Publié dans Politique

Président de la Communauté musulmane sunnite de Madagascar - « Une bonne décision du Gouvernement mais… »

Publié le mardi, 20 juillet 2021

L’une des fêtes musulmanes les plus célébrées au monde. Les musulmans de Madagascar ont aussi pu célébrer l’Eid al-Adha hier 20 juillet. Cette journée a même été fériée, chômée et payée non seulement pour les pratiquants de l’Islam mais aussi pour toute la population malagasy. Harona Moussa, président de la Communauté musulmane sunnite de Madagascar (CMSM) nous livre plus d’informations sur cette fête, sa religion et la cohabitation avec les autres dans cette interview.

 

La Vérité (+) : Que signifie l’Eid al- Adha pour les musulmans ?

Harona Moussa (=) : Cette fête musulmane marque la commémoration du sacrifice faite par le prophète Abraham, lequel a offert son fils Ismaël. C’est le moment opportun pour les pratiquants de mener des actions caritatives au profit des plus vulnérables. Les fidèles qui ont les moyens peuvent également participer au pèlerinage à La Mecque, parmi les 5 piliers de l’Islam. Ces deux dernières années, aucun Malagasy n’a pas pu y aller avec les mesures restrictives à cause de la Covid- 19. Avant la pandémie, une centaine de musulmans de Madagascar ont pu y participer chaque année.

(+) : Etes-vous satisfait de la décision gouvernementale de compter cette fête musulmane parmi les jours fériés, chômés et payés ?

(=) : Le Gouvernement a pris la bonne décision, nous en sommes reconnaissants, mais la communication a fait défaut cette année. Puisque la date de célébration de l’Eid al -Adha est estimée dès le début de l’année, le ministère de l’Education nationale aurait dû en prendre note et consulter au préalable le calendrier avant de fixer la période de l’examen du BEPC. Tout cela a probablement échappé les responsables. Faute de communication, les candidats au BEPC de la religion musulmane ont eu quelques difficultés mais ils ont dû s’adapter. D’ailleurs, notre religion enseigne à ses pratiquants de toujours respecter les décisions étatiques.

(+) : Combien y a-t-il de musulmans recensés à Madagascar ?

(=) : Nous n’avons pas encore des statistiques officielles. Selon les estimations, Madagascar enregistre plus de 3 millions de musulmans. Mais selon les résultats des recensements faits par la Communauté, 25 à 30% de la population du pays pratique la religion de l’Islam. Ces chiffres ont nettement évolué ces dernières années, avec l’augmentation en nombre des fidèles et les pratiquants des autres religions qui se sont convertis. Certaines localités comme Antananarivo, Mahajanga, notent plus de musulmans, et d’autres à l’exemple des Régions du Sud, en recensent moins.

(+) : Qu'en est-il de la cohabitation entre les musulmans et les pratiquants des autres religions dans le pays ?

(=) : Il n’y a aucun problème majeur jusqu’ici. Chaque communauté religieuse se respecte et respecte les religions des autres. Tant que les uns n’imposent, n’affrontent et ne défient pas les autres à cause de la religion, tout incident peut être évité. D’un autre côté, Madagascar est un pays laïc, même si le Président de la République est un chrétien. C’est compréhensible s’il privilégie les consultations des leaders religieux chrétiens avant la prise des grandes décisions pour l’intérêt de l’Etat…

(+) : Des extrémistes veulent imposer la loi islamique dans certains pays africains. Serait-ce possible que cela puisse se produire à Madagascar ?

(=) : D’abord, chacun a sa définition de l’extrémisme. Pour moi, un extrémiste religieux est celui qui se réveille la nuit pour prier, et qui se démène autant que possible pour faire du bien autour de lui. La religion musulmane prône la paix, et ne tolère ni le meurtre ni la haine, et non moins les insultes envers autrui. Pour revenir à votre question sur ce qui se passe dans certains pays de l’Afrique, je pense que c’est impossible à Madagascar. Chacun est libre de choisir son chemin, en se référant aux lois en vigueur dans le pays.

Propos recueillis par Patricia Ramavonirina

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Editorial

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    Sur la tribune, devant la presse, au salon, sous la chaumière, au marché, sur la place publique, etc., on parle de la refondation. Dans certains cercles de réflexion, la refondation enflamme les débats. Pour les nouveaux tenants du pouvoir, faire référence à la « refondation » semble être une obligation même dans certains cas, une contrainte. D’ailleurs, le numéro un du pays arbore le titre très officiel et solennel de « Président de la Refondation de la République » ! On ne jure que par ce terme magique mais parfois quelque peu trompeur, la « Refondation ».

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