« Si des gens ont projeté d'attenter à ma vie, c'est parce que je défends les intérêts du pays », explique-t-il en effet. Et malgré ce projet, il a martelé son engagement à protéger lesdits intérêts malagasy. Le Président Rajoelina invite par ailleurs le peuple à faire preuve de solidarité lorsque la souveraineté nationale est en jeu. Rajoelina rappelle plus tard au cours de l'émission qu'il est avant tout le Président d'un pays et non d'un parti.
Dans son entretien, le Président de la République a tenu à dénoncer fermement un projet qui « dépasse les limites » et s'avérant « inacceptable ». Il affirme que « tous ceux qui ont établi ce projet sont les ennemis de la Nation ». Un projet que le Chef de l'Etat dit avoir été « bien ficelé » et derrière lequel se trouve « un vaste réseau ». Le Président Rajoelina a affirmé ne pas vouloir dévoiler tous les tenants et aboutissants de cette affaire par respect du secret de l'instruction, mais a toutefois laissé filtrer quelques informations par « transparence ». Une manière pour lui de répondre à tous ceux qui parlent de « cinéma » en parlant de cette tentative déjouée d'élimination physique à son encontre.
Ainsi, outre les informations déjà révélées par le Procureur général près la Cour d'appel, le Chef de l'Etat parle d'un projet en quatre phases, qui comprend notamment l'achat d'armements, le recrutement de quinze commandos étrangers. Il touche mot également de la conduite des opérations de déstabilisation sociale au sein de toute l'administration et dans les Chefs-lieux de province, la neutralisation de cinq personnalités emblématiques du régime, la rémunération et la sécurisation des responsables des Forces de défense et de sécurité, l'indemnisation des troupes au sein des Forces de défense et de sécurité, l'indemnisation des leaders syndicaux au sein des organisations de société civile.
Le locataire d'Ambohitsorohitra parle ainsi de renseignements sur la présence de « hautes personnalités politiques impliquées » dans cette affaire, mais ne précise pas s'il s'agit de gens au sein du pouvoir ou de l'Opposition. Par ailleurs, le numéro Un du pays dit n'avoir pour l'heure aucun problème dans ses relations avec la France, par rapport à l'implication présumée de ressortissants français dans cette affaire. Les enquêtes, dit-il, détermineront les responsabilités dans cette affaire, et s'il s'agit d'un acte d'isolé ou d'autre chose. Parlant de ressortissants français, ce qui est le cas de Paul Rafanoharana, l'un des deux présumés cerveaux du projet d'attentat, le Chef de l'Etat souligne que cet officier militaire n'a jamais été son conseiller diplomatique durant la Transition et n'a également jamais fait l'objet d'une réflexion en vue de le nommer Premier ministre au cours de l'actuel régime.
La Rédaction