Si lors du précédent accord, cette compensation était plafonnée à une demi-douzaine de millions d'euros pour que les navires de ces derniers puissent exploiter les fonds marins malagasy. En effet, récemment, les représentants de l'UE déploraient la stagnation de la situation du fait que tant qu'il n'y aura pas de consensus, il n'y aura pas de compensation financière. « En résumé, les négociations qui avaient fortement avancé en 2019 se basaient un peu sur les critères traditionnels de nos accords de pêche. Autrement dit, il s'agit du reversement de compensation financière sur un pourcentage par rapport aux captures effectuées par les bateaux européens. Ensuite, la partie malagasy a signifié vouloir une compensation plus importante par rapport à ces critères dits traditionnels. Par conséquent, la difficulté est que les critères sont tous un peu les mêmes dans les accords de pêche entamés avec d'autres pays. De ce fait, on ne peut pas multiplier la compensation sans relation au volume des captures, vu que c'est un principe que l'on adopte partout. Cependant, il y a des pays plus proches de l'Union européenne ou qui ont des mers plus poissonneuses et donc qui ont des compensations plus importantes financièrement en rapport avec le volume des captures effectuées », expliquaient les représentants de l'UE il y a quelques semaines. Entre temps, d'autres pavillons continuent de voguer et de pêcher sur nos eaux territoriales. A l'instar des accords de pêche destructeurs avec des investisseurs asiatiques. Ces accords auraient été conclus en décembre 2018 par les autorités de l'époque, lesquelles ont signé deux protocoles permettant l'accès aux eaux malagasy à une trentaine de navires appartenant à des investisseurs chinois, et cela à travers la société de droit malgache Côte d'Or, dont les dix actionnaires sont chinois. Des accords qui, selon la CAPE ou Coalition pour des accords de pêche équitables, confirment l'emprise grandissante des flottes d'origine asiatique sur les ressources halieutiques de Madagascar, ainsi que l'inquiétude que cela génère depuis plusieurs années chez les petits pêcheurs malagasy.
Hary Rakoto