Dans la cohue causée par le sauvetage des passagers rescapés, la recherche des disparus et le repêchage des corps, le propriétaire, qui était encore aperçu dans les parages le jour du drame, a profité pour prendre le large. Et depuis plus rien. En attendant sa capture, les enquêteurs se sont rabattus sur ses présumés complices en l'occurrence deux cuisiniers ou traiteurs qui n'ont pas eu le réflexe de dénoncer auprès des autorités ce transport clandestin opéré par l'armateur de M/S Francia III. En effet, la licence d'exploitation de ce dernier est destinée uniquement au transport de marchandises, ce qui n'était pas le cas le 20 décembre dernier. Plus de 130 passagers se trouvaient à bord de M/S Francia III et ont été mis sous la cale dès l'embarquement pour éviter, certainement, « les regards indiscrets des uns et des autres ». Pour ce trajet, Mananara - Antanambe - Soanierana-Ivongo, chaque passager débourse 30.000 Ar et selon une source, ce n'était pas la première fois que cet armateur indélicat effectue ce transport illicite de passagers. « Il a profité de la fin de la campagne de girofle et le retour des saisonniers. Et avant ce drame, il a effectué au moins cinq fois ce genre d'opération dangereuse sur cet axe », relate une source locale.
A part ces 85 passagers décédés, cet accident maritime a également causé la mort de deux colonels venus spécialement dans la région pour participer à la recherche des survivants suite au crash de leur hélicoptère. Il s'agit du colonel Rakotomiliarison Hery, pilote de l'hélicoptère, et le colonel Olivier Andrianambinina, directeur de la sécurité de la Primature.
La Rédaction