Arrivé à Madagascar en 2017, il a investi dans un hôtel de luxe dans le Nord du pays en y injectant 13 millions d’euros, selon la presse roumaine. Inconnu à Madagascar, néanmoins, il a été accueilli à bras ouvert et c’est le Premier ministre de l’époque en personne, Solonandrasana Mahafaly Olivier, accompagné par le ministre du Tourisme qui s’est déplacé à l’inauguration de cet hôtel de luxe appartenant à ce « fugitif ». Radu Mazère passait un séjour agréable dans la Grande île sous le statut de résident et semble en bonne entente avec l’ancien régime. Il s’est fait discret et seules quelques personnalités connaissaient son histoire en Roumanie. Les mauvaises langues avancent même qu’il a dû de temps en temps « payer » cette tranquillité à qui de droit, du bas au haut niveau de l’échelle…
Quand le vent du changement commence à souffler en 2018, Radu Mazère a adressé une demande d’asile auprès du haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Et c’est dans l’attente de la réponse de la demande, traitée selon des sources au bureau du haut –commissariat en Afrique du Sud, que Radu Mazère a été arrêté par la Police malagasy pour extradition en Roumanie faisant suite à une notice rouge de l’Interpol, plus précisément le 8 mai 2019. Une dizaine de jours après, le procureur de la République du Parquet d’Antananarivo autorisa les fonctionnaires roumains, venus spécialement à Madagascar pour l’extradition, à ramener en Roumanie Radu Mazère.
Et depuis son arrivée dans son pays où il a été de suite incarcéré, Radu Mazère n’a jamais cessé de contester auprès des juridictions cette extradition qu’il juge illégale. Au cas où il obtient gain de cause, toutes les procédures doivent être à refaire, ce qui donne à Radu Mazère l’autorisation de quitter librement la Roumanie et de refouler de nouveau le sol malagasy.
La demande de Radu Mazère rejetée par la Cour d’appel de Bucarest, il a porté l’affaire devant la Haute Cour de cassation de la Justice roumaine. Les avocats de l’ancien maire de Constanta estiment que les conditions légales de l’extradition n’ont pas été respectées du fait que « toute demande d'extradition doit faire l'objet d’une audience publique contradictoire devant la juridiction territoriale compétente, étant également pourvu d'un droit d'appel ». Le traitement de son dossier d’extradition n’a pas suivi ces démarches…
La rédaction