Comme annoncé, l’ancien Président Andry Rajoelina s’est exprimé sur les chaînes France24 et Rfi dans la soirée d’hier. Il a été l’invité des journalistes Laurent Correau et Marc Pelerman au cours d’une interview spéciale diffusée sur les deux chaînes. D’emblée, les journalistes ont évoqué la situation politique « tendue » dans le pays, en mettant particulièrement l’accent sur le boycott de la campagne électorale en vue de la Présidentielle par les 11 candidats. « En termes de démocratie, c’est le peuple qui choisit celui qui doit diriger le pays. L’Opposition cherche par tous les moyens à empêcher la tenue des élections car ils savent pertinemment que je serai élu », indique – t – il.
Interrogé sur un éventuel cas de « deux poids, deux mesures » dans le traitement des concurrents à la course présidentielle, le candidat portant le dossard numéro 3 répond par la négation. Selon lui « les candidats ont le droit de tenir des meetings dans le cadre de la campagne électorale ». En revanche, il déplore le fait que « l'Opposition essaie de manœuvrer pour aller vers une transition (…). Cette pratique a pourtant détruit le pays depuis des décennies ».
Besoin d’un rassembleur
Sur cette lancée, Andry Rajoelina condamne toute action qui tend à diviser les Malagasy car, d’après lui, « Madagascar a besoin d’un leader qui rassemble et qui unit le peuple (…). Nous avons besoin de paix et de stabilité ».
Concernant la sempiternelle question liée à son acquisition de la nationalité française, l’ancien Président de déclarer que « le débat a déjà été clos ». Il rappelle qu’il a demandé à acquérir la nationalité française par filiation afin de permettre à ses enfants de poursuivre leurs études. « Mais j’aimerais vous dire que ce bout de papier n'enlève en rien le sang qui coule en moi, le patriotisme en moi et surtout le devoir de faire avancer mon pays », a – t – il déclaré fermement. Il ne manque pas d’insister sur le fait que la Haute Cour constitutionnelle a rendu sa décision arrêtant la liste des candidats et aucun décret déclarant une perte de nationalité selon l’article 42 portant code de nationalité n’a été pris depuis son application.
A propos du cas de l’ex – président du Sénat, Herimanana Razafimahefa qui aurait été forcé à renoncer au poste de Président par intérim. Andry Rajoelina réfute toute pression sur le concerné et qu’il a renoncé de son plein gré. Il reconnaît néanmoins une guerre fratricide au sein de son parti avec comme enjeu le pouvoir.
Des défis de développement
Les révélations sur le logiciel Predator qui aurait été acheté par les dirigeants malagasy ont également été abordées par les journalistes de RFI et France24. « Chaque État a besoin d’un système d’information pour éradiquer toute menace extérieure et intérieure. Tout se fait dans la légalité », explique – t – il, tout en reconnaissant qu’une phase de test a été effectuée mais les matériels ont été rendus en France, par la suite.
Enfin, à la question liée au taux de pauvreté dans la Grande île estimé à 81% par la Banque mondiale, Andry Rajoelina d’argumenter que la croissance économique moyenne en Afrique était de 3,6% en Afrique en 2022 tandis que Madagascar a enregistré un taux de 4,4%. « Cela signifie que le pays avance mais la pauvreté persiste. Beaucoup reste à faire pour éradiquer le fléau et les défis sont énormes », conclut – il.
La Rédaction