Publié dans Politique

Meurtre de Danil Radjan - L. Lelièvre sous le coup d’un mandat d’arrêt international

Publié le lundi, 21 mars 2022


Le procès, le deuxième du genre, de l’affaire concernant le meurtre de Danil Radjan à la City Ivandry le 19 septembre 2020, s’est déroulé au tribunal d’Anosy, hier. Du coup et à l’issue de quelques heures de débats à l’audience, le cas de Lionel Lelièvre, qui est l’accusé principal et non moins patron de COPS, cette entreprise spécialisée dans la sécurité, attirait particulièrement  l’attention des personnes présentes. Car l’homme fut immédiatement arrêté par des hommes de la Police, dès sa sortie même de la salle d’audience N°4 du palais de justice.
D’après une information de dernière minute, Interpol aurait délivré un mandat d’arrêt international contre l’accusé français. Un mandat que des hommes en treillis étaient venus exécuter. Cette situation a même failli tourner à l’affrontement entre ces derniers et les gardes pénitentiaires qui ont voulu assumer jusqu’au bout leur mission, celle de sécuriser le prévenu. Après de vives tensions qui ont opposé les deux camps, les agents pénitentiaires ont finalement réussi à ramener, non sans quelque rudesse, Lionel et ses co-accusés malagasy, toujours sous leur protection dans la salle d’audience. C’’est seulement après que des pourparlers avec le juge ont pu s’effectuer, histoire d’expliciter à ce dernier le motif de cette nouvelle arrestation de Lionel. De leur côté, les avocats étaient sortis de leurs gonds : “Quoi qu’il en soit, l’exécution de cet ordre d’Interpol doit se faire dans la règle de l’art, donc selon la procédure, et non dans l’utilisation de la force, comme nous venons de constater. Car, comme nous l’avions pu bien entendre toute à l’heure, ces éléments des Forces ont juré que quoi qu’il arrive, ils finiront bien par mettre la main sur ce prévenu, quitte à recourir aux grands moyens”, dixit Me Fanomezantsoa Heriniaina.
Plainte des proches de la victime en France
Derrière cette nouvelle arrestation de Lionel, une plainte que les proches de la victime auraient instruite auprès d’une instance judiciaire en France, les Radjan étant de nationalité française, selon toujours l’avocat. Et que ce mandat d’arrêt devrait dater d’un an auparavant, son exécution étant rendue impossible, du fait de l’incarcération provisoire de l’accusé à Tsiafahy pendant près de 7 mois.  Et pourtant, et quelques minutes à peine avant ce risque d’affrontement armé devant la salle 4, Lionel Lelièvre a tressailli de joie, et faisait l’accolade devant le box des accusés, avec ses trois co-accusés malagasy : le président de la Cour, lors du verdict, a annoncé son acquittement au bénéfice du doute, au même titre que ses co-accusés. Et que la Justice affirme n’être pas compétente pour obliger les prévenus à verser l’amende de 100 millions ariary demandés par les plaignants dans l’affaire.
Durant sa prise de parole pour se défendre, Lionel a nié l’accusation de complicité de meurtre de Danil Radjan, encore moins d’association de malfaiteurs. “Jamais, je n’ai mis les pieds à la City ce 19 septembre 2020, sauf que passer dans ses parages, histoire de chercher ma femme et mes enfants au Jumbo à Ankorondrano”, précise-t-il. D’autant plus qu’il s’est plaint d’avoir subi beaucoup de violences lors de son arrestation, et surtout durant l’enquête. Quant à l’un de ses avocats, la réquisition des appels téléphoniques de son client était une preuve que celui-ci n’aurait eu jamais le temps d’y aller, encore moins d’assassiner Danil, tant ce dernier fut assailli par beaucoup d’appels. Enfin et surtout, le ministère Public qui avoue que les cas des accusés sont tellement problématiques, et que les preuves vacillent, sinon manquent, auraient contribué à la mise en liberté de Lionel et consorts.
Les trois co – accusés malagasy relaxés
Concernant ses trois co-accusés malagasy, qui sont d’ailleurs ses collaborateurs au sein même de Cops, et à la différence de leur patron français, ont été donc relâchés au bénéfice du doute. Ils ont tous nié l’accusation qui pèse sur eux. Tout comme leur employeur, ils affirment être victime d’une extorsion d’aveux, et furent contraints de signer des PV pré-établis. Seulement, la nouvelle procédure veut qu’ils doivent retourner dans leurs cellules de détention, pour une période de trois jours, selon l’ordre d’élargissement du tribunal. “De toute façon, le procès d’aujourd’hui n’a apporté aucun élément nouveau susceptible de maintenir la poursuite à l’encontre de nos clients”, renchérit Me Fanomezantsoa.
Puisque les choses se sont donc passées ainsi, la vérité sur le rôle supposé de Lionel Lelièvre dans le meurtre de Danil Radjan, n’est pas encore pour demain. Le 19 septembre 2020, le corps de ce dernier fut retrouvé dans le sous-sol de la City à Ivandry. Il porte une trace de strangulation, sa langue pendait à l’extérieur tandis que ses membres furent ligotés. Affaire à suivre.
Franck R.

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Editorial

  • Attente latente
    Du mystère ! Anti-économique et contre-productif, le pays attend. Sans avoir la moindre idée, on attend éternellement la nomination respective des hauts responsables à des postes-clés.Des sociétés d’Etat, entre autres OFMATA, OMNIS, JIRAMA, attendent désespérément les nominations de leurs directeurs généraux. Des ambassades malagasy au sein de grandes chancelleries étrangères (Allemagne, Japon, Royaume Uni, etc.) demeurent sans titulaire, chefs de mission diplomatique. Des unités de production attendent mystérieusement leur sort : démarrage de chantiers des Centrales hydro-électriques Volobe, Sahofika ; ré-ouverture ou non de Base Toliary, etc. En partant du principe « tout est urgent dans ce pays », on saisit mal pourquoi ces attentes qui, au fait, n’ont trop que duré. En effet, lors de son discours d’investiture le 19 janvier 2019 à Mahamasina, le Président de la République Rajoelina Andry Nirina, fraîchement investi, déclarait publiquement « tout est urgent ». Etant vu la pauvreté préoccupante de la population,…

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