La capitale régionale du Menabe a été choisie pour abriter les manifestations destinées à sensibiliser la population sur l’unicité des lémuriens en particulier et la biodiversité unique au monde du pays en général. La Région abrite la forêt de Menabe Antimena, l’habitat naturel du microcèbe Microcebe berthae. Cette espèce est menacée de disparaître à raison de fortes pressions sur l’aire protégée dont la superficie diminue d’année en année.
Une étude dont le résultat a été récemment porté à la connaissance du public prédit la disparition imminente de cette espèce de lémurien, une des 112 connues jusqu’ici. Les choses auraient bien pu se passer autrement sans l’appui des partenaires comme le gouvernement américain à travers son agence de développement international (USAID).
Celle-ci finance depuis des années les activités autour de la conservation de la forêt. Mais la partie malagasy a très peu honoré son engagement en laissant la forêt subir des dégâts évitables. L’ampleur de la destruction est telle que des diplomates ont été poussés à tirer sur la sonnette d’alarme. Les appels de détresse on en effet fusé de partout pour tenter de sauver le peu qui reste avant qu’il ne soit trop tard.
Lors de la célébration de vendredi, le gouverneur était absent. Il ne se serait même pas fait représenter, selon des informations. Son équipe et lui auraient peut-être été retenus par d’autres impératifs encore plus importants quelque part. En revanche, la direction générale de la gouvernance environnementale, le préfet de Morondava et quatre maires y ont marqué leur présence effective. Il en était de même des partenaires, des écoliers, des lycées et autres.
Une telle absence est quand même aberrante si elle ne trouve pas une justification valable. Si la mobilisation internationale et nationale autour de la forêt de Menabe Antimena a fâché le gouverneur et son équipe pour qu’ils aient boudé la célébration de la JNL, ils auraient commis une faute grave.
L’USAID est un partenaire de taille pour le pays tout entier et la Région Menabe en particulier. L’agence œuvre pour un développement intégré au niveau régional à travers le projet Mikajy. Dans leur fonctionnement normal, les collectivités territoriales décentralisées se disposent à coopérer pleinement avec les partenaires.
La présence à une cérémonie de dimension internationale ne rentre peut-être pas dans les critères d’évaluation des gouverneurs. La Présidence de la République a annoncé depuis longtemps la conduite de l’examen de performance à l’égard des patrons de l’exécutif régional. Le résultat d’un exercice devrait être rendu public s’il y en a eu effectivement.
M.R.