mettre en œuvre. Les récentes controverses, légitimes ou non, provoquées par les mesures se rapportant au Code municipal d’hygiène (CMH) sont révélatrices d’un certain blocage et d’une certaine distance entre les administrateurs de la cité et ses habitants.
Le CMH conserve toute sa légalité. Il n’y a pas beaucoup de discussion à faire là-dessus. Il est établi suivant l’arrêté municipal no 826/13 du 27 août 2013 modifié et complété par les arrêtés municipaux no 219/20 du 12 mars 2020 et no 260/20 du 25 mai 2020. Il est ainsi applicable dans le périmètre de la ville d’Antananarivo. Personne n’est en droit de l’attaquer auprès d’aucune juridiction. Par ailleurs, son objet porte sur les intérêts communs.
Ces derniers correspondent aux exigences dignes d’une ville de notre époque. De fait, le CMH met l’accent sur la prévention et le rétablissement de la salubrité publique, la propreté des domiciles, lieux et espaces publics, la préservation de l’hygiène des marchés, les maladies contagieuses, la sécurité publique, la sécurisation sur les voies publiques et dépendances, la réglementation des voies publiques et la tranquillité publique.
Qualité de l’air
Seulement les sanctions administratives et procédures que le code énonce fâchent ceux non habitués à ce genre de discipline qui fait la réputation de nombreuses villes africaines à l’instar de Kigali au Rwanda. Dans des centres urbains africains, comme Nairobi, Kenya, par exemple, tout ou presque est sous contrôle. Il existe en plein centre de la capitale kenyane une zone déclarée non-fumeur pour préserver la salubrité et la santé publique.
Elle se trouve justement aux côtés des bâtiments administratifs, dont le siège de l’Assemblée nationale et certains ministères. La qualité de l’air à l’intérieur de la zone interdite doit être préservée. Toute personne s’introduisant à l’intérieur du périmètre est préalablement informée de la restriction. Des supports le rappelant sont d’ailleurs placardés un peu partout. Personne ne s’en plaint pas.
Cela aurait pu occasionner des crispations au début. Mais les administrés ont fini par s’y habituer à la longue. Mais, quand ça se passe à Antananarivo, ça déplairait bien que les normes juridiques rentrant dans le CMH datent d’indépendance pour ne citer que l’arrêté no 1238-SAN du 16 juillet 1960 fixant les conditions du fonctionnement du service de police sanitaire générale dans les communes publié dans le Journal officiel du 23 juillet 1960.
Résultat attendu
« Chers citoyens de la ville d’Antananarivo, nous avons rêvé pour Antananarivo d’une ville propre, lumineuse, sécurisée, moderne et digne », devait souligner le maire Niaina Andriantsitohaina dans son message. « Les citoyens d’Antananarivo ont trop longtemps vécu dans le désordre, la corruption, les embouteillages, les constructions illicites, l’insécurité, et le non-respect de la loi », rappelle le premier magistrat de la ville.
« Il est temps de rétablir la fierté de notre ville, la Capitale de Madagascar. Ce retour à l’ordre ne se fera pas sans difficulté. Il faut changer de vision, de comportement, et surtout de mentalité », ajoute-t-il avant de s’appesantir sur le fait que le CMH va organiser dans l’ensemble notre cité et réglementer les différents aspects de la vie communautaire de la ville. « Nous l’avons réformé et amélioré en considération du résultat attendu. Je fais appel à vous. Entraidons-nous pour défendre et faire respecter le CMH, et collaborons pour sa concrétisation », lance-t-il.
Chacun y est allé de son interprétation à sa convenance. Entre autres, la partie concernant les bruits provenant des animaux a ouvert une vanne à un flot de remontrances voire insultes à l’endroit des autorités municipales. Son article 79 dispose en ces termes : « Les propriétaires et possesseurs d’animaux, en particulier des chiens, sont tenus de prendre toutes les mesures propres à éviter une gêne pour le voisinage, par l’usage de tout dispositif dissuadant les animaux de faire du bruit de manière répétée et intempestive, tel que collier anti-aboiement, muselière, dressage, ainsi que de faire rentrer les animaux quand ils quittent leur maison ».
Relâchement
D’aucuns y voient une forme de provocation. Mais, à y voir de très près, les dysfonctionnements sont éloquents. Dans toutes les grandes villes qui se respectent, tout bon citoyen se garde cracher là où il veut, pisser là où il veut, jeter des ordures là où il veut… C’est le tout contraire chez nous. Ailleurs, les éleveurs de bœufs s’installent dans les zones réservées à cet effet. Chez nous, même les jardins de la ville peuvent servir de prairie pour les bovidés. On voit de tout chez nous.
Selon le témoin des personnes des générations précédentes, l’application des mesures touchant la vie de la communauté était des plus strictes à l’époque coloniale et même durant les premières années des Républiques. Mais le relâchement a fini par s’amplifier au fur et à mesure que le temps a avancé à tel point que le civisme est descendu à un niveau déplorable aujourd’hui. La remontée de la pente est une œuvre collective et c’est pour cela que la Municipalité d’Antananarivo a intérêt à ajuster au contexte sa stratégie de communication pour la réussite de son entreprise. La sensibilisation et l’éducation du citoyen sont primordiales avant tout.
M.R.

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Editorial

  • Souci national
    L’équipe nationale de football, les Barea, touche le fond. Soit ! Un fait, une réalité que personne ne contredit point. Pas besoin d’une longue démonstration par A + B pour le constater. Il suffit de voir, d’écouter et de lire pour s’en rendre compte. Situation catastrophique qui défraie la chronique. En fait, notre Onze national devient un problème national, une honte nationale. Bref, un souci national que même les moins fervents au ballon rond en parlent.Le dernier match des Barea contre nos voisins les Cœlacanthes au cours duquel l’équipe nationale concéda la plus lourde des défaites avec un à zéro balaie définitivement nos espoirs. Un échec qui confirme le classement de la CAF comme quoi Madagasikara se trouve derrière les Comores. La « Grande terre », le dernier de la classe, est l’ombre d’elle-même !Le sport, la grande fenêtre qui ouvre un pays vers le monde extérieur, un tremplin qui…

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