Par rapport à la mise en œuvre de la répression des infractions de corruption et assimilées, au titre de l’année 2019, le BIANCO a enregistré 6 033 doléances, selon le document rendu public hier. Une augmentation substantielle de doléances, comparée aux années précédentes, expliquée notamment par un regain de confiance du grand public suite à l’aboutissement du traitement de quelques grands dossiers au niveau du BIANCO et grâce aux suites favorables données par le Pôle anti-corruption d’Antananarivo aux différents dossiers d’investigation. Ces résultats sont également à mettre au crédit de « I-Toroka », une plateforme de dénonciation anonyme sécurisée qui est opérationnelle actuellement.
En tout cas, sur ces 6 033 plaintes reçues, 1 699 ont permis d’initier des investigations, selon les chiffres communiqués. Les instructions menées sur ces doléances dites « investigables » ont permis le transfert 405 dossiers aux juridictions et la présentation des personnes soupçonnées devant le Parquet. Les juridictions concernées ont ainsi arrêté 639 personnes soupçonnées et ont placé sous mandat de dépôt 155 individus. Les membres d’institution, les Hauts fonctionnaires nommés par décret, les dirigeants de société et d’entreprise, des fonctionnaires de l’administration domaniale (Topo et domaine), les fonctionnaires de l’administration pénitentiaire, les fonctionnaires de l’administration territoriale, mais aussi et surtout les élus territoriaux, les fonctionnaires cadres, les ordonnateurs et comptables publics, concentrent la grosse partie de ces arrestations et placements sous détention préventive.
Les abus de fonction, le détournement de deniers publics, constituent les infractions les plus fréquentes parmi les dossiers transmis aux juridictions ayant abouti à ces interpellations et envois en prison, à en juger par le rapport publié par l’organe dirigé par Laza Eric Donat Andrianirina, devant la corruption passive, le faux et usage de faux, la concussion et la corruption active. Même si des défis ont été relevés au cours de l’exercice 2019, le BIANCO estime que quelques points doivent être améliorés afin de parvenir à des résultats encore meilleurs dans
la lutte anti-corruption. Le rapport cite notamment l’adoption des différents textes d’application de la loi anti-corruption, concernant notamment la gestion dynamique des déclarations de patrimoine, la politique sectorielle, l’agence chargée du recouvrement des avoirs, la mise en place des autres antennes du BIANCO ainsi que la mise en place des Pôles anti-corruption, l’opérationnalisation de l’agence chargée du recouvrement des avoirs ou encore la mise en place d’une agence chargée exclusivement de la gestion autonome et de l’organisation exclusive des différents concours administratifs.
La rédaction