Après une phase d’observation et suite aux recommandations de l’Académie nationale de médecine, l’Etat malagasy va importer des vaccins pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Selon un communiqué de la Présidence, qui fait suite à une discussion entre l’Etat malagasy et l’Anamem, « Madagascar va identifier et utiliser les vaccins les plus adaptés au variant de la Covid-19 présent dans le pays » et va administrer ces vaccins sur les bases du volontariat.
La question est dorénavant de savoir quels vaccins répondent aux critères. Sur la dizaine de vaccins qui est actuellement sur le circuit, trois vaccins pourraient correspondre à la réalité dans le pays. Et ce notamment parce que ces vaccins présentent une efficacité notable contre le virus original et son variant sud-africain. Mais également parce que ces trois vaccins présentent peu de contraintes logistiques. C’est d’ailleurs en raison des problèmes liés à leur conservation difficile à Madagascar que des vaccins tels que le BioNTech/Pfizer ou le Moderna pourraient ne pas figurer dans la liste des options envisagées par l’Etat. Le premier vaccin cité doit par exemple être conservé à une température de -70°C à -80°C.
Le vaccin Johnson & Johnson devrait quant à lui, à ne pas en douter, faire partie des vaccins étudiés par l’Etat malagasy. Ce produit présente plusieurs avantages logistiques. Il ne nécessite qu’une seule injection, contrairement à d’autres vaccins qui eux se prennent en deux doses espacées de plusieurs semaines. De plus, il peut se conserver à des températures de réfrigérateur standard, ce qui facilite sa distribution. Il s’est révélé efficace à 72% contre le coronavirus original. Ce taux passe à 57% contre le variant sud-africain. Faut-il d’ailleurs noter que ce vaccin est principalement utilisé en Afrique du Sud justement.
Le vaccin Novavax se présente également comme la deuxième option pour l’Etat malagasy. Son efficacité est de 96% contre la souche initiale du coronavirus et de 55% contre le variant sud-africain. Contrairement au vaccin Johnson & Johnson, le Novavax fait partie des vaccins qui s’administrent en deux doses espacées de 21 jours. Il se conserve à une température variant entre +2°C et -8°C, soit à des températures de réfrigérateur standard.
Le vaccin Oxford Astrazeneca figure également parmi les vaccins qui pourraient rentrer dans les petits papiers des décideurs, selon les observateurs. Ce vaccin est efficace à 83% sur le coronavirus original et à 10% sur la souche sud-africaine du virus. Comme le Novavax, il s’administre en deux doses à quelques semaines d’intervalles et se conserve à des températures de réfrigérateur standard. Dernièrement, plusieurs pays européens avaient temporairement suspendu l’utilisation de ce vaccin par mesure de précaution après le signalement de problèmes de coagulation sanguine, ce qui pourrait refroidir les décideurs Malagasy vis-à-vis de ce produit.
La liste des vaccins qui pourraient correspondre aux priorités édictées par l’Etat n’est pas figée. Les vaccins chinois, Sinovac, Sinopharm, ou encore le Bharat Biotech, ne sont pas à exclure définitivement de la liste. Outre les questions d’efficacité et de logistique, la disponibilité des vaccins pourraient également entrer en ligne de compte dans le choix des autorités malagasy. Le ou les vaccins choisis devraient en effet, dans le meilleur des scénarios, arriver dans le pays aux débuts de la saison hivernale et donc avant le pic probable de la pandémie à Madagascar.
En attendant la vaccination en tout cas, l’Etat malagasy est poussé à prendre des mesures pour briser la chaîne de transmission du virus qui circule de plus en plus. Si le confinement reste rejeté par bon nombre de Malagasy, des mesures additionnelles telles que la limitation des déplacements dans les zones comme Antananarivo où les plus forts taux de contamination sont enregistrés sont de plus en plus souhaitées. Par ailleurs, des observateurs estiment également nécessaire de réfléchir à la mise en place d’un nouveau protocole de traitement adapté au variant sud-africain et unique aux médecins du pays.
La Rédaction