« Sur 8 000 plaintes reçues parmi les 35 000 avis d'imposition pour le cinquième Arrondissement, toutes ont été réglées, après les abattements. Actuellement, nous recevons un millier de plaintes par jour au niveau des Arrondissements. Après la réduction, 900 propriétaires ont décidé le paiement immédiat de l’impôt. Un paiement qui les ravit car oui, payer un impôt constitue une source de fierté pour la population », indique Naina Andriantsitohaina. Le problème est que l’abattement décidé par la CUA n’est pas inscrit sur l’avis d’imposition remis aux contribuables. « Le chiffre inscrit sur cet avis est la vraie valeur locative. L’abattement est une décision politique. Lorsqu’un contribuable va dans les Arrondissements, il reçoit les explications et la situation est réglée », rajoute-t-il. Le maire explique par ailleurs que les plaignants restants sont surtout constitués de ceux qui doivent payer plus cher. « Cela fait sans doute mal. Mais la manière de faire a changé. Avant, la valeur locative n'était pas déterminée par un logiciel comme aujourd’hui. Il était encore possible de s'arranger avec le maire », dit l’actuel boss de la Mairie.
Les caisses sont vides
« La Commune ne peut plus travailler », explique Naina Andriantsitohaina, évoquant la raison de cet impôt. « Nous posons les bases pour permettre à la Commune de travailler aujourd’hui et demain. Cela nécessite des compromis. En politique, une décision ne va pas contenter 100% de la population, cela n’est pas possible », explique le patron de l’Hôtel de ville.
La CUA effectue un recouvrement de cet impôt uniquement aujourd’hui, trois ans après l’arrivée des dirigeants actuels. « Même sans cet impôt, la CUA a travaillé. Des changements ont été perceptibles. Des travaux ont été accomplis. Des infrastructures ont été érigées. L’assainissement d’Antananarivo a été impeccable. Cependant, depuis ces 4 à 5 derniers mois, les caisses de la Commune sont à sec. Il n’y a plus rien pour travailler. Que faire ? Nous demandons des changements, il va donc falloir passer par ces impôts », explique-t-il, avant de renchérir : « Des travaux ont été menés mais cela a une limite. Lorsqu’il n’y a plus d’argent, il n’y a plus d’argent. Si des gens affirment qu’ils ne vont pas payer leur impôt, la ville ne sera jamais propre. Il n’y a pas de magie. Nous ne sommes pas magiciens. Nous pensons que des travaux ont été menés en 3 ans et que des efforts de la part de la population doivent aujourd’hui être faits ».
200 000 propriétaires concernés
Au niveau de la CUA en tout cas, le constat est favorable. Le premier magistrat d’Antananarivo dit par exemple que : « Plus de la moitié des plaignants finissent par payer. L’abattement marche. La population a une volonté de payer. Ce qu’il est intéressant de noter c’est que les petits propriétaires ont la volonté de payer leurs impôts. Ce sont les grands propriétaires qui sont les plus réticents et qui se plaignent et qui ne paient pas les impôts ».
Antananarivo compte 1,8 à 2 millions d'habitants et compte environ 200 000 maisons. Environ 10% de la population seulement est réellement propriétaire et est donc concernée par l’IPBF. Pour 130 000 maisons classées dans la catégorie la plus basse, qui doit payer un impôt allant jusqu'à 100 000 ariary, la CUA a décidé qu'ils ne paieraient que 10 000 ariary. La catégorie suivante entre 100 000 et 200 000 ariary paierait 20 000 ariary. Le conseil municipal en réunion avant hier, a décidé que les trois catégories suivantes, qui comptent environ 60 000 maisons, recevraient un abattement de 60%. « Le reste, une minorité de 2 000 maisons, qui apportent le plus d'IFPB pour la CUA, n'aura qu'un abattement de 5%. », indique Naina Andriantsitohaina.
Recueillis par L.A.