Publié dans Politique

Vaste opération militaire à Mayotte - Fin de l’Eldorado pour les migrants clandestins

Publié le mercredi, 19 avril 2023
Vaste opération militaire à Mayotte - Fin de l’Eldorado pour les migrants clandestins CREDIT PHOTO PREFECTURE MAYOTTE


La mobilité démographique dans le bassin sud-ouest de l’océan Indien touchant Madagascar va changer à partir du week-end prochain. La France décide de faire le ménage à Mayotte, le 101e département français depuis 2009. Paris veut en finir pour de bon avec la migration clandestine qui lui cause des problèmes sur ce territoire à proximité des voisins comoriens et malagasy.
Une opération militaire de grande envergure baptisée « Wuambushu » (Reprise) sera lancée sur le sol mahorais à partir de samedi prochain. L’objectif est de démanteler des cases illégales ou jugées dangereuses bâties dans les bidonvilles d’une dizaine de communes de l’île. Les secteurs ciblés sont des zones de convergence d’une majorité de migrants en provenance des Comores mais certainement aussi de Madagascar.
Le ministre français de l’Intérieur et des Outre-mer a lancé l’opération qui prévoit l’envoi de plusieurs centaines de gendarmes et de policiers au cœur des sites squattés. Les établissements hôteliers de Mayotte affichent complet afin d’héberger les troupes déjà arrivées sur le sol mahorais. Les familles à déloger ont déjà reçu un avis d’expulsion. Les structures à détruire aussi ont déjà été marquées.
Des Malagasy dans la ligne de mire
Une vaste campagne d’expulsion des étrangers en situation irrégulière est prévue accompagner l’opération. Plus particulièrement, les migrants venus de la Grande Comore et d’Anjouan sont visés. Ceux venus de Madagascar le sont aussi certainement. La Grande île doit donc se préparer à recevoir ses citoyens qui seront refoulés aux frontières françaises dès ce week-end.
L’opération « Wuambushu » fait polémique. Elle suscite l’inquiétude des défenseurs des droits de l’homme. Les autorités comoriennes, quant à elles, ont demandé à leurs pairs français de cesser l’opération en rappelant que la Mayotte, malgré son rattachement administratif à la France, est comorienne.
Le divorce historique, un corollaire du colonialisme français, sur l’archipel comorien, est à la source de secousses politiques sur ces îles volcaniques du Canal de Mozambique. Les instabilités politiques qui secouent de temps à autre les îles comoriennes favorisent la migration de proximité, Mayotte étant située à 80 km d’Anjouan.
Interpellation
Selon les données rapportées par la presse française, la préfecture de Mayotte fait état de 2 255 étrangers en situation irrégulière interpelés en mer du 1er janvier au 31 mars. Ils sont transportés par 173 kwassa. Au total, 4 998 arrestations ont eu lieu à terre et 6 507 reconduites à la frontière ont été effectuées.
Certes, les sociétés d’aujourd’hui sont de plus en plus dynamiques et communicantes. Sous l’effet de la mondialisation et de la porosité des frontières malagasy, le sol mahorais exerce un attrait irrésistible sur des Malagasy. Les embarcations clandestines en partance de la Grande île et à destination mahoraise sont nombreuses.
Les naufrages qui coûtent des vies sont cependant à déplorer tout au long de ces tentatives désespérées à l’image de ce qui se passe sur la mer Méditerranée, entre le Maroc et l’Espagne. L’opération militaire à Mayotte a donc au moins une leçon à donner aux Comores et à Madagascar : que les deux pays surveillent bien leurs frontières respectives et qu’ils soient aussi stricts à l’égard de tous les étrangers en situation irrégulière !
Sur un autre plan, l’on se demande si le report de la venue à Madagascar de la ministre française de l’Europe et des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a des liens avec l’opération militaire à Mayotte ou non. Prévu pour la fin de ce mois, le passage à Antananarivo du chef de la diplomatie française aura lieu en mai, sauf changement.
M.R.

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Editorial

  • De la honte et du gâchis
    La messe est dite ! Tel un couperet, le verdict irrévocable et définitif est tombé. Les autorités suprêmes du football africain, la CAF, confirment la sentence : le Stade Barea n’est pas homologué. Le vin est tiré, il faut le boire ! Les Barea joueront ailleurs. La Fédération malagasy du football (FMF) doit choisir et soumettre incessamment aux instances continentales les stades où l’équipe nationale jouera ses prochains matchs.De la honte ! Du coup, le sentiment de souveraineté et de fierté autour du grand Stade Barea s’écroule comme un château de sable. Quelle a été la fierté de tous les Malagasy notamment les amoureux du ballon rond quand le pays s’est offert de ce « bijoux » sinon de ce « trésor ». Les épris du sport-roi de l’océan Indien à même du continent africain enviaient certainement le privilège des malagasy. Nos amis les Comoriens, les Seychellois, les Mauriciens et…

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